Touristes accompagnés de leurs guides bédouins sur le plateau de Gizeh devant le sphinx et la pyramide de Khéops, 1900-1925, Collection Vicente, GV030 En ce mois de septembre, au cours duquel nous célébrons la conservation du patrimoine, éloignons-nous un peu de l’hexagone pour nous transporter au Moyen-Orient, et plongeons-nous dans la contemplation des monuments de l’Égypte antique les collections de la Stéréothèque conservent en effet – comme nous l’avons déjà observé à plusieurs reprises – des témoignages photographiques parmi les plus précoces sur ces monuments qui passionnaient déjà les Européens du XIXe siècle, au premier rang desquels les Français, égyptologues comme touristes. L’intérêt pour les monuments de l’Égypte antique, on le sait bien, ne se dément pas depuis plus de deux siècles !Cette passion de tout un continent va se révéler être un puissant moteur pour la sauvegarde de ce patrimoine, actions qui culminèrent, en quelque sorte, avec la campagne menée par l’UNESCO pour sauver des eaux les sites de Haute-Égypte et de Nubie, campagne initiée en 1960, et totalement achevée en France, dès la toute fin du XVIIIe siècle, deux ouvrages marquent l’opinion et les hommes politiques le Voyage en Égypte et en Syrie 1787 et Des Ruines ou Méditations sur les Révolutions des Empires 1791 du comte de la Giraudais, dit Volnay ; ils vont inciter fortement Talleyrand et Bonaparte à lancer la campagne d’Égypte. 01-Le général Bonaparte devant le Sphinx, par Jean-Léon Gérôme Wikipedia / San Simeon, California, USA Au retour de cette expédition qui fut par ailleurs un échec militaire, l’écrivain et diplomate Vivant Denon connu pour s’être vu confier la première organisation des musées français passionna la France entière avec son récit Voyage dans la Basse et la Haute-Égypte publié en 1802 et réédité durant tout le XIXe siècle. Ensuite, le style Empire, conçu par les architectes Charles Percier et Pierre Fontaine sur demande de Napoléon lui-même, prolongea cet effet et contribua à diffuser cet intérêt dans toute l’ le voyagiste britannique Thomas Cook encore lui ! lança ses premières croisières sur le Nil, à bord de bateaux à vapeur, à partir de 1869 la bourgeoisie européenne eut ainsi très tôt l’opportunité d’aller voir sur place les sites qui, à l’époque, étaient déjà accessibles depuis le outre, durant tout le XIXe siècle, de grands archéologues de toute l’Europe allèrent fouiller et expertiser ce patrimoine antique, donc en initier la conservation, en parallèle avec le mouvement de classement des monuments que connut autant la France que le reste de l’ donc dans la peau de voyageurs de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe et laissons-nous guider dans un circuit qui, partant du Caire et de la Basse-Égypte, nous fera remonter jusqu’en Haute-Égypte, puis en Nubie, sur la base d’une sélection de clichés conservés dans la Stéréothèque, dont certains témoignent d’un état définitivement révolu du site. Ces photos nous montrent que tous ces sites étaient déjà offerts à la curiosité des voyageurs privilégiés du XIXe siècle. Pendant longtemps, le seul moyen d’y accéder est le bateau à vapeur qui remonte le Nil. Mais, le chemin de fer arrive à Louxor et à Assouan en 1898, permettant dès lors aux voyageurs une alternative en trains pourtant pas ces voyages comme de tout repos il fallait déjà plusieurs jours pour traverser la Méditerranée en bateau à vapeur au départ de Marseille ou de Gênes, après éventuellement plusieurs jours de chemin de fer pour les européens du nord de l’Europe – dont les Britanniques après la traversée de la Manche. Ensuite, la remontée du Nil prenait elle-même plusieurs jours ; à chaque étape, il fallait un transfert, parfois de plusieurs heures à dos de chameau, par des températures avoisinant ou dépassant les 40° C, la plupart des Européens conservant pour ces trajets leurs tenues de ville sombres, totalement inadaptées à ce climat ! La contrainte était évidemment la même au départ des gares d’Assouan ou de Louxor lorsqu’elles furent ouvertes. Bref, de tels voyages prenaient souvent un bon mois et nécessitaient une part d’intrépidité qu’on a du mal à imaginer de la part de voyageurs plus habitués au confort des beaux quartiers des grandes villes européennes ! Touristes descendant d’une pyramide, 1905-1907, Collection Vergnieux, RVX428 Pour les photographes, aux contraintes générales du voyage s’ajoutaient celles, spécifiques, liées à leur technique matériel lourd et encombrant, traitements chimiques des plaques et produits révélateurs extrêmement sensibles à la chaleur – et, naturellement aussi, au vent de sable. Enfin, à partir des années 1860, avec la diffusion de techniques plus commodes, le photographe développe de préférence sur place, ce qui nécessite un surcroît de bagages pour transporter son laboratoire itinérant bref, il faut alors à un photographe plusieurs chameaux pour transporter tout son barda » et le personnel pour les conduire, ainsi que, sur le Nil, une embarcation spécialement affrétée… Parvenir à rapporter en Europe des photos correctement exposées est donc à chaque fois un exploit dont on ne mesure peut-être pas l’ampleur ! Ces documents doivent donc être regardés avec d’autant plus d’admiration !Ainsi, c’est avec le bateau atelier que l’on voit ci-dessous que le photographe Francis Frith opéra lors de plusieurs expéditions successives de 1856 à 1859 ; on lui doit notamment les vues MAG3886 Denderah, GV026 Karnak et WIE918 Louxor qui sont présentées dans cette chronique. Sur cette période, la desserte du Nil en bateau à vapeur n’est pas encore mise en place c’est donc entièrement au moyen de felouques, ces voiliers traditionnels, qu’il remonta le Nil à la force du vent. Cette immersion sur les sites antiques est en outre l’occasion de constater que les menaces sur la conservation du patrimoine, sous prétexte de développement économique, ne datent pas d’aujourd’hui…Mais ce circuit sera aussi l’occasion d’allers-retours » avec les périodes plus récentes, qui mettront en évidence les actions particulièrement spectaculaires de sauvegarde de ce même patrimoine qui furent entreprises et menées à bien dans la seconde moitié du XXe siècle les sites de l’Égypte antique concentrent ainsi, poussés à leur paroxysme, ces deux aspects antagoniques !Embarquons donc pour dix étapes photographiques. Par soucis de clarté, elles ont été reportées sur la carte ci-contre, celle de l’expédition à laquelle participa Jean-François Champollion avec l’Université du Grand-Duché de Toscane à partir de Philae, qui n’était pas encore inondée en 1828, toutes les autres photos nous montrent les sites tels que Champollion a pu les admirer une cinquantaine d’années plus tôt. 04 - Ci-dessus, carte de l’expédition franco-toscane en Egypte à laquelle participa Champollion en août 1828, sur laquelle ont été reportées encadrées en rose les dix étapes de notre parcours ci-après Photo Ch. Bernadat / Carte du Musée Champollion à Figeac. Basse Égypte Gizeh dans les environs du Caire Situé dans les environs du Caire, le plateau de Gizeh et ses nombreux monuments sera évidemment notre première étape. Vue d’ensemble des pyramides du plateau de Gizeh, 1863-1915, Collection Magendie, MAG3064 Les ruines du temple, le sphinx et la grande pyramide de Khéops, plateau de Gizeh, 1896, Collection Magendie, MAG3038 Sur la vue ci-dessus, au premier plan, les ruines sont celles du petit temple qui était consacré au dieu Rê, le Dieu Soleil des Égyptiens. Immédiatement en arrière, voici le sphinx, puis à l’arrière-plan, la grande pyramide de Khéops. Cette dernière est la plus grande et la plus volumineuse de toutes les pyramides d’Égypte. Elle caractérise l’apogée de l’architecture monumentale égyptienne. En fait, le mausolée de Khéops n’est pas une simple pyramide c’est un grand complexe funéraire, comprenant plusieurs éléments, dont la pyramide est le plus impressionnant. Elle fut construite approximativement entre 2589 et 2566 avant Khéops est le nom du deuxième pharaon de la IVe dynastie de l’Égypte antique qui marqua son règne par un développement des mines de cuivre et de turquoise Sinaï, Nubie. L’horizontalité de l’édifice est proche de la perfection. De 146,60 m de haut à sa construction, cet édifice ne mesure plus que 138 m. Ses quatre faces sont orientées sur les points cardinaux. Le sphinx et la pyramide de Khéops, 1900-1915, Collection Wiedemann, WIE063 Le sphinx statue vivante » en égyptien regarde le soleil levant ; sa partie inférieure est ensablée. Il mesure 73,50 m de longueur et sa tête 5,20 m de haut ; la hauteur totale originelle du monument était de 20,22 m. Il représente un lion à tête d’homme ; taillé directement dans la roche d’un promontoire calcaire, ses pattes avant sont en maçonnerie ; le tout était autrefois recouvert d’une sorte de plâtre peint. La tête est taillée dans un bloc rocheux qui dépassait du promontoire. Quant au corps, il fut sculpté progressivement, au fil du creusement de la roche. En descendant en profondeur, les ouvriers découvrirent que le sol comportait différentes strates de calcaire, de différentes couleurs et d’une dureté différente de la roche. Ceci explique pourquoi le corps du sphinx est strié horizontalement, les différentes couches calcaires s’étant érodées à des vitesses différentes. Le sphinx de Gizeh est l’un des plus vieux et le plus grand des sphinx du monde. Il pourrait être le portrait géant du pharaon Khéphren qui l’a fait sculpter durant son règne 2558-2532 av. Bédouins devant la pyramide de Khéphren, 1898, Collection Magendie, MAG0437 La pyramide de Khéphren est la deuxième pyramide d’Égypte par sa taille. Elle est à faces lisses et fut élevée sous la IVe dynastie de l’Ancien Empire pour le pharaon Khéphren, fils de Khéops. Elle se dresse au sud-ouest de celle de son père, bien identifiable avec son sommet encore couvert de calcaire. Légèrement plus petite que celle de Khéops, elle paraît pourtant plus haute car elle est érigée sur une proéminence rocheuse avec un angle d’inclinaison supérieur à celui de la grande Égypte le site de Memphis Statue colossale de Ramses II, à l’époque sur le site de Memphis, 1915-1925, Collection Vergnieux, RVX271 La photo de cette statue est un document, trace d’une période révolue elle a en effet été prise sur le site de Memphis, ancienne capitale du pays, et non au Caire. Pour les égyptologues Sydney Aufrère et Jean-Claude Goyon, elle se trouvait, comme sa jumelle, à l’entrée du temple de Ptah Dans l’axe de la ville, approximativement là où devait se trouver l’entrée, s’élevaient deux colosses de Ramsès II. » D’autres sources annoncent même le chiffre de quatre…Le premier colosse, sculpté dans du calcaire, a été découvert en 1820 par Giovanni Battista Caviglia et Charles Sloane, couché face contre terre. Le bas des jambes brisé, il n’a jamais été relevé, mais a été déplacé en 1958 afin d’être exposé dans un bâtiment construit sur le second colosse, celui de notre photo, fut découvert pendant l’hiver 1853-1854, par Leonard Horner, un géologue britannique, venu pour analyser la profondeur et l’accroissement des alluvions du Nil. Il profita de cette mission pour entreprendre l’étude archéologique du site, sous la supervision de Joseph Hekekyan, un ingénieur arménien de Constantinople. Légèrement plus petit que le premier colosse, il gisait à 200 m au nord-ouest, brisé en six morceaux. La statue demeurera sur place jusqu’en 1887… Cette année-là, le major Arthur Bagnold voulut la soustraire à l’effet des eaux du Nil qui le recouvraient pendant une longue période de l’année et voulut la mettre à l’abri. Il en informa les autorités et une maigre somme de 20 livres lui fut allouée. C’est ainsi que ce colosse fut dégagé, puis traîné sur une butte voisine et surélevé afin qu’il fût visible en y resta jusqu’en février 1955… date à laquelle le président Nasser, récemment installé à la tête du pays, la fit transporter et relever sur une place en plein centre du Caire, en face de la gare, au bout de la grande voie rebaptisée avenue Ramsès. La couronne, qui gisait à côté de la statue, fut également réinstallée sur la tête du souverain. Mais la statue était devenue invisible au milieu d’une circulation débridée, et son calcaire était fortement attaqué par le gaz carbonique des pots d’échappement. 05 –La statue colossale de Ramsès II, en face de la gare du Caire de 1955 à 2006 – L’ Elle a à nouveau été transportée en grandes pompes en 2006 dans l’enceinte du Grand Musée Egyptien, bâti à la périphérie du Caire, pour la mettre en valeur et la soustraire à la pollution automobile galopante. Les travaux ayant traîné en longueur, il faudra attendre janvier 2018 pour qu’elle s’offre enfin à l’admiration des visiteurs, bien en vue à l’entrée du Musée. 06 - Statue colossale de Ramses II, désormais à l’abri à l’entrée du Grand Musée Egyptien du Caire Image virtuelle Egytian Grand Museum / L’ Par deux fois donc, le déplacement et la mise en sécurité du colosse ont été utilisés par le gouvernement en place comme un symbole de puissance politique. Mais, ce motif servit aussi effectivement à la sauvegarde de cette pièce tout à fait exceptionnelle héritée de l’Égypte Égypte Saqqarah, la pyramide de Djéser La pyramide à degrés de Djéser, 1867-1876, Collection Magendie, MAG3065 Saqqarah est le nom de l’ancienne nécropole de la cité de Memphis, une des capitales de l’Égypte antique. Située à moins de 30 kilomètres du Caire, sur la rive gauche du Nil, presque en face de Memphis elle-même, elle contient les sépultures de nombreux pharaons et hauts fonctionnaires égyptiens. La nécropole est impressionnante elle mesure 6 km de long sur 1,5 km de large, soit la plus grande superficie d’une nécropole égyptienne, sur un vaste plateau qui domine la vallée du Nil. Le complexe funéraire compte une quinzaine de monuments de différentes époques. Lorsque la Haute et la Basse Égypte furent réunies en un seul royaume, les premières tombes firent leur apparition sur le site principalement celles des grands notables. Au début, les tombeaux n’étaient pas encore des pyramides, mais des mastabas, grandes constructions rectangulaires d’abord en briques puis en monument le plus intéressant de Saqqarah est cette pyramide à degrés, tombeau du pharaon Djéser ou Djoser IIIe dynastie. Il s’agit de la première pyramide égyptienne et du premier tombeau construit intégralement en pierres, dans le but de résister aux épreuves du temps. Son architecte fut le célèbre Imhotep celui qui vient en paix » en égyptien. En construisant un mastaba d’environ 121 m de long sur 109 m de large, puis en en superposant d’autres de tailles décroissantes jusqu’au sommet, son idée était de rapprocher le plus possible le souverain du ciel et donc des dieux. Cette structure en degrés peut donc être vue comme une sorte d’escalier divin » pour faciliter l’ascension du pharaon Denderah, le temple d’Hathor La façade du temple d’Hathor à Denderah, 1856-1859, Collection Magendie, MAG3886 Denderah est à 460 km au sud du Caire. Le temple d’origine, dédié à la déesse Hathor, fut construit par Pépi 1er sous la VIe dynastie. Le temple actuel fut fondé le 16 juillet 54 avant notre ère, jour du lever héliaque annuel de Sirius. Les travaux commencèrent sous le règne de Ptolémée XII Aulète, père de Cléopâtre. Cette dernière lui succède en 51 avant notre ère. Cette nouvelle construction fut achevée trente-quatre ans plus tard, sous le règne d’Auguste. La décoration des parois se poursuivit jusqu’à la fin de la période romaine. C’est la raison pour laquelle, à l’intérieur du temple, on peut trouver les cartouches d’Auguste, de Tibère, de Caligula, de Claude et de Karnak et Louxor site de l’ancienne Thèbes A environ 500 km au sud du Caire, faisons halte à Louxor, l’ancienne Thèbes, sur la rive est du Nil. La Stéréothèque conserve les vues de deux monuments distincts qu’il convient de ne pas confondre le grand temple d’Amon au sein du complexe religieux de Karnak, et un second temple d’Amon, à la périphérie immédiate de Louxor. La salle hypostyle du grand temple d’Amon de Karnak, 1856-1859, Collection Vicente, GV026 Nous avons ici une des vues les plus anciennes de nos collections. Le complexe religieux de Karnak comprend un vaste ensemble de ruines de temples, chapelles, pylônes, et d’autres bâtiments situés au nord de Thèbes, aujourd’hui ville de Louxor. Ce complexe religieux, a été construit et développé pendant plus de 2 000 ans par les pharaons successifs, de Sésostris Ier, au Moyen Empire, jusqu’à l’époque ptolémaïque ; il s’étend sur plus de 2 km2, morcelé en trois domaines », chacun entouré de sa propre enceinte. C’est le plus grand complexe religieux de toute l’Antiquité. Le temple le plus important, le Grand Temple d’Amon, date de la XVIIIe dynastie. Il était consacré à la triade thébaine, avec à sa tête le dieu Amon-Rê. Il était relié au temple de Louxor voir ci-après par une allée de sphinx de près de trois kilomètres de long. Le site a fait l’objet de fouilles conduites dès le XIXe siècle par des archéologues français, désormais organisés depuis 1967 au sein du Centre franco-égyptien d’étude des temples de Karnak. Bien que toujours en ruine, le site a néanmoins fait l’objet d’un redressement des colonnes comme on peut en juger sur la photo d’ensemble ci-contre la salle hypostyle étant au centre du second plan, bel exemple de conservation respectueuse de l’édifice. 07 – Vue d’ensemble du complexe religieux de Karnak avec, au centre, la salle hypostyle du Grand Temple d’Amon Jerzy Strzelecki / Wikipedia Trois kilomètres plus loin, voici le temple d’Amon de Louxor. Vue du temple de Louxor, 1857, Collection Wiedemann, WIE918 La vue WIE918 qui nous est présentée ci-dessus – également une des plus anciennes concernant l’Égypte au sein de la Stéréothèque – est malheureusement peu explicite ; c’est une vue latérale du temple depuis le nord-ouest qui laisse voir en arrière-plan le minaret de la mosquée de Louxor toujours présente aujourd’hui. 08-Le temple d’Amon à Louxor vu du nord-ouest avec, en arrière-plan, le même minaret que sur la WIE918 Marc Ryckaert / Wikipedia Une fois franchis les pylônes du temple qui marquaient son entrée, on peut admirer ce qui reste de la grande colonnade qui formait l’intérieur de l’ancien temple. Les murs tout autour portent la représentation des différentes phases de la fête de l’Opet ; à l’entrée de la colonnade, se trouvent deux groupes de statues. La grande colonnade du temple de LouxorI, 1898, Collection Magendie, MAG0515 Haute-Égypte Louxor ancienne Thèbes, Les colosses de Memnon Les colosses de Memnon à Thèbes, 1863-1915, Collection Magendie, MAG3036 Les colosses de Memnon sont deux statues de pierre monumentales situées sur la rive occidentale de Thèbes, sur la route qui mène à la nécropole thébaine. Elles sont les derniers vestiges du gigantesque temple d’Amenhotep III, construit durant la XVIIIe dynastie, qui n’existe plus de nos jours. Depuis 1998, le site du temple est fouillé par la Mission des colosses de Memnon et du temple d’Aménophis III, dirigée par l’égyptologue Arménien Hourig Edfou Edfou Behdet, Apollinopolis est situé sur la rive gauche du Nil entre Louxor et Assouan, à 105 km au sud de cette dernière. Toutefois, la vue que nous montrons ci-après n’est pas prise sur ce site mais au sein du Parc Egyptien de l’Exposition Universelle de Paris en avons déjà souligné à l’occasion de plusieurs de nos Unes » le climat de modernité qui a marqué la France du Second Empire dans le même élan que dans toute l’Europe. Nous en avons ici un nouvel exemple à l’occasion de cette Exposition Universelle, l’Égypte qui est en 1867 un pays indépendant qui se veut moderne expose, entre autres, une reconstitution réduite du temple d’Edfou. Il s’agit non seulement d’offrir aux visiteurs une vision caractéristique du pays, mais d’attirer aussi les premiers touristes évidement au sein de la bourgeoisie favorisée pour un circuit de tourisme culturel au sein du pays de la publicité touristique avant l’heure, il y a plus de 150 ans ! Reconstitution à échelle réduite du temple d’Edfou au sein du Parc Egyptien, Exposition Universelle de Paris, 1867, Collection Archives Nationales, AN287-1 Le temple réel, dédié au culte d’Horus, est le plus grand temple de la dynastie lagide et le deuxième sanctuaire le plus important d’Égypte après Karnak 137 m de long, 79 m de large, 36 m de haut pour les pylônes. Construit entre 237 et 57 av. il est l’un des mieux préservés d’ Égypte l’île de Philae Vue d’ensemble de l’île de Philae, avec sur la gauche son temple et à droite le kiosque de Trajan, 2de moitié du XIXe siècle, Collection SAB, SAB033 Philae se situe sur la 1ère cataracte du Nil, au sud d’Assouan, à presque 700 km au sud du Caire. Cette île comprenait les ruines d’une ville de l’Égypte ancienne, avec, notamment, le magnifique petit temple d’Isis. Jusqu’en 1902, les ruines de l’ensemble antique de Philae sont au sec sur une île. 09- Le site de Philae tel qu’il se présentait jusqu’en 1902 Wikimedia / David Roberts Le rapprochement entre la vue SAB033 ci-dessus et RVX436 plus bas est particulièrement intéressant depuis l’inauguration du grand barrage d’Assouan en 1970, qui noya définitivement le site, notre mémoire collective avait peut-être un peu oublié que, déjà en 1894 les Britanniques avaient entrepris la construction d’un premier barrage juste en aval, à Assouan, pour développer l’irrigation et, en particulier, pour promouvoir sur de vastes surfaces une culture pratiquement industrielle du coton ! 10 – Le site de Philae après la construction du 1er barrage d’Assouan Photo Luigi Fiorillo / TIMEA / Wikimedia Ce barrage, mis en eau en 1902, a eu immédiatement pour effet d’inonder le site de Philae 10 mois sur 12, en dehors de la saison sèche. Ainsi, à partir de cette date, les touristes devaient venir sur le site en barque, ce que Pierre Loti déplora profondément dans un texte La mort de Philae ». C’est donc de cet état que la photo ci-dessous témoigne. En outre, le premier barrage fut surélevé par deux fois entre 1907 & 1912, puis entre 1929 & 1934 aggravant à chaque fois les dommages causés aux édifices. Le temple de Philae inondé, 1905-1907, Collection Vergnieux, RVX436 Le temple d’Isis, situé dans le quart sud-ouest de l’île, est la principale construction de Philae. L’esplanade située devant le premier pylône est fermée par un portique aux chapiteaux variés. Le mur occidental est percé de fenêtres donnant sur l’île de Biggeh, désormais un petit îlot depuis le déplacement du temple, et d’un escalier entre la douzième et la treizième colonne menant à un nilomètre ». La corniche du portique est décorée de disques solaires situés précisément face aux temples d’Arensnouphis, de Biggeh et d’Imhotep ; le plafond est orné de vautours aux ailes déployées regardant vers l’ouest. Le kiosque de Trajan, 1905-1907, Collection Vergnieux, RVX431 Sur un côté de l’île, le kiosque de Trajan est bien une construction réalisée sous le règne de l’empereur romain Trajan. Inachevé, ce pavillon très élégant était le seul visible lorsque l’île était submergée. C’est une petite construction en forme de portique rectangulaire, mise en chantier vers l’an 100. Elle comporte quatorze colonnes avec de beaux chapiteaux campaniformes. A l’intérieur, sur deux de ses murs, on voit l’empereur célébrer les rites d’offrandes à Isis et Horus, puis à Isis et Osiris. Les processions qui se rendaient sur l’Ile accostaient ici et passaient vraisemblablement sous ce kiosque. Les chapiteaux des quatorze colonnes du kiosque s’étagent en ombrelles de papyrus de taille croissante entre lesquelles s’intercalent des boutons floraux. Le kiosque devait servir de reposoir à la barque sacrée de la déesse Isis lorsque celle-ci quittait l’île ou la rejoignait, à l’occasion de cérémonies partir de 1960, après plusieurs années de tractations politiques et d’arrangements financiers, le président Nasser prit la décision définitive de la construction du haut barrage d’Assouan. Ce projet constituait une nouvelle menace pour Philae, car l’île se trouvait entre les deux barrages. Le lac de retenue de l’ancien barrage d’Assouan fut en partie transformé mais maintenu. Il était prévu d’abaisser le niveau moyen de ce lac qui atteindrait alors le premier pylône du temple d’Isis à la moitié de sa hauteur, permettant aux ruines d’être en plus grande partie à l’air libre. Mais cette transformation induisait une hausse du niveau de la nappe phréatique ; l’île ne pouvait donc plus être totalement à sec pendant une partie de l’année. En outre, les fluctuations quotidiennes du niveau du lac devaient atteindre six mètres d’amplitude, risquant de provoquer une érosion accrue des pierres et une accélération de la disparition des sauvetage de Philae fut alors décidé par l’UNESCO qui lança à cette occasion des travaux d’une ampleur inédite, la solution retenue étant la même que pour les temples d’Abou Simbel quelques années plus tôt voir plus bas le démontage des ruines et leur reconstruction sur un nouveau site à l’abri des eaux du lac. Ce déplacement fut orchestré par le ministère de la Culture égyptien et les services d’archéologie du Caire sous l’égide de l’UNESCO, la responsabilité du projet étant confiée à Christiane Desroches Noblecourt, célèbre égyptologue française, déjà à l’origine du sauvetage des temples d’Abou Simbel. L’Égypte prit à son compte la moitié du coût de ce transfert. Le déplacement des temples à proprement parler commença avec le découpage des ruines et leur transport en barges vers un site de stockage provisoire. Entretemps, l’île d’Aguilkia située à environ trois cents mètres au nord-ouest de Philae fut préparée pour accueillir les ruines. Le sauvetage fut achevé en 1976. Malheureusement, des dizaines d’autres sites archéologiques d’Égypte, jugés de moindre importance, mais qui faisaient encore l’objet de recherches, ont été définitivement engloutis par la montée des eaux. 11 – Le temple de Philae tel qu’il apparaît désormais sur l’île d’Agilika, à quelques centaines de mètres de l’ancien site de Philae Wikimedia Basse Nubie Le temple de Maharraqa Le temple de Maharraqa en Basse-Nubie, situé à environ 1 010 km du Caire, est le site le moins connu de tout notre parcours, souvent ignoré des guides francophones. Le temple d’Al-Maharraqa en Basse-Nubie, 2ème moitié du XIXe siècle, Collection SAB, SAB032 Il s’agit d’un ancien temple égyptien dédié à Isis et Sérapis. Maharraqa, en Basse Nubie, se situe à environ 140 km au sud d’Assouan. Quelques années après la conquête romaine de l’Égypte en 30 avant JC, les Koushites du royaume de Méroé ont lancé un raid sur la première cataracte. Le préfet romain d’Égypte, Pétrone, a riposté et vaincu l’armée d’invasion méroïtique. Il a ensuite placé une garnison romaine de 400 hommes à l’avant-poste sud du territoire une frontière entre le royaume de Méroé et l’Égypte romaine a ainsi été établie à Maharraqa ; c’était alors la frontière sud de l’Égypte romaine. Aujourd’hui, la frontière entre l’Égypte moderne et le Soudan se trouve à plusieurs centaines de kilomètres plus au sud, au-delà d’Abou temple était dédié aux anciens dieux égyptiens Isis et Sérapis. Construit par les Romains, il ne peut être attribué avec certitude au règne d’un empereur romain en particulier puisqu’il n’a jamais été entièrement achevé ni inscrit. Cependant, dans la mesure où la construction de temples a décliné en Nubie après le règne d’Auguste, le temple de Maharraqa pourrait être attribué à son règne. La seule partie de la structure achevée était une cour de 13,5 m sur 15,7 m, entourée sur trois côtés par des colonnes c’est exactement ce que nous montre notre photo temple de Maharraqa a lui aussi dû être déplacé en 1966 à cause de la construction du barrage d’Assouan sur le site dit du nouveau Wadi es-Sebua », à 4 km à l’ouest de l’emplacement d’origine. Pour ce cas précis, l’Égypte finança la totalité du Les temples d’Abou Simbel Le petit temple » d’Abou Simbel, 1863-1915, Collection Magendie, MAG3054 Ainsi se termine notre circuit égyptien une véritable vitrine en matière de sauvetage du patrimoine monumental antique ! 12- Les deux temples d’Abou Simbel tels qu’ils apparaissent désormais sur leur nouveau site à gauche, celui de Ramsès II et à droite celui de Néfertari ; le lit du Nil se trouve juste en arrière du photographe. – Holger Weinandt / Wikipedia Ainsi se termine notre circuit égyptien une véritable vitrine en matière de sauvetage du patrimoine monumental antique !Autrefoissituée dans une cataracte du Nil, l’île de Philae était considérée comme l’un des lieux de sépulture du dieu égyptien antique Osiris. Il était considéré comme sacré pour sa femme, Isis, par les Égyptiens et leurs voisins nubiens et les archéologues ont trouvé des preuves que des temples honorant Isis existaient sur l’île depuis au moins le 6ème siècle avant JC Les nécropoles thébaines, face à la ville moderne de Louxor, réservent encore bien des richesses dans leurs sous-sols. Près de la Vallée des Rois, la tombe d’un scribe royal, richement décorée et vieille de plus de 3000 ans, a ainsi été mise à jour par une équipe d’archéologues japonais. Thèbes, une des capitales de l’Egypte antique Si Thèbes ne fut pas toujours la capitale des pharaons, disputant selon les dynasties ce titre à d’autres villes parmi lesquelles Memphis, Pi-Ramsès ou Tanis, elle n’en fut pas moins l’une des principales cités de l’Egypte antique. La ville des vivants, organisée autour des temples de Louxor et de Karnak, siège du puissant clergé d’Amon, s’étendait à l’est du Nil. A l’ouest se trouvaient les nécropoles, parmi lesquelles figurent les célèbres Vallée des Rois et Vallée des Reines, où se firent enterrés les souverains du Nouvel Empire, ainsi que de nombreux temples funéraires. Mais les nécropoles abritent de nombreuses autres tombes d’officiels ou de notables. Vue aérienne de la nécropole thébaine et localisation d’El-Khokha cercle rouge où a été découverte la tombe. Crédits Steve F-E-Cameron. Comme beaucoup d’autres vestiges anciens, ces nécropoles ont été recouvertes par des habitations modernes. Cependant il y a quelques années, les autorités égyptiennes ont déplacé les habitants des villes de Sheikh Abd el Qurna et d’El-Khokha et fait détruire leurs maisons, permettant l’exploration des tombes sur lesquelles elles avaient été édifiées. La découverte d’une tombe inconnue C’est une équipe d’archéologues de l’université japonais de Waseda menée par Jiro Kondo qui a découvert la tombe inconnue d’un scribe en retirant les débris de la tombe d’Userhat, dans la partie de la nécropole se trouvant à El-Khokha. Userhat était l' »intendant des appartements privés du roi » Amenhotep III, souverain de la XVIIIe dynastie à laquelle appartiennent également Akhénaton et Toutânkhamon. Or, dans l’avant-cour de sa tombe, les archéologues ont découvert un trou, qui conduisait à une tombe jusqu’alors inconnue des experts. La sépulture d’un scribe royal La tombe, en forme de T, comporte des inscriptions qui nous renseignent sur son possesseur, dénommé Khonsu et décrit comme un scribe très renommé ». Ce personnage, qui vivait sous la XIXe dynastie, marquée par les règnes des Ramsès, vivait vers 1200 avant notre ère. Représentation de Khonsu et son épouse. La tombe est richement décorée. L’une des parois à l’entrée dépeint quatre babouins priant le dieu Rê. D’autres images montrent Khonsu et son épouse vénérant les dieux Osiris et Isis – qui sont aussi représentés sur une autre paroi – ainsi que deux divinités à tête de bélier, probablement Khnoum et Knoum-Rê. Le plafond est également décoré, mais de figures géométriques, dont certaines ressemblent à des damiers. Cette découverte, fascinante à plus d’un titre, réserve encore des surprises puisqu’à l’heure actuelle la chambre intérieure est bloquée par un amas de pierres. Il est donc probable que les archéologues mettront bientôt à jour d’autres décorations murales. Une affaire à suivre… Retour vers la page d’accueil
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Le site archéologique de Sedeinga se situe au Soudan, à une centaine de kilomètres au nord de la troisième cataracte du Nil, sur la rive Ouest du fleuve. Surtout connu pour abriter les ruines du temple égyptien de la reine Tiyi, épouse royale d’Amenhotep III, ce site accueille également une grande nécropole, rassemblant des sépultures datant des royaumes de Napata et de Méroé VIIe siècle avant / IVe après une civilisation mêlant traditions locales et influences égyptiennes. Des tombes, stèles et linteaux viennent d’être mis au jour par une équipe internationale pilotée par des chercheurs du CNRS et de Sorbonne Université dans le cadre de la Section française de la direction des antiquités du Soudan, cofinancée par le CNRS et le ministère de l’Europe et des affaires étrangères2. Ils représentent l’une des plus grandes collections d’inscriptions méroïtiques, la langue la plus ancienne d’Afrique noire, connue à ce jour. Photo aérienne de la fouille en décembre 2017 La nécropole de Sedeinga s’étend sur plus de 25 hectares et abrite les vestiges d’au moins quatre-vingt pyramides de briques et de plus d’une centaine de tombes, datant des royaumes de Napata et de Méroé VIIe siècle avant / IVe siècle après Les programmes de recherche effectués depuis 20093 ont porté sur la chronologie de la construction de cette nécropole, une question difficile car il ne reste que très peu d’informations historiques sur cette civilisation. Les chercheurs ont notamment montré que la plupart des pyramides et des tombes sont un réaménagement, par les Méroïtes, de structures datant de l’époque du royaume de Napata. Un aménagement qui intervient donc cinq siècles après la première édification et que les Méroïtes ont complété par de nouvelles chapelles, bâties en briques et en blocs de grès sur le flanc oriental des pyramides et destinées au culte du défunt. Cette pratique est une particularité des Napatéens et des Méroïtes, qui ont une véritable vénération pour les monuments du passé, à la différence de leurs voisins égyptiens. Pyramides de Méroé Des éléments de grès décorés, comme des stèles, mais aussi des linteaux et des montants de porte, ont été retrouvés en surface, fournissant de magnifiques exemples de l’art funéraire méroïtique. Citons une stèle retrouvée sur la tranche, qui a conservé tous ses pigments, notamment bleus, une rareté pour ce type d’objets soumis habituellement aux aléas du temps. Autre pièce d’exception découvert un linteau de chapelle représentant Maât, la déesse égyptienne de l’ordre, de l’équité et de la paix. Il s’agit de la première représentation de cette déesse avec des traits africains. Le montant de chapelle funéraire avec la figure de la déesse Maât. Il date également du IIe siècle apr. Royaume de Méroé. © Vincent Francigny / Mission archéologique de Sedeinga Lors de la dernière campagne de fouille, fin 2017, les chercheurs ont découvert une stèle au nom de la Dame Maliwarase. Ses liens de parenté avec les notables de Nubie le nord du royaume de Méroé y sont détaillés elle est ainsi la sœur de deux grands-prêtres d’Amon et l’un de ses fils a exercé la fonction de gouverneur de Faras, une grande cité en bordure de la deuxième cataracte du Nil. Stèle au nom de la Dame Maliwarase. /© Claude Rilly / Mission archéologique de Sedeinga Les archéologues ont aussi mis au jour un linteau sur lequel figurent quatre lignes de textes qui présentent le propriétaire de la sépulture, une autre haute dame, Adatalabe. Elle est issue d’une illustre lignée qui comprend un prince royal, membre de la famille régnante de Méroé. Ces deux stèles écrites pour des femmes de haut rang ne sont pas isolées à Sedeinga. Dans la société méroïtique, ce sont en effet les femmes qui incarnaient le prestige de la famille et qui en transmettaient l’héritage. La stèle d’Ataqeloula, trouvée en novembre 2017 sur la nécropole de Sedeinga. Elle date du IIe siècle de notre ère et commémore une femme de la haute société de Sedeinga, ainsi que les membres prestigieux de sa famille. Toutes ces découvertes permettent de progresser dans la connaissance de la civilisation méroïtique, issue du métissage culturel entre l’Égypte et l’Afrique noire qui caractérise encore le Soudan d’aujourd’hui. Ces objets funéraires représentent ainsi la plus grande collection de textes rédigés en méroïtique, la langue la plus ancienne d’Afrique noire, écrite avec des caractères empruntés à l’égyptien ancien. Le directeur de la mission, Claude Rilly, est chercheur CNRS au laboratoire de Langues et Cultures d’Afrique Noire CNRS/Inalco. Il codirige cette mission avec Vincent Francigny, directeur du SFDAS MEAE. Ces recherches ont été financées par la commission des fouilles du Ministère français de l’Europe et des Affaires Etrangères MEAE et par le laboratoire de Textes-Archéologie-Histoire d’Orient et Méditerranée CNRS/Université Sorbonne/Université Panthéon-Sorbonne/EPHE/ France. La recherche menée entre le 14 novembre et le 19 décembre 2017, dernière en date, a reçu le prix de la Fondation Jean et Marie-Thérèse Leclant. Source
Letombeau du jeune pharaon -mort à 19 ans en 1324 avant J.C. après avoir régné neuf ans- est le seul mausolée de l'Egypte antique à avoir livré un tel trésor. La solution à ce puzzle est constituéè de 3 lettres et commence par la lettre A Les solutions ✅ pour SEPULTURE POUR NOTABLE DE L EGYPTE ANTIQUE de mots fléchés et mots croisés. Découvrez les bonnes réponses, synonymes et autres types d'aide pour résoudre chaque puzzle Voici Les Solutions de Mots Croisés pour "SEPULTURE POUR NOTABLE DE L EGYPTE ANTIQUE" 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Partagez cette question et demandez de l'aide à vos amis! Recommander une réponse ? Connaissez-vous la réponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! Similaires Lesmeilleures offres pour Tombeau Antique sépulture Delafosse Gravure XVIIIe Hertel Greek Tomb tombe: Grec sont sur eBay Comparez les prix et les spécificités des produits neufs et d 'occasion Pleins d 'articles en livraison gratuite!- Օփоβθбፁгዎ ሩωሗοպօզэд
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Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisLe Nouvel Empire Thèbes et MemphisThèbes, en Haute Égypte, fut à son époque la plus glorieuse, celle du Nouvel Empire vers 1550-1070 av. l'un des lieux majeurs de l'histoire égyptienne. À Karnak, le grand temple dynastique, avec ses annexes, mériterait à lui seul une longue étude, tant sa prospection a été l'objet de travaux – et pourtant une partie considérable des ruines demande encore à être fouillée et beaucoup des vestiges dégagés ne sont pas à proprement parler publiés. De nombreux archéologues, tels G. Legrain, M. Pillet, H. Chevrier, C. Robichon, Labib Habachi y ont, pendant des décennies, développé une activité inlassable ; les secteurs de recherches sont multiples depuis Karnak-Nord, où la mission de l'Institut français d'archéologie orientale a repris en 1968 les fouilles interrompues depuis 1951, jusqu'au temple de Mout, qu'explore une mission américaine. Le Centre franco-égyptien, fondé en 1967, a entrepris des travaux d'importance relevé du décor et des inscriptions des monuments, fouilles, travaux de restauration et d'anastylose. Dans l'enceinte du temple d'Amon, qui est sans doute le site le plus étudié de toute l'Égypte pharaonique, on continue à faire des découvertes importantes. Ainsi, le môle ouest du neuvième pylône du temple, construction massive qui menaçait de s'effondrer, a été démonté pierre par pierre depuis 1968 ; dans le remplissage ont été recueillis plus de 13 000 blocs les talatates » décorés de reliefs, qui provenaient d'un temple disparu, édifié à l'est de la grande enceinte de Karnak par le pharaon hérétique Aménophis IV vers 1360 av. et consacré par lui à Aton, le disque solaire. Après l'échec de la révolution religieuse amarnienne, on tenta d'en faire disparaître jusqu'au souvenir ; les pierres du temple furent démontées et réutilisées par le pharaon Horemheb vers 1330-1300 av. pour le remplissage du neuvième pylône. Les talatates sont enregistrées et étudiées par les archéologues de Karnak ; leur assemblage permet peu à peu de reconstituer les parois décorées de ce temple inconnu ; des informations précieuses sont obtenues sur l'architecture, l'urbanisme et la vie dans la capitale thébaine sous la XVIIIe dynastie, et plus précisément durant la période face de Karnak, sur la rive ouest du Nil, de nombreuses missions archéologiques poursuivent des fouilles, des travaux de relevés, de nettoyage et de restauration dans les tombes ou les temples funéraires de la nécropole thébaine. Une mission de l'université de Berkeley Californie, dirigée par K. R. Weeks, a travaillé à l'élaboration d'une nouvelle carte de l'ensemble de la nécropole en réalisant pour ce faire une prospection topographique et archéologique générale du secteur, avec des plans, des coupes et des relevés de tombes. Dans la Vallée des Rois, une mission américaine est en train de poursuivre le déblaiement de ce qui pourrait être une tombe collective des enfants de Ramsès II. À Deir el-Bahari, la mission polonaise reconstruit le célèbre temple funéraire de la reine Hatshepsout et celui de son implacable rival Thoutmosis III. Dans la vallée des Reines, plusieurs tombes posent de graves problèmes de conservation. C'est le cas en particulier de la sépulture si délicatement peinte de la célèbre reine Néfertari, épouse de Ramsès II, qui a été l'objet d'une magnifique restauration sous l'égide de la fondation la nécropole thébaine ne saurait se prévaloir du monopole des tombes du Nouvel Empire. Dans l'autre capitale, Memphis, il faut mentionner la découverte importante, à Saqqara, de la tombe préparée pour Horemheb, à la fin de la XVIIIe dynastie. On ne connaissait de cette sépulture que de magnifiques fragments de reliefs dérobés au xixe siècle et conservés dans les grands musées ; son emplacement exact a été mis en évidence par la mission conjointe de l'Egypt Exploration Society de Londres et du musée de Leyde ; construite par Horemheb lorsqu'il n'était pas encore souverain, cette sépulture est devenue celle de son épouse, la reine Moutnedjemet. Le matériel recueilli a fourni de précieuses indications sur la fin de la XVIIIe dynastie, pour laquelle nos connaissances demeurent assez contradictoires. À proximité immédiate, les déblaiements ont fait connaître les tombes aux beaux reliefs de Tya et de Maya. C'est à Saqqara encore, dans la [...]1 2 3 4 5 …pour nos abonnés, l’article se compose de 15 pagesAfficher les 9 médias de l'articleÉcrit par secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettresClassificationHistoireArchéologieArchéologie aires géographiquesAfrique, archéologieÉgypte, archéologieHistoireArchéologieArchéologie aires géographiquesAfrique, archéologieSoudan, archéologieHistoireHistoire chronologiePréhistoireHistoireHistoire chronologieAntiquitéÉgypte antique, histoireAutres références ÉGYPTE ANTIQUE » est également traité dans ÉGYPTE ANTIQUE - Vue d'ensembleÉcrit par François DAUMAS • 1 614 motsLorsque, au vie siècle de notre ère, l'empereur Justinien fit amener à Constantinople les statues d'Isis qu'on adorait encore dans l'île de Philae, à la première cataracte, lorsqu'il emprisonna les derniers prêtres de la déesse, il semblait vraiment que la civilisation de la vieille Égypte était bel et bi […] Lire la suiteÉGYPTE ANTIQUE Histoire - L'Égypte pharaoniqueÉcrit par François DAUMAS • 12 253 mots • 17 médiasL'Égypte est une étrange réalité géographique. 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