France DĂ©nomination: 2 euros: AnnĂ©e: 2008: Sujet: PrĂ©sidence française au Conseil de l'Union EuropĂ©enne, ColorĂ©(e) PĂ©riode: Union EuropĂ©enne (Euro) (1999 - 2022) Type de piĂšces: PiĂšces pour collectionneurs: Composition: Bi-MĂ©tallique: centre - nickel recouvert de laiton nickelĂ©, anneau - alliage cuivre-nickel: Type de tranche Galia Glume Texte intĂ©gral 1. Introduction 1La politique europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense PESD est nĂ©e d’une volontĂ© de doter l’Union europĂ©enne d’une capacitĂ© opĂ©rationnelle dans le domaine de la gestion des crises et de la prĂ©vention des conflits. Si d’aucuns souhaitaient y voir la porte ouverte, Ă  terme, Ă  une dĂ©fense europĂ©enne, l’approche capacitaire lancĂ©e en 1999 Ă  Helsinki privilĂ©giait une PESD axĂ©e sur des opĂ©rations de maintien de la paix. Cependant, la PESD Ă©tant dĂ©finie comme partie intĂ©grante de la politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© commune PESC, la question Ă©tait posĂ©e allait-elle constituer pour l’UE un futur levier de politique Ă©trangĂšre ? 2Dix ans aprĂšs son lancement Ă  Helsinki, la PESD a connu un Ă©largissement de ses missions, de sa zone d’intervention et de ses capacitĂ©s opĂ©rationnelles, Ă  la fois civiles et militaires. L’UE a Ă©galement fait un pas significatif avec la mise en place, depuis le dĂ©but de l’annĂ©e 2011, du Service europĂ©en d’action extĂ©rieure SEAE, qui rassemble la plupart des dimensions de l’action extĂ©rieure de l’Union. Cependant pour de nombreux observateurs, la Politique Ă©trangĂšre de l’UE demeure Ă©vanescente, trop peu stratĂ©gique ». 3Pourtant, en une dĂ©cennie, l’UE n’a pas seulement dĂ©veloppĂ© des capacitĂ©s communes et autonomes, civiles et militaires, et unifiĂ© ses ressources en matiĂšre d’action extĂ©rieure. L’Europe impuissante » des annĂ©es Bosnie semble avoir fait long feu ; une vingtaine d’opĂ©rations militaires et civiles – de taille et d’ambition variables – ont Ă©tĂ© lancĂ©es depuis 2003, dans le cadre d’une politique qui couvre dĂ©sormais une bonne partie du spectre des conflits et des crises prĂ©vention, gestion et reconstruction. Avant tout, l’UE a dĂ©veloppĂ© une vision en matiĂšre de sĂ©curitĂ©, approuvĂ©e par l’ensemble de ses États membres, la StratĂ©gie europĂ©enne de sĂ©curitĂ©. À la question une PESD, pour quoi faire ? », les EuropĂ©ens semblent avoir affinĂ© leur rĂ©ponse. 1 Sous-titre de la StratĂ©gie europĂ©enne de sĂ©curitĂ©, Conseil europĂ©en, Bruxelles, 12 dĂ©cembre 2003. 4Cependant, cette question demeure les soldats et gendarmes qui partent patrouiller le long des lignes de cessez-le-feu du Caucase ou rassurent une paix sans rĂ©conciliation » dans les Balkans, les officiers de police qui Ɠuvrent au Kosovo ou entraĂźnent les forces de sĂ©curitĂ© afghanes servent-ils le consensus d’une Europe plus sĂ»re dans un monde meilleur »1 ou revĂȘtent-ils aussi les traits d’un outil stratĂ©gique, aidant Ă  influencer les partenaires de l’Union, soutenant ses choix diplomatiques communs, cimentant les failles d’une puissance trop Ă©conomique et pas assez politique ? 5En d’autres termes, les missions de la PESD constituent-elles un ersatz pour les opĂ©rations de paix onusiennes, dans lesquelles de nombreux États de l’UE ne s’engagent plus ou peu ? Ou la PESD est-elle plutĂŽt un instrument au service des objectifs de la politique Ă©trangĂšre europĂ©enne ? La question, qui peut sembler manichĂ©enne, renvoie pourtant Ă  la nature mĂȘme de l’action de l’Union en matiĂšre de sĂ©curitĂ© internationale, qui se veut tantĂŽt impartiale – Ă  la maniĂšre des Casques bleus de l’ONU – tantĂŽt au service des intĂ©rĂȘts de l’Union, et de ses États membres. Dans le meilleur des mondes, ces deux options coĂŻncident. Dans le meilleur des mondes, uniquement. 2 Par souci de clartĂ©, nous utilisons dans cet article le terme PSDC, nonobstant la pĂ©riode Ă©voquĂ©e ... 6Le traitĂ© de Lisbonne, par lequel la PESD change de nom, pour devenir la PSDC – la Politique europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense devient la Politique de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense commune – entĂ©rine des avancĂ©es certaines en la matiĂšre2. En ce qui concerne la gestion des conflits et des crises, les États membres de l’UE sont bel et bien sur la voie de l’action – indĂ©pendamment de la portĂ©e de cette action. Il n’est pas sĂ»r cependant que la PSDC, telle qu’elle se dĂ©veloppe depuis une dĂ©cennie, ne soit sur cette voie constituer un instrument dĂ©cisif au service d’une politique Ă©trangĂšre commune reflĂ©tant des intĂ©rĂȘts collectifs – autres que ceux liĂ©s Ă  la paix. 2. SĂ©curitĂ© europĂ©enne et maintien de la paix les origines 3 Cf. LiĂ©geois, M., Maintien de la paix et diplomatie coercitive, Bruxelles, Bruylant, 2003. 7Depuis 2003, Ă  travers le lancement d’une vingtaine d’opĂ©rations extĂ©rieures, l’Union europĂ©enne s’est dĂ©fini un rĂŽle certain en tant qu’acteur du maintien de la paix dans le monde. Un rĂŽle sur mesure aussi, Ă  cĂŽtĂ© des organisations rĂ©gionales qui ont fait de la gestion des conflits et des crises l’une de leurs prĂ©rogatives – l’OTAN, l’OSCE, l’Union africaine principalement – dans le sillage de la crise doctrinale qui marqua les opĂ©rations de paix des Nations Unies dans les annĂ©es 903. Les EuropĂ©ens, lorsqu’ils donnent une consistance Ă  la Politique europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense, en 1999, s’inscrivent en effet dans une sĂ©rie d’évolutions Ă  l’Ɠuvre au sein du systĂšme de sĂ©curitĂ© collective des Nations unies. Ils rĂ©agissent aussi Ă  la crise majeure liĂ©e Ă  la guerre en Bosnie – rappel du caractĂšre itĂ©ratif de la construction europĂ©enne. 4 Article 42, alinĂ©a 1, Version consolidĂ©e du TraitĂ© sur l’Union europĂ©enne TUE, Bruxelles, mars 2 ... 5 En dĂ©pit de la possibilitĂ© de coopĂ©rations structurĂ©es et de la mise en place de l’Agence europĂ©en ... 6 Initialement dĂ©finies pour l’Union de l’Europe Occidentale, elles sont inclues dans le TUE en 1997 ... 7 Conclusions du Conseil europĂ©en d’Helsinki, 10 et 11 dĂ©cembre 1999. 8La PSDC fait partie intĂ©grante de la politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© commune de l’UE, la PESC, et reprĂ©sente pour l’UE une capacitĂ© opĂ©rationnelle, Ă©difiĂ©e sur les contributions volontaires de ses États membres4. Cependant les missions de la PSDC, et les opĂ©rations extĂ©rieures de l’UE, ne se concentrent pas sur la dĂ©fense, mais bien sĂ»r la sĂ©curitĂ©5. Les premiers dĂ©veloppements de la PSDC reposent en effet sur cet objectif le projet d’une capacitĂ© militaire europĂ©enne autonome lancĂ© au sommet de Helsinki vise en effet la possibilitĂ©, pour l’UE, de se dĂ©ployer endĂ©ans 2003 pas moins de soixante mille militaires dans des théùtres extĂ©rieurs pour conduire les missions de Petersberg missions humanitaires et d’évacuation, missions de maintien de la paix et missions de forces de combat pour la gestion des crises, y compris des missions de rĂ©tablissement de la paix »6. C’est l’Objectif global 20037. 8 Pour un Ă©clairage plus rĂ©cent sur la question, voir entre autres l’Objectif global civil 2010, 19 ... 9 ComitĂ© politique et de sĂ©curitĂ© COPS, État-major de l’UE EMUE, ComitĂ© militaire de l’UE CMUE ... 9DĂšs les Conseils europĂ©ens de Feira 2000 et Goteborg 2011, certains États membres – notamment les neutres – suggĂšrent de doter l’UE d’instruments civils d’intervention. Des missions impliquant des forces de police – civile – ou de gendarmerie certes de formation militaire sont envisagĂ©es et bientĂŽt magistrats, conseillers et autres personnels civils sont mobilisĂ©s pour des opĂ©rations extĂ©rieures8. ParallĂšlement, les structures de dĂ©cision et de planification sont mises en place9 et l’UE est dĂ©clarĂ©e opĂ©rationnelle en 2001, au Conseil europĂ©en de Laeken. 10 La liste des missions et opĂ©rations n’est pas exhaustive. 10Dans ce cadre, les opĂ©rations extĂ©rieures de l’UE ont connu une Ă©volution relativement rapide, dans leur lettre et leur esprit en une dĂ©cennie, des missions de Petersberg originelles, l’UE Ă©largit ses possibilitĂ©s. En dehors des missions militaires de stabilisation dans les Balkans Concordia dans l’ARYM – Ancienne RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine – et EUFOR AlthĂ©a en Bosnie, elle conduit Ă©galement des opĂ©rations militaires en soutien direct Ă  l’ONU ArtĂ©mis, EUFOR RDCongo, EUFOR Tchad-RCA. Elle dĂ©ploie en outre des missions civiles » de gestion des crises missions d’observation EUMM Aceh, EUMM GĂ©orgie, de soutien Ă  l’État de droit EUJUST ThĂ©mis, EULEX Kosovo, EUJUST LEX Irak, et de formation des forces de sĂ©curitĂ© EUPOL Afghanistan, EUSEC et EUPOL RDC, EUPOL Kinshasa, EU SSR GuinĂ©e-Bissau10 dans des États fragiles ou en transition. 11 Voir l’Objectif Global 2010, qui envisage la conduite de missions conjointes en matiĂšre de dĂ©sarme ... 12 Article 43, Version consolidĂ©e du TUE, op. cit., 2010. 11Le traitĂ© de Lisbonne entĂ©rine cette Ă©volution, aprĂšs un second Objectif global relativement timide11 les missions de la PSDC incluent les actions conjointes en matiĂšre de dĂ©sarmement, les missions humanitaires et d’évacuation, les missions de conseil et d’assistance en matiĂšre militaire, les missions de prĂ©vention des conflits et de maintien de la paix, les missions de forces de combat pour la gestion des crises, y compris les missions de rĂ©tablissement de la paix et les opĂ©rations de stabilisation Ă  la fin des conflits. Toutes ces missions peuvent contribuer Ă  la lutte contre le terrorisme, y compris par le soutien apportĂ© Ă  des pays tiers pour combattre le terrorisme sur leur territoire »12. 12Bref, l’Union semble avoir fait du maintien de la paix et du soutien aux capacitĂ©s Ă©tatiques state-building en environnement post-conflit, sa spĂ©cialitĂ©. Elle a en outre dĂ©ployĂ© une opĂ©ration anti-piraterie dans le Golfe d’Aden, se montrant capable de mener une opĂ©ration extĂ©rieure de sĂ©curitĂ© Ă  long terme, davantage axĂ©e sur une approche coercitive, lĂ  oĂč ses intĂ©rĂȘts Ă©taient collectivement menacĂ©s et oĂč les rapports de force internationaux le permettaient. 13Ces engagements traduisent deux Ă©volutions majeures celle de la nature des opĂ©rations extĂ©rieures de l’UE, et celle de leur zone d’intervention. Ces Ă©volutions s’incarnent et trouvent leur justification dans la StratĂ©gie europĂ©enne de sĂ©curitĂ©. 3. Au service de la sĂ©curitĂ© europĂ©enne, une action extĂ©rieure multidimensionnelle 13 La notion de sĂ©curitĂ© Ă©largie rappelle, dans une certaine mesure, les nouveaux concepts stratĂ©giqu ... 14 Article 21, Version consolidĂ©e du TUE, op. cit., 2010. 15 Biscop, S., The European Security Strategy A Global Agenda for Positive Power, Aldershot/Burling ... 14AdoptĂ©e en dĂ©cembre 2003, la StratĂ©gie europĂ©enne de sĂ©curitĂ© – une premiĂšre pour l’UE – ne fournit pas seulement une portĂ©e plus large Ă  la politique de gestion des crises et de prĂ©vention des conflits que commence alors Ă  mener l’UE sur le terrain. En s’intĂ©ressant au terrorisme international, Ă  la criminalitĂ© organisĂ©e, la prolifĂ©ration des armes de destruction massive, aux États faillis, mais aussi aux causes socio-Ă©conomiques des conflits, l’Union europĂ©enne dĂ©veloppe une vision large de sa sĂ©curitĂ©13. Une vision qui inclut, mais dĂ©passe la sĂ©curitĂ© territoriale – enjeu prioritaire des politiques de dĂ©fense traditionnelles, notamment pendant la guerre froide. Une vision qu’on pourrait qualifier d’interventionniste, mais pas au sens militaire. L’insertion d’une dimension militaire dans l’Union, parallĂšlement au rejet de toute politique de puissance par la plupart de ses États membres14, favorise un concept de sĂ©curitĂ© marquĂ© par l’idĂ©al de la sĂ©curitĂ© collective, par le multilatĂ©ralisme efficace » – ce que certains ont qualifiĂ© de sĂ©curitĂ© comme bien commun15. 16 Cf. Stewart, E., European Union Conflict Prevention Policy Evolution and Outcome, Berlin, Kieler ... 17 Titre V, Chapitres 1 et 2, Version consolidĂ©e du TUE, op. cit., 2010. 18 Op. cit., Article 27, al. 3, 2010. 15Et c’est l’ensemble des moyens Ă  disposition de l’Union qui doivent ĂȘtre mis en Ɠuvre pour contrer ces menaces dites dures » et molles », considĂ©rĂ©es comme interdĂ©pendantes, et favoriser la paix internationale. La rĂ©ponse stratĂ©gique europĂ©enne ne repose pas seulement sur la PESC ou sur la PSDC, mais sur l’ensemble des instruments, des politiques structurelles et opĂ©rationnelles qui forment son action extĂ©rieure16. À cet Ă©gard, le traitĂ© de Lisbonne fait un pas de gĂ©ant en unifiant sous un seul titre toutes les dimensions de l’action extĂ©rieure de l’UE17, et en crĂ©ant le Service europĂ©en d’action extĂ©rieure chargĂ© d’en assurer la cohĂ©rence18. 16À la tĂȘte du SEAE, Catherine Ashton, Haute ReprĂ©sentante HR pour les affaires Ă©trangĂšres et la politique de sĂ©curitĂ©, a succĂ©dĂ© en 2009 Ă  Javier Solana – Haut ReprĂ©sentant pour la PESC et SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Conseil durant une dĂ©cennie. DĂ©sormais, le HR assume Ă©galement la fonction de vice-prĂ©sident VP de la Commission, rĂ©conciliant ainsi le pilier PESC – intergouvernemental – et les aspects extĂ©rieurs des politiques communautaires – le pilier dit supranational » – de l’architecture originelle de l’UE. 19 Op. cit., Titre V, Chapitre 1 et 2, Version consolidĂ©e du TUE, et CinquiĂšme Partie, Version consol ... 20 PrĂ©cĂ©demment dĂ©lĂ©gations de la Commission europĂ©enne. 17Au-delĂ  de la visibilitĂ© qu’elle assume en matiĂšre d’action extĂ©rieure europĂ©enne, la HR/VP veille Ă  assurer la cohĂ©rence de l’action extĂ©rieure de l’UE avec les orientations politiques dĂ©finies par le Conseil europĂ©en, et les dĂ©cisions conjointes du Conseil des ministres des Affaires Ă©trangĂšres des États membres, premiers responsables dans les domaines de la PESC et de PSDC. CensĂ© constituer le fer de lance d’une diplomatie europĂ©enne soutenue par l’action multidimensionnelle de l’Union, le SEAE dispose ainsi de nombreux instruments afin de soutenir la StratĂ©gie europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et les objectifs dĂ©finis par le Conseil en matiĂšre de politique Ă©trangĂšre. Ainsi des accords d’association et de partenariat et des aspects extĂ©rieurs de la politique commerciale commune, des incitants ou des sanctions Ă©conomiques ou ciblĂ©es, des clauses de conditionnalitĂ© politique, de la coopĂ©ration au dĂ©veloppement et de son Instrument de stabilitĂ©, des observateurs Ă©lectoraux, mais aussi des reprĂ©sentants spĂ©ciaux de l’UE et de leurs bureaux en charge d’une aire rĂ©gionale et/ou d’un conflit19. Les relations avec les pays ACP Afrique-CaraĂŻbes-Pacifique et la plus rĂ©cente Politique europĂ©enne de voisinage, portĂ©es par les dĂ©lĂ©gations du SEAE20, rassemblent certaines de ces dimensions en les adaptant aux dĂ©fis rĂ©gionaux et/ou nationaux des partenaires de l’UE. En outre, le SEAE exerce dĂ©sormais, avec le ComitĂ© politique et de sĂ©curitĂ© COPS en particulier, son autoritĂ© sur les opĂ©rations de la PSDC. 21 MĂȘme si le TUE stipule les États membres doit s’abstenir de toute action contraire aux intĂ©rĂȘts de ... 18Il est certes prĂ©maturĂ© de vouloir Ă©valuer l’action et l’impact du jeune SEAE. Cependant, la mise en place de capacitĂ©s opĂ©rationnelles et diplomatiques ne garantit pas l’existence d’une politique Ă©trangĂšre commune effective. Nonobstant la diplomatie dĂ©claratoire », elle ne garantit pas non plus une action dĂ©cisive – politique et collective – sur les grands dossiers internationaux. Enfin, elle ne garantit pas la cohĂ©rence des politiques Ă©trangĂšres nationales avec les orientations de la politique Ă©trangĂšre commune de l’UE21. Certes au-delĂ  des traitĂ©s cernant les aspirations et les valeurs de l’UE en tant qu’acteur international, la StratĂ©gie europĂ©enne de sĂ©curitĂ© est venue renforcer le sens de l’approche capacitaire. Cependant, dans le domaine de la PSDC en particulier, les opĂ©rations menĂ©es depuis 2003 ont-elles constituĂ© une plus-value pour la politique Ă©trangĂšre de l’UE – dans les Balkans, en Afrique ou au Moyen-Orient ? 22 Gourlay, C., The Politics of EU Civilian Interventions and the Strategic deficit of CSDP, ISIS Eur ... 19Alors que les objectifs sont dĂ©sormais explicites, les capacitĂ©s autonomes et les moyens disponibles dans le cadre de mĂ©canismes de coopĂ©ration institutionnalisĂ©s, l’examen de l’échelon dĂ©cisionnel apporte un Ă©clairage supplĂ©mentaire dans un domaine tributaire des intĂ©rĂȘts nationaux et des contributions volontaires des États membres. Ainsi, les opĂ©rations PSDC menĂ©es jusqu’à ce jour seraient essentiellement rĂ©actives » – rĂ©pondant Ă  la requĂȘte d’un tiers, d’une organisation internationale – ou encore initiĂ©es au COPS par un État membre en fonction de ses prioritĂ©s de politique Ă©trangĂšre nationale22. À l’instar d’ArtĂ©mis en RDC et de Concordia en ARYM, de l’action civilo-militaire de soutien Ă  l’Union africaine au Darfour, de la relĂšve de l’IFOR en Bosnie ou encore d’EUPOL Afghanistan c’est souvent sous la pression de ses partenaires ou de certains États membres engagĂ©s sur le théùtre qu’une opĂ©ration est montĂ©e. 23 Op. cit., 2011, p. 1 traduction libre. À la diffĂ©rence de dĂ©cisions humanitaires, par exemple, guidĂ©es explicitement par le critĂšre de la nĂ©cessitĂ©, il n’existe pas de critĂšres Ă©tablis guidant les dĂ©cisions politiques des États membres au sein du COPS. [
] L’absence de lignes directrices [
] a pour rĂ©sultat des dĂ©cisions insuffisamment stratĂ©giques’23. 24 Op. cit., 2011, p. 2. 25 En rĂ©fĂ©rence Ă  la dĂ©finition amĂ©ricaine » de la stratĂ©gie. Colson, B., La StratĂ©gie amĂ©ricaine e ... 26 Ainsi, par analogie avec les opĂ©rations de maintien de la paix de l’ONU, ne pourrait-on pas arguer ... 27 Voir de Wilde d’Estmael, Tanguy, La dimension politique des relations Ă©conomiques extĂ©rieures de l ... 20La dĂ©cision de lancer ou non une opĂ©ration PSDC repose de surcroĂźt sur la question de son apport en termes de visibilitĂ© pour l’UE, son opportunitĂ© en matiĂšre coopĂ©ration multilatĂ©rale sur la scĂšne internationale et enfin, sur son effet d’entraĂźnement pour la jeune PSDC24. Dans un domaine oĂč les objectifs donnent une direction dans laquelle la force doit s’exercer25, mais demeurent gĂ©nĂ©raux, c’est en effet la pratique des opĂ©rations qui donne le ton, crĂ©e des prĂ©cĂ©dents26. La visibilitĂ©, les intĂ©rĂȘts de prestige et de rĂ©putation font partie intĂ©grante des logiques de politique Ă©trangĂšre. Cependant cette prĂ©occupation n’est pas sans rappeler l’importance des dĂ©clarations communes du temps de la CoopĂ©ration politique europĂ©enne, ou encore l’impact des premiĂšres sanctions Ă©conomiques dĂ©cidĂ©es par les États membres Ă  l’appui d’objectifs politiques nonobstant leur efficacitĂ©, leur impact premier fut de positionner les CommunautĂ©s europĂ©ennes en tant qu’acteur politique sur la scĂšne internationale, et d’occasionner une politisation progressive des relations Ă©conomiques extĂ©rieures des CommunautĂ©s europĂ©ennes27. 4. Un rĂŽle sur mesure de l’UE ? 28 Maull, Germany and Japan. The New Civilian Powers », in Foreign Affairs, vol. 69, n°5, 199 ... 29 LaĂŻdi, Z., La norme sans la force, Paris, Presses de Science Po, 2005. 30 Delcourt, B., Les paradoxes de l’Europe puissance normative, civile
 et tranquille ? », in Adam, ... 31 Ehrhart, Quo Vadis EU Force for Peace or Military Power ?, Working Paper 1, ZEUS IFSH, Ha ... 32 Article 21 TUE, op. cit., 2010. La notion de sĂ©curitĂ© humaine apparaĂźt quant Ă  elle dans le Rappor ... 21Le dĂ©veloppement de la PESC et de la PSDC rappellent que l’UE peut difficilement revĂȘtir les habits conceptuels destinĂ©s aux politiques Ă©trangĂšres des États. Pour tenter d’expliquer l’action extĂ©rieure de l’UE en matiĂšre de sĂ©curitĂ©, pour lui offrir la cohĂ©rence d’un acteur Ă  part entiĂšre dans un domaine dont la logique demeure pourtant largement intergouvernementale, les concepts de puissance civile »28, de puissance normative »29, bienveillante » ou tranquille » ont montrĂ© leurs limites30. La notion de force for peace31 reflĂšte Ă©galement la nature ambivalente d’une politique toujours en gestation, basĂ©e sur la façon mĂȘme dont l’UE europĂ©enne s’envisage sur la scĂšne internationale externalisant les valeurs et les choix qui prĂ©sidĂšrent Ă  sa crĂ©ation, tels que la coopĂ©ration multilatĂ©rale, la paix dĂ©mocratique, l’État de droit, les droits de l’homme et la sĂ©curitĂ© humaine32. 22Ainsi, focalisĂ©e sur la sĂ©curitĂ© de la nouvelle Europe et sur sa propre image de force positive, 33 Serrano, P., A Strategic Approach to the ESDP », in Nowak, A. ed., Civilian Crisis Management ... l’UE a entrepris les missions de la PSDC qui lui Ă©tĂ©, d’une façon ou d’une autre, offertes, peut-ĂȘtre sans rĂ©flĂ©chir suffisamment Ă  leur impact gĂ©nĂ©ral/la valeur de ces missions sur/pour la politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© commune ou, plus largement, sur les objectifs politiques globaux et les intĂ©rĂȘts de l’UE33. 23Un survol des premiĂšres opĂ©rations de la PSDC conduites depuis 2003 suggĂšre en effet que celles-ci servent – de façon inĂ©gale – la politique de gestion des crises de l’UE, mais constituent un recours moindre des États membres au service de la politique Ă©trangĂšre commune. 24À l’appui de cette critique, nous dĂ©veloppons ici trois arguments, trois pistes de rĂ©flexion. D’abord, les opĂ©rations de la PSDC tĂ©moignent certainement d’un soutien Ă  l’ONU. Cependant le maintien de la paix, s’il correspond au plus large consensus en termes d’objectifs extĂ©rieurs de l’UE, reprĂ©sente aussi le plus petit dĂ©nominateur commun en termes d’intĂ©rĂȘt europĂ©en. DeuxiĂšmement, les opĂ©rations qui semblent reposer sur un intĂ©rĂȘt vital » de l’UE, parce qu’elles touchent Ă  la construction europĂ©enne ou Ă  la sĂ©curitĂ© rĂ©gionale, emportent certes une cohĂ©sion plus importante sur le terrain, mais ne sont pas pour autant synonyme de cohĂ©rence en termes de politique Ă©trangĂšre. TroisiĂšmement, les opĂ©rations de la PSDC reflĂštent la prĂ©valence de ses instruments opĂ©rationnels civils ; elles marquent le pas sur des dossiers sĂ©curitaires oĂč un intĂ©rĂȘt vital europĂ©en est certes reconnu par les États membres, mais oĂč les implications militaires sont trop lourdes Ă  porter pour l’UE en tant que telle. Des opĂ©rations en soutien au systĂšme des Nations Unies 25Depuis 2003, un certain nombre d’opĂ©rations de la PSDC ont Ă©tĂ© mises en place en soutien Ă  l’ONU. Ce fut d’abord le cas de l’opĂ©ration ArtĂ©mis dans la province congolaise de l’Ituri durant l’étĂ© 2003. Toujours en RDC, trois ans plus tard, l’opĂ©ration EUFOR permit Ă  nouveau de seconder la MONUC, cette fois dans son effort de stabilisation durant la pĂ©riode Ă©lectorale. Enfin, en 2008, EUFOR Tchad-RCA est dĂ©ployĂ©e pour sĂ©curiser les zones frontaliĂšres du Darfour, contribuer Ă  la protection des rĂ©fugiĂ©s, du personnel onusien et de l’aide humanitaire, et prĂ©parer le terrain Ă  la MINURCAT. Seize contingents de l’UE y participent sur le théùtre – un nombre significatif, dans le contexte des revers du Conseil de sĂ©curitĂ© au fil de la crise au Darfour sur laquelle l’UE prit des positions marquĂ©es. Ces missions durent respectivement trois mois, six mois et un an et demi – des engagements limitĂ©s, mais non dĂ©nuĂ©s de risques. Toutes sont encadrĂ©es par une rĂ©solution du Conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU, sous chapitre VII. 26De nombreuses missions civiles prennent Ă©galement le relais de l’ONU, notamment dans les Balkans, oĂč l’UE est engagĂ©e en vertu d’intĂ©rĂȘts gĂ©opolitiques directs et des aspirations Ă  l’adhĂ©sion des États issus de l’ex-Yougoslavie. Ainsi de la premiĂšre opĂ©ration civile de l’UE, la Mission de police MPUE en Bosnie-et-HerzĂ©govine, qui remplacera en 2003 l’UN International Police Task Force, ou d’EULEX Kosovo qui succĂ©dera Ă  la MINUK. En outre, en 2005, EUMM Aceh permet Ă  l’UE d’intervenir avec des États de l’ASEAN pour superviser la mise en Ɠuvre de l’accord de paix conclu entre le gouvernement indonĂ©sien et le mouvement de libĂ©ration d’Aceh. 34 Voir notamment EU-UN Cooperation in Military Crisis Management Operations. Elements of Implementat ... 35 L’Autriche, l’Espagne, la Pologne et la France ont ainsi dĂ©ployĂ© du personnel dans le cadre de la ... 27DĂšs 2003, l’UE entend mettre la PSDC au service des opĂ©rations de paix des Nations Unies. Deux concepts d’opĂ©ration voient alors le jour il s’agit des Bridging model et Stand-by model34. Le premier dĂ©signe les opĂ©rations devant assurer l’interim » pendant le renforcement d’une opĂ©ration de paix onusienne ou prĂ©cĂ©dant son dĂ©ploiement. Le second se rĂ©fĂšre au possible soutien, par une force de l’UE en mode rĂ©action rapide ou au-delĂ  de l’horizon », Ă  une opĂ©ration de l’ONU. Cette approche favorise sans conteste les opĂ©rations sous le contrĂŽle politique et la direction stratĂ©gique de l’UE. Dans le cas des bridging operations, si la possibilitĂ© existe de mettre Ă  la disposition de l’ONU certains de ses contingents une fois l’opĂ©ration de l’UE terminĂ©e re-hatting, cette option est laissĂ©e Ă  l’apprĂ©ciation de chaque État membre, et ne fait pas l’objet d’une position europĂ©enne35. 36 Les contingents provenant de pays occidentaux reprĂ©sentaient 40 % des Casques bleus Ă  la fin des a ... 28Que les EuropĂ©ens veuillent renforcer, via la PSDC, la capacitĂ© d’action des Casques bleus n’est qu’un juste retour des choses, la majoritĂ© des États membres de l’UE ne fournissant plus, ou peu, de Casques bleus Ă  l’ONU. Ces derniers proviennent dĂ©sormais essentiellement de pays en dĂ©veloppement ou de puissances Ă©mergentes36. D’autres initiatives apparaissent dĂšs lors, de maniĂšre Ă  assurer la contribution – directe ou indirecte – de l’UE aux opĂ©rations de paix onusiennes, ou Ă  celles conduites par d’autres acteurs rĂ©gionaux du maintien de la paix. Ainsi, la Mission de l’Union africaine au Soudan MUAS sera largement financĂ©e par la Commission europĂ©enne Ă  travers la crĂ©ation de l’African Peace Facility et les EuropĂ©ens assumeront Ă©galement une opĂ©ration civilo-militaire pour soutenir la MUAS. Le partenariat stratĂ©gique UE-UA pour la paix et la sĂ©curitĂ© lancĂ© fin 2007 consacrera enfin un programme RECAMP europĂ©en et en 2008 l’UE nommera un conseiller spĂ©cial pour les capacitĂ©s africaines de maintien de la paix. 37 Conçus pour ĂȘtre rapidement dĂ©ployĂ©s hors d’Europe dans la phase initiale d’opĂ©rations plus larges ... 38 Henrion, C., Les Groupements tactiques de l’UE, note d’analyse, Bruxelles, GRIP, 18 janvier 2010. 29DĂ©veloppĂ© dĂšs 2004, le concept europĂ©en de battlegroup ou groupement tactique » apparaissait particuliĂšrement adaptĂ© Ă  ces logiques de coopĂ©ration37. Toutefois, en 2012, soit quatre ans aprĂšs leur mise en service, les groupements tactiques n’avaient pas encore Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s en opĂ©ration, en dĂ©pit des efforts de la prĂ©sidence suĂ©doise pour relancer le dĂ©bat sur leur utilisation, en 201038. Un rappel que les contributions de l’UE dans le domaine de la gestion des crises ne sont pas plus fiables que la participation des États membres au systĂšme des forces en attente des Nations Unies. 39 Ce fut le cas d’ArtĂ©mis et d’EUFOR RD Congo. Les États membres feront preuve de davantage de cohĂ©s ... 30En outre, hors d’Europe, la facture des mandats dĂ©finis par le Conseil comprend des limites claires – dans le temps, dans l’espace, en termes de missions/tĂąches et surtout de end state. Des limites permettant aux États membres, Ă  dĂ©faut d’ĂȘtre contributeurs sur le terrain, d’assumer les risques politiques d’un engagement militaire sous la banniĂšre europĂ©enne39. Le Conseil tend Ă  privilĂ©gier les missions oĂč la dĂ©finition d’une stratĂ©gie de sortie de crise est possible ; les États Ă  refuser d’assumer les mandats Ă©lastiques » qui caractĂ©risent de nombreuses opĂ©rations de paix onusiennes aujourd’hui. 31Que dire Ă  cet Ă©gard des nombreuses missions civiles menĂ©es depuis 2003 en RDC, qui se doublĂšrent durant l’hiver 2008 d’un refus de l’UE d’assister la MONUC confrontĂ©e Ă  une nouvelle rĂ©surgence de la guerre au Kivu ? La fin de non-recevoir alors opposĂ©e Ă  la demande du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONU apparut comme le puissant rĂ©vĂ©lateur d’une politique de non engagement » des EuropĂ©ens en RDC. Ou peut-ĂȘtre davantage, comme le rĂ©vĂ©lateur des divergences d’intĂ©rĂȘts des Vingt-Sept. 40 Limonier, F., Europe in the Balkans after 2004 », International workshop on European Peace Build ... 32Si l’UE et ses États membres semblent avoir assis leur rĂŽle en termes d’opĂ©rations de soutien Ă  la paix dans le cadre du systĂšme des Nations Unies, il s’agit en tout cas d’un rĂŽle sur mesure, qui privilĂ©gie les opĂ©rations civiles, et un engagement militaire limitĂ© et Ă  gĂ©omĂ©trie variable hors de l’étranger proche de l’UE – parfois qualifiĂ© d’opĂ©rations touch and go »40. CohĂ©sion et cohĂ©rence 41 Voir notamment le Titre I, Chapitre 2, article 31 du TUE, 2010. 33Dans un cadre dĂ©cisionnel oĂč l’unanimitĂ© constitue la rĂšgle, c’est grĂące Ă  la mise en place de mĂ©canismes de flexibilitĂ© que PSDC put se dĂ©velopper depuis 1999. L’opting out, le recours au vote Ă  majoritĂ© qualifiĂ©e en certaines circonstances et l’abstention constructive41, les coopĂ©rations structurĂ©es, les concepts de nation lead ou de nation frame
 ont constituĂ© autant de mĂ©canismes qui permirent le consensus nĂ©cessaire Ă  l’engagement opĂ©rationnel sous drapeau europĂ©en. Cependant, mĂȘme dans le cas oĂč les coĂ»ts opĂ©rationnels sont supportĂ©s par une partie seulement des États membres, une fois sur le théùtre, les risques politiques sont assumĂ©s par tous. 34La flexibilitĂ© de la PSDC a sans doute permis Ă  de nombreuses opĂ©rations civiles et militaires de voir le jour. La cohĂ©sion des États membres en termes d’engagement opĂ©rationnel semble ĂȘtre tributaire de leur perception d’un intĂ©rĂȘt collectif ou d’un intĂ©rĂȘt vital europĂ©en. 42 En juin 2011, 20 États membres fournissent du personnel Ă  la MPUE en Bosnie-et-HerzĂ©govine ; 21 Ă  ... 43 D’aprĂšs l’expression de l’hebdomadaire The Economist en mai 2002. 35Les opĂ©rations lancĂ©es dans les Balkans depuis 2003 tĂ©moignent largement de cette cohĂ©sion42 ; leur intĂ©rĂȘt semble indiscutable dans la perspective de la construction europĂ©enne. En outre, ces opĂ©rations permirent aux atlantistes, en Bosnie et dans l’ARYM, de libĂ©rer l’OTAN appelĂ©e sur d’autres théùtres de ses tĂąches de baby-sitting » en Europe43. La mission d’observation de l’UE en GĂ©orgie EUMM suggĂšre Ă©galement un degrĂ© de cohĂ©sion qui n’est pas sans rappeler l’importance de la sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique dans les politiques europĂ©ennes. La mission rassemblera finalement les 27 États membres sur le terrain aprĂšs sa phase de dĂ©ploiement initiale, nĂ©gociĂ©e sous le sceau de la rĂ©action rapide par la prĂ©sidence française de l’UE au lendemain de la guerre russo-gĂ©orgienne de l’étĂ© 2008. En Afghanistan, la Mission de police europĂ©enne rassemble 21 contributeurs de l’UE. Enfin, l’opĂ©ration EUNAVFOR Atalante implique 20 États membres autour de la lutte anti-piraterie, de la sĂ©curitĂ© commerciale et de la protection des ressortissants de l’UE – des intĂ©rĂȘts bien compris des États membres. 44 Voir statistiques juin 2011. 36À l’exception remarquable de l’opĂ©ration EUFOR Tchad-RCA, l’implication des États membres dans les missions de la PSDC en Afrique et au Moyen-Orient est plus limitĂ©e. Elle oscille entre six États membres pour EUPOL RDC et treize pour une mission de police comme EUPOL COPPS dans les Territoires palestiniens44. 37Cependant, mĂȘme lĂ  oĂč apparaĂźt une certaine cohĂ©sion en termes d’engagement, il n’y a pas forcĂ©ment cohĂ©rence en termes de politique Ă©trangĂšre. À cet Ă©gard, les opĂ©rations civiles menĂ©es en GĂ©orgie et au Kosovo constituent deux exemples Ă©difiants. 38D’une part, EULEX Kosovo, la plus large opĂ©ration civile de la PSDC qui implique un effectif international de plus de mille cinq cents personnes dĂ©but 2012, vise Ă  aider les institutions du Kosovo, les autoritĂ©s judiciaires et les organismes chargĂ©s de l’application des lois. Cette mission État de droit » lancĂ©e en 2008 concerne principalement le soutien Ă  la police, la justice, les douanes et le systĂšme pĂ©nitentiaire du territoire, dans le cadre de la bonne gouvernance et du respect d’un Kosovo multiethnique. Toutefois, mĂȘme si son mandat relĂšve conceptuellement du Statebuilding, la position des États membres n’a pu ĂȘtre unifiĂ©e en ce qui concerne la reconnaissance de l’indĂ©pendance du Kosovo, dĂ©clarĂ©e unilatĂ©ralement en 2008. Les États membres ont choisi de dĂ©passer la phase de stabilisation, tout en remettant Ă  plus tard le rĂšglement politique de cette question qui devra ĂȘtre tranchĂ©e Ă  moyen terme, dans la perspective de l’adhĂ©sion de la Serbie notamment. Un parti-pris qui n’est pas sans rappeler les difficultĂ©s de l’UE dans le cadre de la rĂ©solution du conflit et du processus d’adhĂ©sion de Chypre. 39D’autre part, la mise en place de la Mission d’observation de l’UE EUMM en GĂ©orgie lui permit de contribuer Ă  l’implĂ©mentation de l’accord de cessez-le-feu conclu le 12 aoĂ»t 2008 par le PrĂ©sident français Nicolas Sarkozy, alors Ă  la tĂȘte de l’UE, et le PrĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration de Russie Dmitri Medvedev. Un des rares cas qui a vu l’UE mettre en Ɠuvre une mission civile de gestion de crise en mode rĂ©action rapide ». 45 Conclu le 12 aoĂ»t 2008, l’Accord en Six Points sera suivi par la conclusion d’un accord de mise en ... 40Cependant, l’UE est frappĂ©e par un double dilemme en GĂ©orgie. En effet, l’EUMM fut dĂ©ployĂ©e dans le but d’observer la mise en Ɠuvre de l’Accord en Six Points45 nĂ©gociĂ© par la prĂ©sidence française de l’UE pour mettre un terme aux hostilitĂ©s et Ă©viter toute rĂ©surgence du conflit armĂ© entre le gouvernement gĂ©orgien d’une part, et d’autre part l’OssĂ©tie du Sud et l’Abkhazie alliĂ©es Ă  la Russie. ProfilĂ©e comme une force de stabilisation, l’EUMM a optĂ© pour l’impartialitĂ© opĂ©rationnelle » vis-Ă -vis des parties au conflit. En d’autres termes, la Mission se veut impartiale – comme le serait l’ONU – sur le théùtre. Cependant, la position de l’UE en faveur de l’intĂ©gritĂ© territoriale de la GĂ©orgie ne facilite pas cette posture opĂ©rationnelle. 46 Engagement pour la rĂ©solution des conflits Ă  travers l’action du ReprĂ©sentant spĂ©cial de l’UE et l ... 47 Dont l’indĂ©pendance fut reconnue par la Russie le 25 aoĂ»t 2008. Depuis, cinq autres États ont suiv ... 48 Et du Conseil OTAN-GĂ©orgie, auquel participent les États de l’UE membres de l’OTAN. 49 Depuis 2008, l’EUMM s’est vu refuser cet accĂšs et n’opĂšre que sur le territoire contrĂŽlĂ© par Tbili ... 41La politique d’engagement sans reconnaissance »46 de l’UE vis-Ă -vis des deux rĂ©publiques de facto indĂ©pendantes d’Abkhazie et d’OssĂ©tie du Sud47 ne rĂ©sout pas ce dilemme. Les autoritĂ©s abkhazes n’ont pas manquĂ© de le souligner par voie de presse aprĂšs l’adoption par le Parlement europĂ©en, le 17 novembre 2011, d’une rĂ©solution appelant l’UE Ă  considĂ©rer l’Abkhazie et l’OssĂ©tie du Sud comme des territoires occupĂ©s » par la Russie. En plus des coopĂ©rations militaires bilatĂ©rales que certains pays europĂ©ens entretiennent avec la GĂ©orgie48, la position de l’UE apparaĂźt incompatible, pour certains, avec le dĂ©ploiement de l’EUMM en tant que force de stabilisation impartiale sur les territoires contrĂŽlĂ©s par les autoritĂ©s de facto abkhazes et d’OssĂ©tie du Sud, oĂč forces armĂ©es et gardes-frontiĂšres de la FĂ©dĂ©ration de Russie sont prĂ©sents49. 50 Si l’objectif des discussions de GenĂšve est de parvenir Ă  un arrangement garantissant la stabilitĂ© ... 42S’y ajoute un second dilemme pour l’instant incapable de gĂ©nĂ©rer un processus de paix Ă  proprement parler50, l’UE encourt le risque de contribuer malgrĂ© elle Ă  regeler le conflit ». En effet, l’EUMM est devenue la seule mission internationale d’observation sur place – aprĂšs le vote russe contre l’extension des mandats de l’UNOMIG et de l’OSCE en juin 2009. Indispensable Ă  la prĂ©vention d’un nouveau conflit, mais dĂ©pourvue de stratĂ©gie de sortie soutenue par un processus de paix, l’EUMM semble dĂšs lors durablement engager les États membres sur les théùtres des conflits gĂ©orgiens. 43Ces deux exemples rappellent les difficultĂ©s des politiques Ă©trangĂšres nationales en matiĂšre de reconnaissance d’État – souvent fonction de considĂ©rations de politique intĂ©rieure – et de leur impact sur la rĂ©solution pacifique des diffĂ©rends internationaux. Mais alors que le cas du Kosovo souligne l’absence – provisoire – d’une position commune au sein des Vingt-Sept, les conflits gĂ©orgiens mettent en exergue les difficultĂ©s de rĂ©concilier les intĂ©rĂȘts propres de l’UE, son engagement en faveur de la paix et les positions de ses États membres. En d’autres termes, si ces derniers ont besoin d’un Caucase pacifiĂ© pour assurer la sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique de l’UE, la position qu’ils assument collectivement est difficilement conciliable, pour l’heure, avec un rĂšglement durable des conflits gĂ©orgiens tenant compte du facteur Russie. Dans ce cas, l’EUMM est vouĂ©e Ă  stabiliser faute de mieux », Ă  moyen terme, en attendant que les rapports de force se modifient. 44Ce propos suggĂšre certes une distinction trop marquĂ©e, trop rĂ©aliste, entre intĂ©rĂȘts Ă©goĂŻstes » et intĂ©rĂȘts bien compris. La politique de gestion des crises de l’UE fait partie intĂ©grante de sa politique Ă©trangĂšre. Cependant, l’UE n’est pas l’ONU, et l’orientation pro-multilatĂ©rale et pacificatrice de la StratĂ©gie europĂ©enne de sĂ©curitĂ© n’est pas toujours aisĂ©ment rĂ©conciliable avec ses intĂ©rĂȘts en termes de sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique, le maintien d’une exit strategy au niveau opĂ©rationnel, ou encore les relations particuliĂšres des États membres avec la Russie et la GĂ©orgie. 51 Au Kosovo, elle porte le nom de Bureau de liaison » de la Commission. 45Dans les deux cas, la question de la cohĂ©rence, verticale et horizontale, est posĂ©e aux États membres, au Parlement europĂ©en, mais aussi Ă  la Commission – dont l’action extĂ©rieure est portĂ©e par les dĂ©lĂ©gations de l’UE et ses reprĂ©sentants spĂ©ciaux dĂ©sormais chapeautĂ©s par le SEAE51. À l’appui des crises, la prĂ©valence des instruments opĂ©rationnels civils 46Au Congo, en IndonĂ©sie ou encore face Ă  la Russie, les opĂ©rations de la PSDC et la diplomatie europĂ©enne ont pu se renforcer mutuellement lors de situations de crises internationales. Cependant ses États membres se sont montrĂ©s davantage susceptibles de se reposer sur la puissance militaire de l’OTAN et sur les politiques structurelles de l’UE Ă  moyen et long termes lĂ  oĂč les dĂ©cisions de politique Ă©trangĂšre communes demeurent hors de portĂ©e. Ainsi, en Afghanistan ou en Irak, si les prĂ©occupations sĂ©curitaires Ă©taient globalement partagĂ©es, les moyens Ă  mettre en Ɠuvre ont fait l’objet de divergences marquĂ©es entre les États membres, ainsi que des deux cĂŽtĂ©s de l’Atlantique Nord. Dans ces contextes, l’UE eut recours Ă  ses capacitĂ©s opĂ©rationnelles civiles pour soutenir ses objectifs de sĂ©curitĂ©. 52 En rĂ©fĂ©rence Ă  une cĂ©lĂšbre dĂ©claration du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations Unies. 47En Afghanistan, certains États membres de l’UE ont optĂ© dĂšs l’étĂ© 2003 pour un engagement via l’OTAN, lorsque cette derniĂšre reprit le commandement de la FIAS Force internationale d’assistance Ă  la sĂ©curitĂ©, reposant jusqu’alors sur une coalition de forces armĂ©es ad hoc. Les États membres se sont cependant gardĂ©s d’impliquer l’UE en tant que telle au point de vue militaire, qui est restĂ© l’apanage de l’OTAN. Nonobstant la nuance entre guerre et opĂ©rations militaires dites de basse intensitĂ© », il est permis de dire que l’UE ne fait pas la guerre »52 Et ce, mĂȘme si nombre de ses États membres se sont engagĂ©s militairement, en Irak et surtout en Afghanistan, aux cĂŽtĂ©s des États-Unis. 53 Cf. Durch, Berkman, DĂ©finitions et dĂ©limitation des opĂ©rations de paix », in Coulon, ... 54 Le concept est de Charles C. Krulak. 55 Notamment, lĂ  oĂč la Mission de l’UE s’axait entre autres sur le community policing dans le cadre d ... 48L’UE s’est donc tenue Ă  distance du concept amĂ©ricain d’opĂ©ration de stabilitĂ© » ou de stabilisation », envisagĂ© au milieu des annĂ©es 2000 comme un simple corollaire des opĂ©rations militaires coercitives53 – et non comme une fin en soi, celle du maintien de la paix. Pourtant, sous la pression des États-Unis notamment, l’UE a acceptĂ© de participer Ă  l’ approche intĂ©grĂ©e » de l’OTAN combinant en Afghanistan et en Irak opĂ©rations militaires coercitives et appui civilo-militaire aux capacitĂ©s Ă©tatiques. Ainsi l’UE dut admettre implicitement la logique relevant de la three-block war »54. Respectivement en 2005 et 2007, deux missions PSDC furent lancĂ©es pour l’Irak en dehors du territoire irakien et en Afghanistan, soutenant les capacitĂ©s locales dans le domaine judiciaire et de police respectivement. L’UE a admis une contribution opĂ©rationnelle sur ces théùtres, mais d’ordre civil. Une distinction qui s’avĂ©ra difficile Ă  tenir en Afghanistan, puisque la stratĂ©gie de sortie amĂ©ricaine privilĂ©gia l’afghanisation » du conflit et le soutien Ă  la fonction locale de counter-insurgency55. 56 Centre trente-six millions d’Euros avaient Ă©tĂ© dĂ©bloquĂ©s au 20 juin 2011 pour l’aide humanitaire. ... 57 Voir la DĂ©cision du Conseil 011/210/CFSP du 1er avril 2011. 58 L’expression est de Pierre Hassner, Ă  propos de la diplomatie europĂ©enne durant la guerre en Bosni ... 49Plus rĂ©cemment, en Lybie, en dĂ©pit des dĂ©clarations rĂ©currentes de l’UE exhortant le gouvernement Ă  protection des populations civiles, l’engagement europĂ©en fut loin d’incarner une position digne des objectifs de l’UE
 ou d’une politique Ă©trangĂšre commune. À l’appui d’une rhĂ©torique sans ambiguĂŻtĂ©, l’UE agit principalement Ă  travers sa diplomatie Ă  l’ONU et des sanctions financiĂšres et ciblĂ©es, ainsi que via le financement d’aide humanitaire d’urgence56. La dĂ©cision du Conseil autorisant le dĂ©ploiement d’une force militaire europĂ©enne pour protĂ©ger l’acheminement de l’aide humanitaire en Lybie, sous condition que le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU en fasse la demande Ă©crite, demeura sans suite57. En ce sens, si l’assistance humanitaire a pu aider la population libyenne au printemps 2011, l’UE semble avoir rĂ©itĂ©rĂ© le piĂšge bosniaque – en favorisant une diplomatie de l’ambulance »58. 59 Citant le Conseiller SpĂ©cial du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral chargĂ© des travaux relatives Ă  la Responsabilit ... 60 UNSC RĂ©solution 1973 2011. 50C’est une fois encore via l’OTAN que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis entraĂźnĂšrent une action militaire – contestable, mais dĂ©cisive – avec d’autres États europĂ©ens, pour Ă©viter un bain de sang Ă  Benghazi »59. Certes endossĂ©e par une rĂ©solution onusienne60, la guerre de l’OTAN en Lybie rĂ©sista difficilement Ă  l’examen de ses objectifs responsabilitĂ© de protĂ©ger les civils dans le discours, appui politico-militaire aux insurgĂ©s et au renversement du rĂ©gime de Mouammar Kadhafi dans les faits. Deux objectifs pas forcĂ©ment contradictoires, mais constituant un agenda que l’UE ne pouvait pas assumer. 61 Ces opĂ©rations ont la particularitĂ© d’avoir pour base lĂ©gale, outre une action ou dĂ©cision commune ... 51Si ces dossiers suggĂšrent que l’UE n’est pas prĂȘte Ă  faire la guerre, il serait inexact d’affirmer que la coercition ne fait pas partie de son action extĂ©rieure. Au-delĂ  de sa puissance normative » basĂ©e sur des rapports de force Ă©conomiques, financiers et commerciaux, d’une influence qui passe largement par son pouvoir d’attraction, d’une diplomatie qui peut se montrer ferme, l’UE n’exclut pas la coercition militaire. La possibilitĂ© de faire usage de la force armĂ©e Ă©tait inscrite dans les mandats de la plupart des opĂ©rations militaires de la PSDC, comme ArtĂ©mis et EUFOR en RDC, Atalante dans l’OcĂ©an indien, AlthĂ©a en BiH ou encore EUFOR Tchad-RCA61. 62 Voir le Rapport Brahimi », AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale et Conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU, Rapport du panel ... 52Les États membres, Ă  travers leurs reprĂ©sentants dans les structures de la PSDC, ont tenu compte des rĂ©formes faisant suite aux Ă©checs de certaines opĂ©rations de maintien de la paix de l’ONU dans les annĂ©es 90, notamment en Bosnie ou au Rwanda62 pas de dissuasion sans crĂ©dibilitĂ© en termes d’engagement. Cependant, si l’UE peut recourir Ă  la coercition militaire au niveau tactique, voire opĂ©rationnel, elle n’use pas de la guerre comme d’une menace ou d’un moyen au niveau stratĂ©gique. Celle-ci Ă©chappe Ă  sa politique Ă©trangĂšre commune, comme Ă  sa politique de gestion des crises et de prĂ©vention des conflits. Et reste l’affaire des politiques Ă©trangĂšres nationales. 63 Article 42, alinea 2 du TUE, 2010. 53D’autres politiques Ă©trangĂšres sont menĂ©es sans cette dimension relevant de la puissance militaire – une dimension que les États membres continuent de refuser Ă  l’UE en vertu de la nature mĂȘme de la construction europĂ©enne. Nonobstant la question de la dĂ©fense europĂ©enne63, le traitĂ© de Lisbonne a nĂ©anmoins Ă©largi la nature des missions de la PSDC, qui pourraient thĂ©oriquement revĂȘtir la forme d’opĂ©rations de sĂ©curitĂ© internationale » coercitives – en des temps oĂč le terme guerre » est de moins en moins usitĂ© par les États. 54Cependant, dix ans de PSDC montrent que lorsque les États membres jugent que la guerre s’avĂšre nĂ©cessaire, ils disposent d’options alternatives – hors du cadre de l’UE. Comme en Afghanistan, en Irak ou en Lybie, l’UE peut en outre recourir Ă  ses missions civiles, Ă  ses moyens financiers, ses politiques structurelles. En la matiĂšre, l’UE a d’ailleurs un train d’avance sur l’OTAN, car elle peut se servir de ses nombreux instruments civils pour intervenir dans des situations de crise ou post-conflit – contournant les rĂ©ticences des États membres, ou des parties au conflit, devant l’implication militaire d’un tiers. Elle se confine toutefois, de façon gĂ©nĂ©rale, Ă  la prĂ©vention, Ă  la gestion de crises et Ă  la reconstruction, mettant l’accent sur le soutien aux capacitĂ©s des États. 4. Conclusions l’Union entre intĂ©rĂȘts bien compris et intĂ©rĂȘts vitaux 55À travers le dĂ©veloppement de la PSDC et l’unification de son action extĂ©rieure, les États membres de l’Union europĂ©enne lui ont dĂ©fini un rĂŽle spĂ©cifique en matiĂšre de sĂ©curitĂ© internationale. Un rĂŽle principalement axĂ© sur la prĂ©vention des conflits et la gestion des crises, ainsi que sur la reconstruction et la transition dĂ©mocratique d’États ravagĂ©s par la guerre. Un rĂŽle qui Ă©chappe dĂ©sormais partiellement aux États membres, qui ont fait de l’Union un acteur Ă  part entiĂšre et gĂ©nĂ©rĂ© des attentes sur la scĂšne internationale. C’est en effet l’ensemble des institutions et politiques de l’Union – du Conseil Ă  la Commission, du Dialogue politique Ă  la coopĂ©ration au dĂ©veloppement – qui sont dĂ©sormais sollicitĂ©s par la StratĂ©gie europĂ©enne de sĂ©curitĂ© dans le cadre du Service europĂ©en d’action extĂ©rieure. 64 Keukeleire, S., Au-delĂ  de la PESC la politique Ă©trangĂšre structurelle de l’Union europĂ©enne » ... 56Cependant, ce rĂŽle dĂ©fini par les États membres demeure marquĂ© par des dilemmes propres, qui relĂšvent de la nature hybride de l’UE – organisation Ă  l’architecture Ă  la fois intergouvernementale et supranationale –, mais aussi des valeurs communes qui fondent ses relations internationales. Assorties d’objectifs stratĂ©giques, les politiques structurelles de l’Union ont un impact certain Ă  long terme – ce que d’aucuns ont qualifiĂ© de puissance normative ou de politique Ă©trangĂšre structurelle »64. Toutefois les mĂȘmes objectifs, appliquĂ©s Ă  la PSDC, ont gĂ©nĂ©rĂ© des opĂ©rations souvent rĂ©actives, limitĂ©es et inĂ©gales, souffrant Ă  certains Ă©gards d’un dĂ©ficit stratĂ©gique ». 57En faisant de l’Europe un garant de la sĂ©curitĂ© collective rĂ©gionale, les États membres semblent progressivement rĂ©aliser les vƓux d’Helsinki Ă  de nombreux niveaux ; mĂȘme si la rĂ©conciliation yougoslave ou chypriote demandera encore du temps. Au-delĂ  des frontiĂšres de son Ă©tranger proche, c’est plutĂŽt un rĂŽle d’appoint opĂ©rationnel qu’a endossĂ© l’UE. Son soutien financier au systĂšme des Nations unies, ainsi qu’aux organisations rĂ©gionales engagĂ©es dans les opĂ©rations de paix, est significatif ; mais sur le terrain, les contributions reflĂštent un engagement inconstant. En outre, le caractĂšre subsidiaire des opĂ©rations de la PSDC – si l’on peut agir au niveau de l’UE, pourquoi agir via l’ONU ? – renforce la position de l’UE sur la scĂšne internationale, mais paradoxalement, dĂ©force les Nations Unies. Or les opĂ©rations de la PSDC ne peuvent remplacer celles des Casques bleus dont l’essence demeure – une fois dĂ©passĂ©e l’épreuve du vote au Conseil de sĂ©curitĂ© – le maintien de la paix internationale, indĂ©pendamment de toute considĂ©ration politique Ă©goĂŻste ». 58En outre, mĂȘme sur des dossiers internationaux Ă©minemment sensibles oĂč les États membres ont reconnu l’existence d’un intĂ©rĂȘt de l’UE – Afghanistan, Irak, Lybie – ceux-ci ont prĂ©fĂ©rĂ© les engagements opĂ©rationnels ad hoc ou relevant de l’OTAN Ă  un engagement propre sous drapeau europĂ©en. Ce dernier cas de figure caractĂ©rise le refus d’engager militairement l’UE en tant que telle, tout en laissant libre la voie Ă  son action externe civile. Mais lĂ  oĂč une intervention militaire de l’UE en Afghanistan et en Irak demeurait hors de portĂ©e eu Ă©gard aux divisions des États membres, les cas de la Lybie et de la Syrie sont dĂ©routants. Les valeurs que l’Union entend projeter sur la scĂšne internationale – sĂ©curitĂ© humaine, responsabilitĂ© de protĂ©ger, dĂ©mocratie, État de droit – en particulier dans le contexte du printemps arabe, ouvraient la voie Ă  une intervention europĂ©enne. 65 BRIQUEMONT F., Do something, General ! Chronique de Bosnie-HerzĂ©govine 12 juillet 1993-24 janvier ... 59Les fondements de la cohĂ©sion des opĂ©rations PSDC reposent en effet Ă  la fois sur la perception des États membres d’un intĂ©rĂȘt proprement europĂ©en lorsqu’il s’agit de s’engager sur un théùtre donnĂ©, sur les risques et les gains y affĂ©rents au niveau national, sur les avantages comparatifs Ă  engager l’UE ainsi que sur l’image qu’incarne cette derniĂšre sur la scĂšne internationale. Paradoxalement, les particularitĂ©s de la construction europĂ©enne semblent gĂ©nĂ©rer Ă  la fois un effet d’entraĂźnement et des limites unanimes en termes d’opĂ©rations PSDC. Voulant apparaĂźtre comme un acteur au service du maintien de la paix dans le monde, conformĂ©ment Ă  la tradition d’une construction europĂ©enne rejetant les logiques de puissance pauvre », l’UE demeure nĂ©anmoins soumise Ă  la prĂ©gnance de ses intĂ©rĂȘts vitaux. Dix ans de PSDC montrent que la sĂ©curitĂ© internationale conçue comme bien commun » n’est pas un moteur de cohĂ©sion suffisant, au niveau stratĂ©gique comme au niveau opĂ©rationnel. À cet Ă©gard, les opĂ©rations de l’UE semblent frappĂ©es du syndrome du Do something65 – et la PSDC marquĂ©e par caractĂšre encore trop itĂ©ratif de la construction europĂ©enne. Notes 1 Sous-titre de la StratĂ©gie europĂ©enne de sĂ©curitĂ©, Conseil europĂ©en, Bruxelles, 12 dĂ©cembre 2003. 2 Par souci de clartĂ©, nous utilisons dans cet article le terme PSDC, nonobstant la pĂ©riode Ă©voquĂ©e avant ou aprĂšs l’entrĂ©e en vigueur du traitĂ© de Lisbonne, le 1er dĂ©cembre 2009. 3 Cf. LiĂ©geois, M., Maintien de la paix et diplomatie coercitive, Bruxelles, Bruylant, 2003. 4 Article 42, alinĂ©a 1, Version consolidĂ©e du TraitĂ© sur l’Union europĂ©enne TUE, Bruxelles, mars 2010. 5 En dĂ©pit de la possibilitĂ© de coopĂ©rations structurĂ©es et de la mise en place de l’Agence europĂ©enne de dĂ©fense notamment, les questions de dĂ©fense collective demeurent la prĂ©rogative de l’Alliance atlantique pour de nombreux États membres et la mise en place d’une dĂ©fense europĂ©enne, si elle est prĂ©vue par le TUE, demeure soumise Ă  une dĂ©cision du Conseil europĂ©en statuant Ă  l’unanimitĂ© article 42 TUE, alinĂ©a 2, op. cit., 2010. 6 Initialement dĂ©finies pour l’Union de l’Europe Occidentale, elles sont inclues dans le TUE en 1997 ex article 17 TUE. 7 Conclusions du Conseil europĂ©en d’Helsinki, 10 et 11 dĂ©cembre 1999. 8 Pour un Ă©clairage plus rĂ©cent sur la question, voir entre autres l’Objectif global civil 2010, 19 novembre 2007 ; et la DĂ©claration sur le renforcement des capacitĂ©s [civiles et militaires], Conseil europĂ©en, Bruxelles, 11 dĂ©cembre 2008. 9 ComitĂ© politique et de sĂ©curitĂ© COPS, État-major de l’UE EMUE, ComitĂ© militaire de l’UE CMUE. D’autres structures verront le jour, notamment en 2008-2009, comme la capacitĂ© civile de planification et de conduite des opĂ©rations, le CPCC, qui commandera les opĂ©rations civiles, et le CMPD, la structure de planification des opĂ©rations civiles et militaires de l’UE, toutes deux sous le contrĂŽle politique et la direction stratĂ©gique du COPS. 10 La liste des missions et opĂ©rations n’est pas exhaustive. 11 Voir l’Objectif Global 2010, qui envisage la conduite de missions conjointes en matiĂšre de dĂ©sarmement, et de soutien Ă  la lutte anti-terroriste. 12 Article 43, Version consolidĂ©e du TUE, op. cit., 2010. 13 La notion de sĂ©curitĂ© Ă©largie rappelle, dans une certaine mesure, les nouveaux concepts stratĂ©giques de l’Alliance atlantique adoptĂ©s respectivement en 1991 et 1999. 14 Article 21, Version consolidĂ©e du TUE, op. cit., 2010. 15 Biscop, S., The European Security Strategy A Global Agenda for Positive Power, Aldershot/Burlington, Ashgate, 2005. 16 Cf. Stewart, E., European Union Conflict Prevention Policy Evolution and Outcome, Berlin, Kieler Schriften zur Friedenswissenschaft, LIT Verlag, 2006. 17 Titre V, Chapitres 1 et 2, Version consolidĂ©e du TUE, op. cit., 2010. 18 Op. cit., Article 27, al. 3, 2010. 19 Op. cit., Titre V, Chapitre 1 et 2, Version consolidĂ©e du TUE, et CinquiĂšme Partie, Version consolidĂ©e du TraitĂ© sur le fonctionnement de l’UE, 2010. 20 PrĂ©cĂ©demment dĂ©lĂ©gations de la Commission europĂ©enne. 21 MĂȘme si le TUE stipule les États membres doit s’abstenir de toute action contraire aux intĂ©rĂȘts de l’Union ou susceptible de nuire Ă  son efficacitĂ© en tant que force de cohĂ©sion dans les relations internationales Article 24, al. 3, Version consolidĂ©e du TUE, op. cit., 2010. Il s’agit de la cohĂ©rence verticale entre l’UE et ses États membres Ă  distinguer de la cohĂ©rence horizontale entre les diffĂ©rentes dimensions de l’action extĂ©rieure de l’UE qui impliquent Ă  des degrĂ©s divers ses institutions dont est chargĂ©e le SEAE. 22 Gourlay, C., The Politics of EU Civilian Interventions and the Strategic deficit of CSDP, ISIS Europe, September 2011. 23 Op. cit., 2011, p. 1 traduction libre. 24 Op. cit., 2011, p. 2. 25 En rĂ©fĂ©rence Ă  la dĂ©finition amĂ©ricaine » de la stratĂ©gie. Colson, B., La StratĂ©gie amĂ©ricaine et l’Europe, Paris, ISC-Economica, 1997. 26 Ainsi, par analogie avec les opĂ©rations de maintien de la paix de l’ONU, ne pourrait-on pas arguer que les opĂ©rations de la PSDC ont un cĂŽtĂ© sui generis ? Les opĂ©rations extĂ©rieures menĂ©es par l’OTAN depuis la fin de la guerre froide rappellent aussi l’importance des prĂ©cĂ©dents en la matiĂšre alors que lors de la guerre du Kosovo au printemps 1999, la Chine, la Russie et l’Inde accusaient l’OTAN de se livrer Ă  un prĂ©cĂ©dent inacceptable, l’Alliance atlantique dĂ©ploiera dĂšs 2003 ses forces armĂ©es en Afghanistan, et conduira en 2011 une guerre en Lybie. 27 Voir de Wilde d’Estmael, Tanguy, La dimension politique des relations Ă©conomiques extĂ©rieures de la CommunautĂ© europĂ©enne. Sanctions et incitants Ă©conomiques comme moyens de politique Ă©trangĂšre, Bruxelles, Bruylant, 1998. 28 Maull, Germany and Japan. The New Civilian Powers », in Foreign Affairs, vol. 69, n°5, 1990. 29 LaĂŻdi, Z., La norme sans la force, Paris, Presses de Science Po, 2005. 30 Delcourt, B., Les paradoxes de l’Europe puissance normative, civile
 et tranquille ? », in Adam, B. dir., Europe, puissance tranquille ? RĂŽle et identitĂ© sur la scĂšne mondiale, GRIP, Bruxelles, Ed. Complexe, 2006, p. 90-101. 31 Ehrhart, Quo Vadis EU Force for Peace or Military Power ?, Working Paper 1, ZEUS IFSH, Hamburg, October 2011. 32 Article 21 TUE, op. cit., 2010. La notion de sĂ©curitĂ© humaine apparaĂźt quant Ă  elle dans le Rapport sur la mise en Ɠuvre de la StratĂ©gie europĂ©enne de sĂ©curitĂ©, Bruxelles, 11 dĂ©cembre 2008. 33 Serrano, P., A Strategic Approach to the ESDP », in Nowak, A. ed., Civilian Crisis Management the EU way, Chaillot Paper n°90, Paris, EU ISS, 2006, p. 39 ; citĂ© par Gourlay, C., op. cit., 2011. 34 Voir notamment EU-UN Cooperation in Military Crisis Management Operations. Elements of Implementation of the EU-UN Joint Declaration, European Council, 17-18 June 2004. 35 L’Autriche, l’Espagne, la Pologne et la France ont ainsi dĂ©ployĂ© du personnel dans le cadre de la MINURCAT. 36 Les contingents provenant de pays occidentaux reprĂ©sentaient 40 % des Casques bleus Ă  la fin des annĂ©es 90, mais tombent sous la barre des 10 % Ă  partir du dĂ©but de la dĂ©cennie 2000. Guehenno, Rapport Brahimi, cinq ans aprĂšs », in Coulon, J. dir., Guide du Maintien de la paix 2006, QuĂ©bec Outremont, Ă©d. AthĂ©na/CEPES, 2005, p. 20-33. 37 Conçus pour ĂȘtre rapidement dĂ©ployĂ©s hors d’Europe dans la phase initiale d’opĂ©rations plus larges, ces groupements tactiques de l’UE autonomes, multinationaux et spĂ©cialisĂ©s, de la taille d’un bataillon, sont prĂ©-identifiĂ©s et deux d’entre eux sont en permanence en stand-by, depuis 2007, selon une rotation semestrielle. 38 Henrion, C., Les Groupements tactiques de l’UE, note d’analyse, Bruxelles, GRIP, 18 janvier 2010. 39 Ce fut le cas d’ArtĂ©mis et d’EUFOR RD Congo. Les États membres feront preuve de davantage de cohĂ©sion pour EUFOR-Tchad-RCA, mais son engagement sera limitĂ© Ă  la pĂ©riode prĂ©cĂ©dant le dĂ©ploiement de la MINURCAT. 40 Limonier, F., Europe in the Balkans after 2004 », International workshop on European Peace Building, CECRI-UCL and Nelson Mandela Centre for Peace and Conflict Resolution, Bruxelles, 25 fĂ©vrier 2010. 41 Voir notamment le Titre I, Chapitre 2, article 31 du TUE, 2010. 42 En juin 2011, 20 États membres fournissent du personnel Ă  la MPUE en Bosnie-et-HerzĂ©govine ; 21 Ă  EUFOR AlthĂ©a mĂȘme si certains contributeurs majeurs ont rĂ©duit leur participation ; 25 Ă  EULEX Kosovo statistiques juin 2011. Source Voir aussi et 43 D’aprĂšs l’expression de l’hebdomadaire The Economist en mai 2002. 44 Voir statistiques juin 2011. 45 Conclu le 12 aoĂ»t 2008, l’Accord en Six Points sera suivi par la conclusion d’un accord de mise en Ɠuvre le 8 septembre 2008, qui ouvrira la voie au dĂ©ploiement de l’EUMM. 46 Engagement pour la rĂ©solution des conflits Ă  travers l’action du ReprĂ©sentant spĂ©cial de l’UE et les pourparlers de GenĂšve auxquelles l’UE participe ; engagement pour la prĂ©vention des conflits dans le cadre du MĂ©canisme de prĂ©vention et de rĂ©ponse aux incidents IPRM que l’EUMM co-prĂ©side ; engagement au dialogue de la DĂ©lĂ©gation de l’UE en GĂ©orgie avec les autoritĂ©s de facto d’Abkhazie et d’OssĂ©tie du Sud – sans reconnaissance de l’indĂ©pendance de ces entitĂ©s. 47 Dont l’indĂ©pendance fut reconnue par la Russie le 25 aoĂ»t 2008. Depuis, cinq autres États ont suivi. 48 Et du Conseil OTAN-GĂ©orgie, auquel participent les États de l’UE membres de l’OTAN. 49 Depuis 2008, l’EUMM s’est vu refuser cet accĂšs et n’opĂšre que sur le territoire contrĂŽlĂ© par Tbilissi. 50 Si l’objectif des discussions de GenĂšve est de parvenir Ă  un arrangement garantissant la stabilitĂ© et la sĂ©curitĂ© rĂ©gionale, la rĂ©solution dĂ©finitive du conflit armĂ© et le retour des personnes dĂ©placĂ©es et des rĂ©fugiĂ©s en accord avec les normes du droit international, aujourd’hui de nombreux blocages rĂ©duisent la teneur des pourparlers, qui n’ont pas atteint le stade d’un processus de paix. 51 Au Kosovo, elle porte le nom de Bureau de liaison » de la Commission. 52 En rĂ©fĂ©rence Ă  une cĂ©lĂšbre dĂ©claration du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations Unies. 53 Cf. Durch, Berkman, DĂ©finitions et dĂ©limitation des opĂ©rations de paix », in Coulon, J., Guide du maintien de la paix 2007, Outremont QuĂ©bec, AthĂ©na-CEPES, 2006. 54 Le concept est de Charles C. Krulak. 55 Notamment, lĂ  oĂč la Mission de l’UE s’axait entre autres sur le community policing dans le cadre de l’État de droit, la NATO training mission combinait l’entraĂźnement de toutes les forces de sĂ©curitĂ© – militaires et police civile – afin de soutenir la fonction de counter-insurgency. 56 Centre trente-six millions d’Euros avaient Ă©tĂ© dĂ©bloquĂ©s au 20 juin 2011 pour l’aide humanitaire. Voir les conclusions du Conseil sur la Lybie, Luxembourg, 20 juin 2011. 57 Voir la DĂ©cision du Conseil 011/210/CFSP du 1er avril 2011. 58 L’expression est de Pierre Hassner, Ă  propos de la diplomatie europĂ©enne durant la guerre en Bosnie. 59 Citant le Conseiller SpĂ©cial du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral chargĂ© des travaux relatives Ă  la ResponsabilitĂ© de protĂ©ger ; Edward C. Luck, in Frankfurter Allgemeine Zeitung, 24 mars 2011. L’opĂ©ration Unified Protector impliqua notamment sur le terrain la Belgique, l’Espagne, le Danemark et la Pologne. La SuĂšde y contribua Ă©galement pour des tĂąches humanitaires et d’évacuation. 60 UNSC RĂ©solution 1973 2011. 61 Ces opĂ©rations ont la particularitĂ© d’avoir pour base lĂ©gale, outre une action ou dĂ©cision commune du Conseil, une rĂ©solution du Conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU Ă  travers laquelle celui-ci agit dans le cadre du Chapitre VII de la Charte, autorisant la force de l’UE en question Ă  prendre toutes les mesures nĂ©cessaires » Ă  la mise en Ɠuvre de sa mission. Voir respectivement les rĂ©solutions 1484 2003, 1671 2006, 1816 2008, 1551 2004, 1778 2007. D’autres opĂ©rations militaires, comme l’action civilo-militaire de soutien Ă  la MUAS et EUTM Somalie, ont Ă©tĂ© partiellement ou complĂštement dĂ©localisĂ©es. 62 Voir le Rapport Brahimi », AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale et Conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU, Rapport du panel sur les opĂ©rations de paix des Nations Unies, A/55/305, S/2000/809, 21 aoĂ»t 2000. 63 Article 42, alinea 2 du TUE, 2010. 64 Keukeleire, S., Au-delĂ  de la PESC la politique Ă©trangĂšre structurelle de l’Union europĂ©enne », in Annuaire français des Relations internationales, vol. 2, Paris, La Documentation française, 2001, p. 537-551. 65 BRIQUEMONT F., Do something, General ! Chronique de Bosnie-HerzĂ©govine 12 juillet 1993-24 janvier 1994, GenĂšve, Ă©d. Labor, 1998. Auteur Chercheure associĂ©e au CECRI. Ses recherches portent sur les opĂ©rations de paix et de gestion de crises, en particulier sur la coopĂ©ration et la coordination 2003 Ă  2011, elle a rempli les fonctions d’assistante Ă  l’UCL et enseignĂ© les Relations internationales au sein d’ISPOLE et pour le Master NOHA Network on humanitarian action. En 2011-2012, elle est Reporting Officer, dĂ©tachĂ©e par la Belgique au sein de la Mission d’Observation de l’UE en GĂ©orgie Pourretrouver le climat de motivation pro-europĂ©enne qui rĂ©gnait dans le pays avant l’ouverture des nĂ©gociations, on consultera par exemple l’étude comparative suivante, qui traite des conditionnalitĂ©s politiques europĂ©ennes dans le cas de la Turquie : D. Schmid, Interlinkages within the Euro-Mediterranean Partnership.Linking Economic, Institutional and
Il n’y a pas de petites Ă©conomies les plus grosses fortunes se bĂątissent en faisant attention Ă  tous les montants, petits comme grands. Ainsi, faire des Ă©conomies commence au plus petit endroit de notre budget la monnaie. Mais si l’accumulation de petites piĂšces peut permettre d’épargner, c’est surtout la possession de “piĂšces de collection” qui permet Ă  quiconque en possĂšde de s’enrichir. Bon nombre de piĂšces valent ainsi beaucoup plus que la valeur monĂ©taire qu’elles affichent. Ces piĂšces, dites “rares”, existent en petite quantitĂ© et sont donc peu nombreuses Ă  circuler dans les divers Ă©changes. Or, comme vous le savez, plus un objet est rare, plus il vaut cher c’est la loi de l’offre et de la demande. Quelles sont les piĂšces de 2 euros les plus chĂšres ? Selon les chiffres de la Banque de France, les piĂšces de 2 euros sont celles qui circulent le plus dans le systĂšme Ă©conomique national en 2020, sur l’ensemble des piĂšces Ă©mises soit une valeur de 3,78 milliards d’euros au total, 52,3% Ă©taient des piĂšces de 2 euros. Certes, elles sont prĂ©sentes en grande quantitĂ© dans l’économie française, mais certaines d’entre elles se font plus rares et donc plus chĂšres. Parmi elles, on trouve les piĂšces commĂ©moratives ces piĂšces sont tirĂ©es en petits exemplaires en l’honneur de grandes cĂ©lĂ©brations nationales telles que les anniversaires de personnalitĂ©s publiques, d’évĂ©nements historiques etc. On trouve Ă©galement les piĂšces qui comportent des erreurs de fabrication. La valeur de ces piĂšces de collection peut parfois atteindre des dizaines de milliers d’euros ! Alors regardez bien ce qui se trouve dans votre porte-monnaie avant de le dĂ©penser ! 😉 A lire Ă©galement Allocations familiales 2022 un nouveau montant pour les complĂ©ments familiaux Une mĂšre de famille a Ă©conomisĂ© 5000 euros avec la technique des enveloppes Une prime de 100 € arrive cette semaine dans votre courrier
Unenouvelle piĂšce de 2 euros va ĂȘtre mise en circulation Ă  l’occasion de la prĂ©sidence française de l’Union europĂ©enne Ă  partir du 1 L’Union europĂ©enne tente de poursuivre une politique mĂ©diterranĂ©enne depuis plus de 30 ans [1]. AprĂšs la chute de l’URSS cet objectif semblait Ă  sa portĂ©e, la guerre du KoweĂŻt et le rapprochement israĂ©lo-palestinien la rendant prioritaire. Cette politique, passĂ© l’élan initial, est pourtant allĂ©e en s’affaiblissant, jusqu’à quasiment s’éteindre. Aujourd’hui, une Europe dĂ©semparĂ©e regarde sombrer ou brĂ»ler un environnement rĂ©gional qu’elle peine Ă  comprendre, encore plus Ă  aider. Jamais le fossĂ© n’a Ă©tĂ© plus profond entre les rives de la MĂ©diterranĂ©e alors que se dresse un mur physique et mental qui a pour nom terrorisme islamique, rĂ©fugiĂ©s et conflits. 2DĂšs les annĂ©es 1960 des accords de coopĂ©ration sont signĂ©s d’abord bilatĂ©ralement puis par zones occidentale, orientale avec les cas spĂ©ciaux de la Yougoslavie, de la Turquie et d’IsraĂ«l. Mais la guerre froide impose sa cĂ©sure les pays mĂ©diterranĂ©ens se rattachent peu ou prou Ă  chacun des deux blocs, le statut non-alignĂ© » de certains dissimulant Ă  peine leur inclination socialiste. L’OTAN et la vie flotte rĂšgnent sur le bassin tandis que la ve Eskadra soviĂ©tique s’attache Ă  les challenger. Kadhafi, au pouvoir Ă  partir de 1969, joue une partition indĂ©pendante, au fort potentiel de dĂ©stabilisation erga omnes, alors que le terrorisme palestinien mobilise l’attention de l’opinion internationale. 3À partir de 1991, la chute du mur de Berlin et la disparition de l’Union soviĂ©tique rebattent les cartes. Au tout dĂ©but des annĂ©es 1990 une premiĂšre initiative est lancĂ©e Ă  l’initiative de l’Espagne et de l’Italie la ConfĂ©rence pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en MĂ©diterranĂ©e CSCM, Ă  l’imitation de la CSCE qui deviendra OSCE. Mal prĂ©parĂ©e, trop ambitieuse, elle se perd dans les complexitĂ©s mĂ©diterranĂ©ennes. La question palestinienne plane dĂ©jĂ  sur les dĂ©bats. La France, brutalement douchĂ©e par son Ă©chec au Liban, tente de se relancer sur la MĂ©diterranĂ©e occidentale en crĂ©ant le Forum mĂ©diterranĂ©en Ă  Tanger, axĂ© sur la culture, et un premier Processus 5+5. Informel et non contraignant, rĂ©servĂ© aux deux rives de la MĂ©diterranĂ©e de l’Ouest avec les institutions europĂ©ennes et l’Union du Maghreb arabe, ce dernier Ă©choue sur la mise sous embargo de la Libye et la guerre du KoweĂŻt. 4L’invasion du KoweĂŻt et la rĂ©ponse occidentale 500 000 hommes dĂ©ployĂ©s dans le Golfe crĂ©ent un maelström anti-occidental dans les pays arabes. À sa pĂ©riphĂ©rie, l’Europe voit, stupĂ©faite, des masses arabes crier leur haine devant des leaders dĂ©passĂ©s, alors que dĂ©filent en boucle les missiles de Saddam sur les nouveaux mĂ©dias mondialisĂ©s. L’électrochoc incite les pays europĂ©ens Ă  se mobiliser contre cette dĂ©rive des continents [2] ». En 1994, une communication de la Commission au Conseil fait un Ă©tat particuliĂšrement lucide de la situation et propose une politique ambitieuse [3]. 1995 l’annĂ©e de tous les espoirs 5 Le succĂšs fut au rendez-vous Ă  Barcelone les 27 et 28 novembre 1995. La salutaire peur europĂ©enne, l’intĂ©rĂȘt bien partagĂ© des leaders mĂ©diterranĂ©ens, et les accords d’Oslo signĂ©s l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, convergent vers la signature d’un texte ambitieux, dessinant une communautĂ© de destin entre l’Europe en formation et les pays riverains Mauritanie, Jordanie et Palestine incluses mais sans la Libye – une partie de ces pays Ă©tant engagĂ©s dans un processus d’adhĂ©sion Chypre, Malte, Turquie. 6Le texte prĂ©voyait trois volets de coopĂ©ration [4] 1 Le Partenariat politique et de sĂ©curitĂ© » ambitionnait de crĂ©er un espace commun de paix et de sĂ©curitĂ© », et proposait pour plate-forme le rĂšglement pacifique des conflits, la rĂ©duction des armements, le renoncement au terrorisme et la lutte contre la prolifĂ©ration. 2 Le volet Ă©conomique et financier » annonçait une grande politique Ă©conomique fondĂ©e sur des aides financiĂšres substantielles aux États du Sud et de l’Est en Ă©change de rĂ©formes administratives, douaniĂšres et financiĂšres de type libĂ©ral, et la mise en Ɠuvre, Ă  l’horizon 2020, d’une zone mĂ©diterranĂ©enne de libre-Ă©change ». 3 Le dernier volet, attrape-tout », touchait aux domaines politique et social, mĂȘlant Ă©volution des droits de la femme, Ă©lections libres, progression dĂ©mocratique et dĂ©veloppement de la sociĂ©tĂ© civile. Cette derniĂšre dimension fut le parent pauvre du projet. 7Ce Partenariat euro-mĂ©diterranĂ©en PEM s’inscrivait dans le mouvement de la mondialisation libĂ©rale, recoupant les idĂ©es d’un Shimon PĂ©rĂšs qui, avec son concept de New Middle East, plaidait pour une intĂ©gration Ă©conomique du Proche et Moyen-Orient marginalisant de facto les problĂšmes politiques l’UE endossa cette vision. L’assassinat d’Itzhak Rabin le 4 novembre 1995 mit un terme au processus de paix et tua dans l’Ɠuf cette dynamique. 8Cette mĂȘme annĂ©e, l’OTAN lançait Ă  l’initiative de l’Espagne et de l’Italie son dialogue mĂ©diterranĂ©en ». Il s’agissait de ne pas laisser l’initiative Ă  la seule UE. Mais ce partenariat n’incluait que certains États mĂ©diterranĂ©ens pays du Maghreb francophone, Égypte, Jordanie, IsraĂ«l et se limitait Ă  l’information, Ă  la formation, et Ă  des mesures de transparence association aux manƓuvres. De Charybde en Scylla 9 En 1999, Paris tente de relancer le projet de Charte mĂ©diterranĂ©enne annoncĂ© dans la DĂ©claration de Barcelone [5]. Ce texte, symbolique, eĂ»t marquĂ© l’indivisibilitĂ© de destin entre Europe et MĂ©diterranĂ©e, dĂ©limitant un espace conjoint de sĂ©curitĂ© et de stabilitĂ© il ne fut pas signĂ©, la crise continuant au Proche-Orient. 10Le dixiĂšme anniversaire du Partenariat, en 2005, Ă  Barcelone mĂȘme, confirma sa paralysie. Le blocage traduisait une double rĂ©alitĂ©. Les pays du Sud, au-delĂ  du contentieux avec IsraĂ«l, Ă©taient insatisfaits des rĂ©sultats obtenus quelle que fĂ»t leur responsabilitĂ© en la matiĂšre et affichaient une incomprĂ©hension – rĂ©elle ou feinte – des objectifs europĂ©ens, notamment depuis le lancement en 2003 de la Politique de voisinage. L’appropriation » du partenariat par le Sud avait Ă©chouĂ©. Seul point positif le programme financier MEDA et les accords bilatĂ©raux avaient reprĂ©sentĂ© un soutien significatif Ă  certains États, et les programmes de coopĂ©ration nouĂ© des liens forts, sous-tendus par des centaines de micro-coopĂ©rations. Mais la paralysie Ă©tait telle que la Commission intitulait sa communication sur le PEM dix ans aprĂšs son lancement Passer aux actes. [6] » 11L’ambition du PEM avait Ă©tĂ© remarquable dans sa triple dimension mais elle n’avait pu surmonter les crises notamment l’affaire israĂ©lo-palestinienne pour imposer un cadre gĂ©nĂ©rique de coopĂ©ration. Et le lancement en 2003 de la Politique de voisinage rendait illisible le projet de l’UE en matiĂšre de politique Ă©trangĂšre de proximitĂ©. Mais y en avait-il un ? L’outil Ă©galisateur de la Politique de voisinage la fin d’une ambition rĂ©gionale ? 12 Pour rĂ©pondre Ă  la diversitĂ© de ses pĂ©riphĂ©ries, l’UE mit en place Ă  partir de 2003 le cadre politico-juridique de la Politique de voisinage PEV. L’approche avait pour intĂ©rĂȘt de normaliser la dĂ©marche de coopĂ©ration de l’Union. Le rĂ©fĂ©rentiel reprenait la philosophie politique et Ă©conomique de l’Europe et certains critĂšres en matiĂšre de sĂ©curitĂ© essentiellement contre le terrorisme et la prolifĂ©ration. Les États partenaires devaient adhĂ©rer Ă  ce corpus pour bĂ©nĂ©ficier de l’aide europĂ©enne. Mais cette dimension thĂ©orique se concrĂ©tisait dans des points trĂšs pratiques mise en conformitĂ© des lĂ©gislations, rĂ©forme des administrations, fiscalitĂ©, douanes, etc. 13La PEV s’articulait alors autour de trois concepts l’appropriation, la diffĂ©renciation sĂ©lective spĂ©cificitĂ© de chaque pays et la conditionnalitĂ© ; l’aide est subordonnĂ©e Ă  certains progrĂšs ou comportements [7]. 14La principale qualitĂ© de la PEV fut d’égaliser pour tout État pĂ©riphĂ©rique les conditions d’accĂšs Ă  la coopĂ©ration europĂ©enne ; mais cette qualitĂ© fut vĂ©cue aussi comme son dĂ©faut principal. On lui reprocha de nier les spĂ©cificitĂ©s nationales et rĂ©gionales, et de considĂ©rer que l’Ukraine valait le Maroc, et la Moldavie la Tunisie. Cette politique fut perçue comme ignorant les processus historiques de coopĂ©ration et les liens particuliers Ă©tablis de longue date. Les optimistes voyaient dans la PEV l’approfondissement de Barcelone et la concrĂ©tisation des exigences de l’UE rĂ©sultats politiques et Ă©conomiques contre financements. Les pessimistes pressentaient au contraire la fin d’une dĂ©marche multilatĂ©rale assez unique le Partenariat, qui incluait l’idĂ©e d’un destin partagĂ©, la notion de co-dĂ©veloppement, et l’affirmation d’une spĂ©cificitĂ© mĂ©diterranĂ©enne plongeant ses racines dans l’histoire. 15L’ambition du PEM s’est en dĂ©finitive diluĂ©e dans les relations bilatĂ©rales peu dynamiques, et la PEV fut perçue par le Sud comme un moyen d’éliminer le Partenariat et sa dimension politique. Paradoxalement, c’est pour mieux reprendre en compte cette derniĂšre spĂ©cificitĂ© que la France s’attacha Ă  achever le Partenariat, pour lui substituer une nouvelle ambition l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e. L’Union pour la MĂ©diterranĂ©e une bonne idĂ©e fracassĂ©e 16 Parvenu au pouvoir, Nicolas Sarkozy faisait de l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e un des principaux chevaux de bataille de sa politique extĂ©rieure. Candidat, il avait posĂ© Ă  Toulon le 7 fĂ©vrier 2007 les bases d’une Union mĂ©diterranĂ©enne [8]. AprĂšs un dĂ©marrage contrariĂ© par des erreurs de communication, notamment vis-Ă -vis de l’Allemagne et de l’Union europĂ©enne, le nouveau projet a fixĂ© le 13 juillet Ă  Paris ses axes de travail et d’action ; puis, Ă  la confĂ©rence des ministres des Affaires Ă©trangĂšres Ă  Marseille les 3 et 4 novembre 2009, les prĂ©mices de sa structure [9]. 17Les discours du prĂ©sident français proposant une nouvelle initiative en MĂ©diterranĂ©e Toulon, puis Tanger partaient d’une critique radicale du Partenariat euro-mĂ©diterranĂ©en, et du caractĂšre bureaucratique et euro-orientĂ© du processus engagĂ© en 1995. La proposition française Ă©tait de lui substituer une initiative politique marquant l’égalitĂ© des partenaires des deux rives, et rĂ©alisant rapidement des projets concrets [10]. 18Porteuse d’une rĂ©elle attente, l’UPM fut victime de ses propres sous-entendus, et de sa construction idĂ©ologique. Dans l’esprit de ses concepteurs figurait l’idĂ©e – consciente ou non – d’une MĂ©diterranĂ©e telle qu’imaginĂ©e par le Second Empire – rencontre de la latinitĂ© et de l’arabitĂ© –, maintenue jusque dans les annĂ©es 1960 pour dĂ©fendre la colonisation, et qui n’est d’ailleurs pas Ă©trangĂšre Ă  Barcelone 95 [11]. Cette vision constituait en rĂ©alitĂ© pour la France une soupape de sĂ©curitĂ©, l’espace continental Ă©tant verrouillĂ© par l’Allemagne notamment – il s’y ajoutait en l’occurrence au dĂ©but du xxie siĂšcle une forte dose d’anti-europĂ©anisme. La premiĂšre version du projet – contre tout rĂ©alisme – Ă©liminait l’Allemagne et l’Union europĂ©enne, oubliant que le voisin d’outre-Rhin avait jouĂ© un rĂŽle majeur dans l’appropriation du processus de Barcelone par l’Europe du Nord en 1995, et que l’UE payait
 Qui plus est, il paraissait un peu trop clair que l’affaire avait Ă©tĂ© aussi montĂ©e pour sortir la Turquie d’une dynamique d’adhĂ©sion, et la confiner Ă  un espace mĂ©diterranĂ©e limitĂ©. Ankara, qui avait compris la manƓuvre, se dĂ©chaĂźna contre le projet. Il s’agissait enfin d’opposer la collectivitĂ© d’États souverains, rĂ©unis dans une organisation multilatĂ©rale classique, au supposĂ© modĂšle bureaucratique intĂ©grateur et directif de l’UE. 19 L’UPM, caisse de rĂ©sonnance des blocages de la rĂ©gion 20L’avalanche des critiques et la dĂ©couverte de la dure rĂ©alitĂ© des rapports de force firent reculer la prĂ©sidence française, qui rĂ©intĂ©gra tout le monde dans le projet y compris la Ligue arabe, non initialement prĂ©vue. Mais une autre difficultĂ© pointait immĂ©diatement, le prĂ©sident français ayant imprudemment promis les mĂȘmes responsabilitĂ©s Ă  plusieurs des principaux leaders maghrĂ©bins
 La France se replia donc vers des appuis plus orientaux le prĂ©sident Moubarak assumera la premiĂšre co-prĂ©sidence, et Bachar Al-Assad sera invitĂ© aux festivitĂ©s du 14 Juillet, le premier secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral Ă©tant confiĂ© Ă  un Jordanien. 21Les rĂ©sultats de ce nouveau montage ne se firent pas attendre et le processus politique fut bloquĂ© suite Ă  la guerre de dĂ©cembre 2008 contre le Hamas Ă  Gaza. Comme redoutĂ©, l’UPM se transforma en caisse de rĂ©sonance de toutes les rĂ©criminations politiques de la rĂ©gion. La nouvelle institution devait pourtant en principe prendre son essor sur six projets concrets » mobilisateurs la dĂ©pollution de la MĂ©diterranĂ©e, les autoroutes maritimes et terrestres, la protection civile pour rĂ©pondre aux catastrophes naturelles, une universitĂ© euro-mĂ©diterranĂ©enne, l’énergie solaire, et une initiative mĂ©diterranĂ©enne de dĂ©veloppement des affaires. » Mais la politique ne se marginalise pas si aisĂ©ment. 22Ce qui Ă©tait devenu le Partenariat euromĂ©diterranĂ©en/Union pour la MĂ©diterranĂ©e lors de la confĂ©rence de lancement du 15 juillet 2008 Ă  Paris avait affichĂ© des ambitions. La question financiĂšre Ă©tait primordiale. Or, pour la Commission europĂ©enne, il Ă©tait hors de question d’utiliser les fonds de la Politique de voisinage et, trĂšs vite, l’appel aux fonds souverains du Golfe et notamment du Qatar devait se heurter aux rĂ©alitĂ©s de la crise Ă©conomique et financiĂšre mondiale. DĂšs son lancement, la nouvelle organisation trouvait donc ses limites budgĂ©taires. 23L’UPM, qui devait ĂȘtre la grande organisation mobilisatrice du projet euro-mĂ©diterranĂ©en, n’est plus aujourd’hui que la gestionnaire d’une vingtaine de projets – honorables mais limitĂ©s. La montagne, du fait des erreurs majeures de ses concepteurs, a accouchĂ© d’une souris. Le choc des rĂ©volutions arabes la fin d’un modĂšle 24 Les rĂ©volutions et autres mouvements de transformation des rives sud et est de la MĂ©diterranĂ©e prirent de court l’Union europĂ©enne, comme ses États membres. Le modĂšle de coopĂ©ration qui sĂ©tait mis en place depuis 1995, renforcĂ© par l’UPM, reposait sur des liens Ă©troits avec les leaders autoritaires du monde arabe, qui garantissaient la stabilitĂ© du systĂšme. Avec leur sortie forcĂ©e, le modĂšle de stabilitĂ© autoritaire disparaissait d’un coup. L’Union europĂ©enne, fortement choquĂ©e par la crise Ă©conomique et financiĂšre, se retrouvait spectatrice muette d’un tremblement de terre massif Ă  sa porte. L’appel aux processus dĂ©mocratiques et la conscience des difficultĂ©s Ă©conomiques Ă  venir Ă©taient dĂ©sormais les leitmotivs d’une Ă©poque incertaine [12]. Il fallut attendre le rĂ©examen de la Politique europĂ©enne de voisinage » de novembre 2015, pour assister Ă  une prise en compte officielle des bouleversements qui embrasaient tant l’Est europĂ©en BiĂ©lorussie, GĂ©orgie, Ukraine, etc. que les pays arabes [13]. 25Le texte prend la mesure du changement Au cours des douze derniĂšres annĂ©es, nombre de pays entourant l’UE ont connu des changements radicaux. Certains de ces changements ont Ă©tĂ© positifs des acteurs locaux ont pris des mesures en vue d’engager des rĂ©formes pour instaurer l’état de droit et la justice sociale et renforcer l’obligation de rendre des comptes, l’attribution du prix Nobel de la paix au quatuor tunisien en Ă©tant l’illustration. Dans le mĂȘme temps, les confits, l’essor des extrĂ©mismes et du terrorisme, les violations des droits de l’homme et d’autres dĂ©fis posĂ©s au droit international, ainsi que les bouleversements Ă©conomiques ont entraĂźnĂ© un afflux de rĂ©fugiĂ©s. Tout cela a laissĂ© des traces Ă  travers l’Afrique du Nord et le Proche-Orient, comme en tĂ©moignent le lendemain des printemps arabes et la montĂ©e en puissance de l’EEIL État islamique en Irak et au Levant/Daech. [14] » 26La communication souligne aussi l’interdĂ©pendance » entre l’UE et sa pĂ©riphĂ©rie et prĂȘche pour la mise en Ɠuvre de partenariats plus efficaces ». Pour y parvenir, les instances communautaires prĂ©conisent les mĂȘmes recettes bonne gouvernance, marchĂ©s ouverts, croissance et dĂ©veloppement Ă©conomique sans exclusive. RĂ©cent est l’accent mis sur la sĂ©curitĂ©, qui s’impose dĂ©sormais comme un sujet non seulement majeur mais pratique et opĂ©rationnel Intensification avec nos partenaires des travaux en matiĂšre de rĂ©forme du secteur de la sĂ©curitĂ©, de prĂ©vention des conflits et d’élaboration de stratĂ©gies de lutte contre le terrorisme et la radicalisation, dans le respect absolu du droit international sur les droits de l’homme. [15] » 27Ces considĂ©rations se trouvaient dĂ©jĂ  dans Barcelone 95. La nouvelle PEV propose d’agir concrĂštement sur la prĂ©vention des conflits, au moyen de procĂ©dures d’alerte prĂ©coce alliĂ©es Ă  des mesures prĂ©ventives Ă©galement prĂ©coces, et au renforcement de la capacitĂ© des partenaires Ă  cet Ă©gard [16] ». L’insistance sur la rĂ©forme du secteur de la sĂ©curitĂ© RSS vise Ă  faire Ă©voluer le rĂŽle des armĂ©es vers plus de professionnalisme. On insiste Ă©galement sur le soutien Ă  la lutte contre la prolifĂ©ration NRBC, contre le radicalisme, et sur le soutien spĂ©cifique Ă  la jeunesse ; sur la lutte contre la criminalitĂ© organisĂ©e ; sur la relance de la PSDC et la mise en place de partenariats ; sur la gestion de crises de toutes natures sanitaires, naturelles ou industrielles par le renforcement de la coopĂ©ration des protections civiles ; enfin sur une coopĂ©ration accrue concernant les migrations et les rĂ©fugiĂ©s, avec la mise en Ɠuvre d’une approche intĂ©grĂ©e » assurant le contrĂŽle aux frontiĂšres et l’insertion des migrants rĂ©guliers. Plus intĂ©ressant, le texte souligne la nĂ©cessitĂ© de prendre en compte les zones pĂ©riphĂ©riques qui influent sur la sĂ©curitĂ© de l’espace euro-mĂ©diterranĂ©en – notamment le Golfe, le Sahel ou la mer Noire [17]. Le texte met enfin en avant un rĂŽle accru pour l’UPM dans le soutien apportĂ© Ă  la coopĂ©ration entre voisins du Sud ». 28Le document souligne que l’UE a engagĂ© 15 milliards d’euros sur la pĂ©riode 2014-2020 pour contribuer Ă  la stabilisation de son voisinage somme considĂ©rable pour un temps de disette. La question demeure de l’impact rĂ©el de ces financements en faveur de la stabilitĂ© recherchĂ©e. La nouvelle politique mĂ©diterranĂ©enne de l’UE une grande stratĂ©gie ? 29 En juin 2016, au terme d’un long cheminement et d’innombrables allers et retours, la nouvelle stratĂ©gie globale pour la politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© de l’Union europĂ©enne » a vu le jour, sous le titre Vision partagĂ©e, action commune une Europe plus forte. [18] » Ce texte s’intĂ©resse Ă©videmment Ă  la MĂ©diterranĂ©e Une MĂ©diterranĂ©e, un Moyen-Orient et une Afrique paisibles et prospĂšres », reprenant globalement les considĂ©rations dĂ©veloppĂ©es au profit de la politique de voisinage rĂ©novĂ©e. 30L’UE prend acte du tourbillon » de crise sans doute ouvert pour des dĂ©cennies. Il s’agit donc de dĂ©velopper des stratĂ©gies propres rĂ©solution des conflits et dĂ©veloppement des droits de l’homme pour faire face Ă  la menace terroriste, au dĂ©fi dĂ©mographique, aux migrations et au changement climatique, et de saisir les opportunitĂ©s pour une prospĂ©ritĂ© partagĂ©e ». La rĂ©solution des conflits aura pour prioritĂ© la Syrie, la Libye et le conflit israĂ©lo-palestinien – sur la base de la solution Ă  deux États, et des lignes d’armistice de 1967 [19]. 31Cette stratĂ©gie constate avec rĂ©alisme le dĂ©ficit de dynamique des organisations rĂ©gionales ad hoc. L’UE favorisera dĂšs lors une coopĂ©ration multilatĂ©rale fonctionnelle », censĂ©e faire le pont avec les autres organisations. Cette coopĂ©ration pratique », conduite via l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e, s’occupera plus spĂ©cifiquement des trafics, de la sĂ©curitĂ© des frontiĂšres, du contre-terrorisme, de la non-prolifĂ©ration, de l’eau et de la sĂ©curitĂ© alimentaire, de l’énergie et du climat, des infrastructures, et du management des dĂ©sastres [20]. La Turquie campe Ă©galement au cƓur des prĂ©occupations, Ă  travers l’ancrage Ă  la dĂ©mocratie » du pays, et la poursuite du processus d’adhĂ©sion » que l’on sait pourtant problĂ©matique. 32 Une ouverture vers le Golfe et le Sahel 33L’ouverture vers le Golfe et la bande saharo-sahĂ©lienne est intĂ©ressante elle Ă©tait dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©e dans la PEV rĂ©novĂ©e. Elle est en rĂ©alitĂ© une redĂ©couverte du Partenariat stratĂ©gique avec la MĂ©diterranĂ©e et le Moyen-Orient adoptĂ© par le Conseil europĂ©en le 14 juin 2004, texte remarquable dont les propositions avaient pourtant tout de suite Ă©tĂ© passĂ©es par pertes et profits [21]. L’UE suggĂšre donc un dialogue avec l’Iran et le Conseil de coopĂ©ration du Golfe CCG, et souligne les interconnections incontournables avec le Sahel d’une part, la Corne de l’Afrique de l’autre – la lutte contre le terrorisme et les droits de l’homme s’imposant ici comme des sujets centraux. 34Les pages sur la MĂ©diterranĂ©e Ă©largie ne se distinguent guĂšre par leur novation ou leur dynamique Ă©cho de la difficultĂ© Ă  s’accorder lors de la rĂ©daction
 La stratĂ©gie globale reflĂšte, par son caractĂšre lĂ©nifiant, la crise majeure que connaĂźt aujourd’hui l’UE. Le maĂźtre-mot de la version anglaise est join-up – traduit par concertation [22] ». Concertation entre États membres, concertation avec les partenaires si le dialogue est certes nĂ©cessaire, l’omniprĂ©sence de ce terme n’en dĂ©nonce pas moins quelque dĂ©sarroi face aux modalitĂ©s de l’action. La stratĂ©gie de l’UE doit, au final, ĂȘtre crĂ©dible » ce qui est bien le moins, et rĂ©active » et non active. 35Faute d’une vĂ©ritable dynamique interne et d’un accord sur les buts stratĂ©giques et les moyens d’y parvenir, la stratĂ©gie se contente d’un catalogue. Comment imposer une vision vers l’extĂ©rieur quand la cohĂ©sion interne est absente [23] ? Et pourtant jamais la situation n’a Ă©tĂ© si mauvaise. Comme le souligne le texte le terrorisme, les masses de rĂ©fugiĂ©s, les conflits, font basculer la MĂ©diterranĂ©e dans une situation nouvelle – au moins pour sa partie orientale et pour le Sahel. Et d’une certaine maniĂšre, le Maghreb francophone est pris en Ă©tau entre ces deux zones crisogĂšnes et leur cortĂšge de violence. Et ça ne devrait pas s’arranger
 36 Quel bilan pour ces vingt annĂ©es de coopĂ©ration contrariĂ©e ? On ne peut que regretter les occasions manquĂ©es. Quand Nicolas Sarkozy, dans un accĂšs de lyrisme, s’écriait C’est ici que tout se gagnera ou c’est ici que tout se perdra », il n’avait pas tort. 37La coopĂ©ration mĂ©diterranĂ©enne s’est heurtĂ©e Ă  deux logiques contradictoires de la part de l’Union europĂ©enne celle de l’assimilation limitĂ©e ou rĂ©duite aux acquĂȘts PEV, et celle de la sĂ©curitĂ© Ă  tout prix associĂ©e au libĂ©ralisme dominant PEM-UPM. 38DeuxiĂšmement le projet global s’est heurtĂ© au refus de la primautĂ© du politique. Le conflit israĂ©lo-palestinien, mais aussi le conflit du Sahara occidental, le conflit de Chypre avaient beau ĂȘtre chassĂ©s par la porte, ils revenaient par la fenĂȘtre. Chaque drame paralysant un peu plus la situation politique et les tentatives d’une coopĂ©ration globale qui ne pouvait en rester qu’au stade technique. 39TroisiĂšmement, le projet euro-mĂ©diterranĂ©en s’est construit, cĂŽtĂ© UE, sur l’adhĂ©sion au modĂšle de stabilitĂ© autoritaire » dĂ©crit en son temps par Hubert VĂ©drine. Autrement dit, c’est par le marchandage avec les rĂ©gimes autoritaires que l’UE achetait sa sĂ©curitĂ©. Ce choix implicite a eu pour effet d’aveugler les EuropĂ©ens sur les modĂšles rĂ©pressifs en place – confortĂ©s par le blanc-seing amĂ©ricain antiterroriste dans l’aprĂšs 11 Septembre. D’oĂč le renforcement souterrain d’une opposition invisible surtout Ă  qui ne voulait voir, qui profita aux plus structurĂ©s les mouvements islamiques essentiellement la mouvance des FrĂšres musulmans, puis les djihadistes. 40L’UPM aurait pu ĂȘtre la grande relance qu’appelait la dynamique euro-mĂ©diterranĂ©enne. Mais la multiplication des erreurs la tentative de marginalisation de l’Allemagne et de l’UE notamment et la bataille des egos dirigeants outre-MĂ©diterranĂ©e tua l’initiative dans l’Ɠuf. CĂŽtĂ© OTAN, le Dialogue mĂ©diterranĂ©en auquel il faut adjoindre l’Initiative de coopĂ©ration d’Istanbul, qui ouvre le dialogue avec le Moyen-Orient et le Golfe reste limitĂ© par sa nature mĂȘme sa dimension dĂ©fense, et la prĂ©sence d’IsraĂ«l [24]. Seul semble surnager le processus 5+5, relancĂ© en 2001 aprĂšs 10 ans d’atonie. Ce dialogue, par son caractĂšre informel, trouve grĂące auprĂšs de l’ensemble de ses participants et permet une rĂ©flexion utile sur le terrorisme, la sĂ©curitĂ© maritime et d’autres sujets [25]. Mais une fois encore la dimension politique en est absente. 41La MĂ©diterranĂ©e se retrouve une nouvelle fois sans vision [26]. Aujourd’hui si le constat de l’UE est lucide, comme semblent le montrer les textes, on voit mal Ă©merger une vĂ©ritable dynamique. L’UE donne l’impression de n’avoir pas pris la mesure de l’intensitĂ© de la situation, et de continuer avec les instruments du passĂ©. 42 La MĂ©diterranĂ©e une fois de plus sans vision 43À sa dĂ©charge, les rĂ©actions des pays du Sud et de l’Est mĂ©diterranĂ©ens hors zones de guerre ne peuvent rendre optimistes sur l’établissement d’un dialogue fructueux. IsraĂ«l continue de se bunkĂ©riser ». L’Égypte se replie sur ses problĂšmes ; la Tunisie se perd dans des manƓuvres politiciennes ; l’AlgĂ©rie subit la crise des hydrocarbures avec un exĂ©cutif atone. Seul le Maroc s’accroche politiquement et Ă©conomiquement par un compromis historique avec les islamistes. La rĂ©gion arabe frappe par un paradoxe permanent. On y assiste Ă  un mouvement de transformation massif et de longue durĂ©e – y compris par la violence – de l’État et de la sociĂ©tĂ©, ouvert en 2011, oĂč l’État islamique et Al-QaĂŻda jouent leur partition, et oĂč des disparitions d’États semblent dĂ©sormais possibles. Ce mouvement n’épargne et n’épargnera personne. De l’autre cĂŽtĂ©, les États qui tiennent » demeurent marquĂ©s par leur immobilisme, et les rĂ©formes structurelles restent Ă  mi-guĂ©. La rĂ©gion apparaĂźt comme pĂ©trifiĂ©e, incapable qu’elle est d’imaginer un nouveau modĂšle de dĂ©veloppement qui lui permettrait de sortir de la quasi-stagnation oĂč elle est plongĂ©e depuis les annĂ©es 1980. 44Face Ă  elle, l’Asie a explosĂ©. Vingt ans aprĂšs la DĂ©claration de Barcelone, la convergence Ă©conomique n’est pas au rendez-vous autour de la MĂ©diterranĂ©e. La vision euro-mĂ©diterranĂ©enne reste une illusion faute de systĂšmes productifs dynamiques, de bureaucraties efficaces et d’élites porteuses, alors que le terrorisme et les rĂ©fugiĂ©s accĂ©lĂšrent le repli europĂ©en. La libĂ©ralisation Ă©conomique entamĂ©e dans le cadre de l’ajustement structurel et du cadre de Barcelone – inĂ©gale selon les pays – n’a guĂšre bĂ©nĂ©ficiĂ© aux populations. De mĂȘme, les inĂ©galitĂ©s persistent, quand elles ne se creusent pas encore, entre secteurs protĂ©gĂ©s et secteurs traditionnels notamment les campagnes – ceci influant sur la dĂ©tĂ©rioration du cadre politique, et favorisant l’islamisme. Pourtant, la mondialisation de ces Ă©conomies est une rĂ©alitĂ©. Les entreprises chinoises ratissent certains marchĂ©s mĂ©diterranĂ©ens. Mais l’élĂ©ment moins connu est la liaison dĂ©sormais de plus en plus forte avec les Ă©conomies du Golfe, dont les investissements, mais aussi l’aide, se substituent progressivement Ă  la prééminence passĂ©e de l’UE
 Jeter le bĂ©bĂ© avec l’eau du bain ? 45 Penser que tout fut nĂ©gatif dans ces 20 annĂ©es de coopĂ©ration – comme le proclamaient les inventeurs de l’UPM – serait une erreur majeure. La vĂ©ritable force du PEM a rĂ©sidĂ© dans le formidable rĂ©seau de solidaritĂ© qui s’est mis en place autour de la MĂ©diterranĂ©e. Des milliers de programmes sont actifs, qui structurent un espace de coopĂ©ration touchant toutes les strates sociales et Ă©conomiques, du grand projet d’infrastructure au micro-projet. Les succĂšs modestes du PEM tiennent Ă  ces petits programmes. Le Partenariat, quelles que soient les formes empruntĂ©es, est d’abord un ensemble de rĂ©seaux liant les hommes, les pays, les rives. Dans ce schĂ©ma, le programme MEDA a jouĂ© un rĂŽle inapprĂ©ciable 10 milliards engagĂ©s entre 1995 et 2006 sans compter les prĂȘts. La PEV a pris le relais [27]. La pĂ©rennisation de ces moyens est aussi un enjeu de taille dans la bataille idĂ©ologique contre l’État islamique et ses Ă©pigones. 46La politique mĂ©diterranĂ©enne de l’UE et des riverains reste Ă  construire. Mais les reconfigurations gĂ©opolitiques en cours doivent ĂȘtre prises en compte. Hors les pays en guerre, les riverains ont un rĂŽle essentiel Ă  jouer dans la lutte contre le djihadisme et, chacun avec ses moyens, dans la lutte contre l’immigration illĂ©gale. Ce qui veut dire que la frontiĂšre mĂ©diterranĂ©enne s’est dĂ©placĂ©e au Sahara. C’est pour cela que l’UE doit dĂ©sormais engager une politique active et non rĂ©active » en direction des zones conflictuelles pĂ©riphĂ©riques. On ignore trop que la Jordanie a Ă©tĂ© blessĂ©e du confortable accord passĂ© avec la Turquie sur la maĂźtrise des rĂ©fugiĂ©s, alors qu’Amman assume la plus grosse charge du problĂšme, avec des moyens Ă  sa mesure. Au Sahel, la France fait la guerre seule ; et ce n’est plus acceptable. 47Dans un texte citĂ© plus haut [28], on relevait que la coopĂ©ration euro-mĂ©diterranĂ©enne avait Ă©chouĂ© sur trois mythes le paradis perdu » d’une fausse unitĂ© nĂ©o-braudelienne, qui n’a jamais existĂ© ; Al-Andalus » et l’image d’une coexistence pacifique et fĂ©conde des mondes et des religions, alors que le terme a des sens diffĂ©rents sur chaque rive ; et le New Middle East, ou la fiction de la paix par l’économie. 48Du sang, des larmes, des conflits, du terrorisme, Ă©mergera peut-ĂȘtre une vĂ©ritable politique lucide. Elle demanderait Ă  chacun de balayer devant sa porte, et d’aller vite les portes de l’Europe se referment Ă  grande vitesse, et le repli sur soi, qui fait de l’autre un ennemi, est en marche. La crise europĂ©enne qui a commencĂ© avec la GrĂšce et se poursuit avec le Brexit est peut-ĂȘtre l’occasion d’une remise Ă  plat des objectifs, et une opportunitĂ© pour une action prioritaire et concrĂšte en direction du Sud. Krisis, en grec, veut bien dire dĂ©cision », n’est-ce pas ? Notes [1] 1972, lancement de la Politique mĂ©diterranĂ©enne globale PMG Ă  vocation exclusivement Ă©conomique. [2] Selon les mots d’Henri Regnault. [3] Communication de la Commission au Conseil d’Essen, octobre 1994 Renforcement de la politique mĂ©diterranĂ©enne de l’Union europĂ©enne Ă©tablissement d’un partenariat euro-mĂ©diterranĂ©en », 10-94 427, du 25 octobre 1994, Bulletin de l’Union europĂ©enne 2/95. [4] Voir texte intĂ©gral sur . [5] Voir Daguzan, La Charte pour la paix et la stabilitĂ© un socle concret pour la maison commune euro-mĂ©diterranĂ©enne », STRADEMED, Euro-MĂ©diterranĂ©e 1995-1999, premier bilan du Partenariat, FMES, Toulon, 2000, p. 111-122. [6] Communication de la Commission au Conseil et au Parlement europĂ©en sur la prĂ©paration de la confĂ©rence des ministres des Affaires Ă©trangĂšres de Tampere 27 et 28 novembre 2006. Le partenariat euro-mĂ©diterranĂ©en passer aux actes, Bruxelles, le 25 octobre 2006 COM final. [7] Voir E. Lannon dir., The European Neighbourhood Policy’s Challenges/Les dĂ©fis de la politique europĂ©enne de voisinage, Cahiers du CollĂšge d’Europe, Bruxelles, European Inter university Press-Peter Lang, 2011. [8] [9] AFP, Reuters, L’Union pour la MĂ©diterranĂ©e officiellement lancĂ©e », Le Monde, 13 juillet 2008, disponible sur . [10] Voir D. Schmid, La politique mĂ©diterranĂ©enne de l’UE, au risque de l’UPM, VII Seminario internacional sobre Seguridad y Defensa en el Mediterraneo, Conflictos regionales y estrategias de seguridad, Eduard Soler i Lecha et Fadela Hilali dir., CIDOB, Barcelone, 2009, p. 37. [11] Voir Daguzan, La fin de la MĂ©diterranĂ©e ? ConsĂ©quence des rĂ©volutions arabes », Dossier coordonnĂ© par Beaurepaire Recompositions gĂ©opolitiques en MĂ©diterranĂ©e un dĂ©fi pour les Mediterranean Studies », Cahiers de la MĂ©diterranĂ©e, n° 89, 2014, p. 65. [12] The EU Response to the Arab Spring », Washington The Brookings Institution, Bruxelles, 12 juillet 2011, A 276/11, 5 p., disponible sur . [13] Communication conjointe au Parlement europĂ©en, au Conseil, au ComitĂ© Ă©conomique et social et au ComitĂ© des RĂ©gions, Bruxelles, le 18 novembre 2015, JOIN 2015 50 final, 25 p. [14] Ibid. p. 2 [15] Ibid. p. 3. [16] Ibid. p. 4. [17] Ibid. p. 22. [18] Shared Vision, Common Action A Stronger Europe – A Global Strategy for the European Union’s Foreign and Security Policy, juin 2016, 54 p., disponible sur . [19] Objectif dĂ©sormais physiquement irrĂ©alisable mais symbolique. [20] Communication conjointe au Parlement europĂ©en, au Conseil, au ComitĂ© Ă©conomique et social et au ComitĂ© des RĂ©gions, Bruxelles, le 18 novembre 2015, JOIN 2015 50 final, p. 35. [21] Cette nĂ©cessitĂ© absolue de penser en terme d’interconnexions a Ă©tĂ© dĂ©fendue avec acharnement, voir notamment, Daguzan, La fin de la MĂ©diterranĂ©e ? ConsĂ©quence des rĂ©volutions arabes », op. cit. SĂ©curitĂ© et dĂ©fense de l’UE, Textes fondamentaux 2004 », vol. 5, Cahiers de Chaillot n° 75, fĂ©vrier 2005, disponible sur , p. 136. [22] Become More Joined-Up », p. 49. SynthĂšse en français, SN 10193/16, p. 5. [23] T. Schumacher, Back to the Future The “New” ENP towards the Southern Neighbourhood and the End of the Ambition », CEPOB, n° 1, 16, p. 3, disponible sur . [24] Voir notamment A. Benantar, Repenser les relations OTAN-Maghreb perspectives et limites d’un dispositif rĂ©gional de sĂ©curitĂ© limitĂ© au Maghreb ? » et Samaan, Le Dialogue mĂ©diterranĂ©en Ă  l’épreuve du Printemps arabe » in B. SaĂŻdy dir., L’OTAN et le Maghreb, Paris, L’Harmattan/FRS, 2014. [25] Ce dialogue est organisĂ© en rencontre de chefs d’États rares, et ministĂ©rielles rĂ©guliĂšres. Dans le domaine de la dĂ©fense, les chefs d’état-major se rencontrent dĂ©sormais et, cĂŽtĂ© intĂ©rieur, outre le terrorisme, les sujets concernent la criminalitĂ© organisĂ©e et l’immigration illĂ©gale. Les autres dimensions sont l’éducation, l’eau, l’environnement, le transport, les migrations, l’enseignement supĂ©rieur et la recherche. Voir CoustilliĂšre dir., Le 5+5 face au dĂ©fi du rĂ©veil arabe, Paris, L’Harmattan, 2012. [26] Nathalie Tocci, une des principales plumes de la StratĂ©gie globale de l’UE et Eduard Soler i lecha, justifient la difficultĂ© de la tĂąche car elle aura Ă  assumer une transition vers l’inconnu » et que l’UE n’a pas le pouvoir de dĂ©terminer l’ordre rĂ©gional ». C’est le nƓud du problĂšme qui est dramatiquement exposĂ© par ces auteurs, le constat de l’impuissance. Implications of the EU Global Strategy for the Middle East and North Africa », MENARA Futures Notes, n° 1, juillet 2016, p. 4, disponible sur . [27] Voir E. Lannon dir., The European Neighbourhood Policy’s Challenges/Les dĂ©fis de la politique europĂ©enne de voisinage, op. cit. [28] Daguzan, La fin de la MĂ©diterranĂ©e ? ConsĂ©quence des rĂ©volutions arabes », op. cit.
1Aulendemain du Conseil europĂ©en des 21-22 juin 2007, les principaux dirigeants du centre-gauche italien rappelĂšrent que « la Constitution europĂ©enne » demeurait leur solution prĂ©fĂ©rĂ©e.Giorgio Napoletano, l’octogĂ©naire prĂ©sident de la RĂ©publique, en poste depuis le printemps 2006, premier ex-communiste Ă  occuper ce poste depuis sa crĂ©ation en 1948, s’était
DĂ©couvrez nos piĂšces de 2 euro commĂ©moratives de collection par annĂ©e et par pays Ă  partir 2004 Ă  nos jours. Les 19 pays de l'Union europĂ©enne Ă©mettent des piĂšces de 2€ commĂ©moratives commĂ©morant un Ă©vĂšnement de l’annĂ©e au choix de chaque pays membres. Les frappes communes de l'union - TraitĂ© de Rome de 2007 1957- 2007 - EMU 2009 Union monĂ©taire et Ă©conomique . - 10 ans de l’euro 2002-2012 et les - 30 ans du drapeau europĂ©en de 2015. 1 2 3 
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 23 ListecomplĂšte de toutes les piĂšces de 2 Euro Ă©mises 2008. Les piĂšces de 2 Euro d'un pays classĂ©es par annĂ©e peuvent ĂȘtre trouvĂ©es dans la catĂ©gorie du pays respectif. Jetez y un oeil des 100 piĂšces de 2 Euro les plus prĂ©cieuses! Allemagne 2 Euro CommĂ©moratives 2008 6,25 Numista â€ș PiĂšces â€ș France â€ș France © Iwantallcoins CaractĂ©ristiques Emetteur France PĂ©riode CinquiĂšme RĂ©publique 1958-prĂ©sent Type PiĂšce circulante commĂ©morative Date 2017 Valeur 2 euros 2 EUR = 75 UAH Devise Euro 2002-prĂ©sent Composition BimĂ©tallique centre en nickel recouvert de laiton de nickel et anneau en cupronickel Poids 8,5 g DiamĂštre 25,75 mm Epaisseur 2,2 mm Forme Ronde Technique Frappe Ă  la presse Orientation Frappe mĂ©daille ↑↑ NumĂ©ro N 102697 Numista type number RĂ©fĂ©rences KM 2362, Tracy L. Schmidt editor; 2019. Standard Catalog of World Coins / 2001-Date 14th edition. Krause Publications, Stevens Point, Wisconsin, USA. Et 5 autres volumes. Gad 25 Francesco Pastrone; 2019. Monnaies francaises, 1789-2019 24th edition. Éditions Victor Gadoury, Monaco. PiĂšce commĂ©morative Centenaire du dĂ©cĂšs du sculpteur français Auguste Rodin 1917-2017. Avers Le dessin reprĂ©sente Auguste Rodin et Le Penseur, son Ɠuvre la plus cĂ©lĂšbre, face Ă  face. La mention RF, pour RĂ©publique Française, est reprĂ©sentĂ©e comme si elle Ă©tait sculptĂ©e dans la partie supĂ©rieure de la piĂšce. Le nom de l’artiste, A. Rodin» ainsi que les dates 1917-2017», sont indiquĂ©s dans sa barbe. L’anneau extĂ©rieur de la piĂšce reprĂ©sente les douze Ă©toiles du drapeau europĂ©en. Inscription RF A. RODIN 1917 - 2017 Graveur Joaquin Jimenez Joaquin Jimenez, nĂ© le 23 octobre 1956, est un graveur de monnaies et de mĂ©dailles. Il est crĂ©ateur pour les Monnaies de plusieurs pays, dont la France. Revers Une carte du continent europĂ©en est reprĂ©sentĂ©e sur une toile dynamique composĂ©e des douze Ă©toiles de l'Union europĂ©enne. Inscription 2 EURO LL Graveur Luc Luycx Luc Luycx, nĂ© le 11 avril 1958 Ă  Alost, dans la province belge de Flandre-Occidentale, est un dessinateur belge de mĂ©dailles et de monnaies. Tranche Gravure sur cannelures fines l'inscription " 2 ** " rĂ©pĂ©tĂ©e six fois est orientĂ©e alternativement de bas en haut et de haut en bas. Inscription 2 ** 2 ** 2 ** 2 ** 2 ** 2 ** © Cyrillius Atelier monĂ©taire Monnaie de Paris, Pessac, France 1973-prĂ©sent Commentaires Voir aussi Sculpture Carte Anniversaire de dĂ©cĂšs Gestion de ma collection Veuillez vous connecter ou inscrivez-vous pour gĂ©rer votre collection. Date Tirage AB B TB TTB SUP SPL FDC FrĂ©quence 2017 9 980 000 75 75 75 75 75 87 113 96% 2017 10 000 798 2% BE 2017 10 000 399 3% BU Les valeurs dans le tableau ci-dessus sont exprimĂ©es en UAH. Elles sont basĂ©es sur les Ă©valuations des membres de Numista et sur des ventes rĂ©alisĂ©es sur Internet. Elles servent seulement d'indication ; elles ne sont pas destinĂ©es Ă  dĂ©finir un prix pour acheter, vendre ou Ă©changer. Numista n'achĂšte et ne vend pas de piĂšces ou billets. Les frĂ©quences reprĂ©sentent le pourcentage d'utilisateurs de Numista qui possĂšdent chaque annĂ©e ou variĂ©tĂ© parmi tous ceux qui possĂšdent cette piĂšce. Comme certains utilisateurs possĂšdent plusieurs annĂ©es, le total peut ĂȘtre supĂ©rieur Ă  100%. Obtenir cette piĂšce Des membres du site dĂ©sirent l'Ă©changer kingivanichi, jaugris79, GiannaReggio, Nico33370, Athos51000, Henry2407, opannob, 3franc6sous, Gauthier Euro, Ilja, Ciry7176-1, arturmatos, axe13, juvin53, Fred84, zalaiulipa, robinstit, zuzu macumba, kezzerdrix, PLH28, MikeF, LXNR, numistik21, MarcelinoKSC, Nicoska06, jonathan45, Matias Fernando, katcha, Stras67, titi68, Jaume, jorget10, danapier, Agneuran, passarinha, Phoenician, Mikki, yourika, Stevz7971, droftorces, chaudard95, fernandoj 
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DUTRAITÉ SUR LE FONCTIONNEMENT DE L'UNION EUROPÉENNE (2008/C 115/01) En cas d'empĂȘchement ou de faute grave, le Conseil europĂ©en peut mettre fin Ă  son mandat selon la mĂȘme procĂ©dure. 6. Le prĂ©sident du Conseil europĂ©en: a) prĂ©side et anime les travaux du Conseil europĂ©en; b) assure la prĂ©paration et la continuitĂ© des travaux du Conseil europĂ©en en

"C'est la premiĂšre fois depuis l'entrĂ©e [de l'euro] dans les portefeuilles des EuropĂ©ens qu'en France, nous changeons le dessin de cette piĂšce", a notĂ© ClĂ©ment Beaune, le secrĂ©taire d’Etat aux Affaires europĂ©ennes. Article rĂ©digĂ© par PubliĂ© le 09/12/2021 1717 Mis Ă  jour le 09/12/2021 1813 Temps de lecture 1 min. "Le chĂȘne et l'olivier, la force et la sagesse." Lors de la confĂ©rence de presse d'Emmanuel Macron en amont de la prĂ©sidence française de l'Union europĂ©enne, ClĂ©ment Beaune, secrĂ©taire d’Etat aux Affaires europĂ©ennes, a prĂ©sentĂ© une nouvelle piĂšce de deux euros. "C'est la premiĂšre fois depuis l'entrĂ©e [de l'euro] dans les portefeuilles des EuropĂ©ens qu'en France, nous changeons le dessin de cette piĂšce", s'est-il fĂ©licitĂ©. >> L'article Ă  lire sur la prĂ©sidence française de l'Union europĂ©enne FrappĂ©e Ă  Pessac Gironde et créée par Joaquim GimĂ©nez, le graveur gĂ©nĂ©ral de la Monnaie de Paris, elle sera en circulation Ă  partir du 1er janvier prochain. Son but "incarner" la prĂ©sidence française de l'UE et "marquer l'anniversaire de la monnaie unique", a dĂ©crit ClĂ©ment Beaune. "2022 sera aussi les 20 ans de l'euro", a prĂ©cisĂ© le secrĂ©taire d'Etat. Prolongez votre lecture autour de ce sujet tout l'univers Union europĂ©enne Descriptiondu produit. 2 € France 2008 sous blister commĂ©morant la "PrĂ©sidence française du Conseil de l'Union EuropĂ©enne". Cette piĂšce a Ă©tĂ© dessinĂ©e par le cĂ©lĂšbre designer Philippe Starck. La partie interne de la piĂšce est constituĂ© par l'inscription: 2008 PRÉSIDENCE FRANÇAISE UNION EUROPÉENNE RF. La marque de la Monnaie de Thierry Saussez est satisfait. Le clip tĂ©lĂ©visĂ© du gouvernement a comblĂ© _ au moins partiellement _ les ambitions du prĂ©sident du service d'information du gouvernement. RĂ©alisĂ© par l'agence Euro RSCG C&O Havas pour un montant de 3 millions d'euros bruts, il a Ă©tĂ© dĂ©clinĂ© du 9 au 15 mai via spots diffusĂ©s sur les chaĂźnes hertziennes et la TNT. Surtout, la campagne d'Euro RSCG C&O a suivi fidĂšlement la feuille de route assignĂ©e par Matignon enjoindre les Français Ă  participer aux Ă©lections europĂ©ennes et rappeler la date du vote fixĂ©e au 7 juin En fĂ©vrier, seuls 37 % des Français connaissaient la date du 7 juin, explique Jean-Marc Huleux, partner » chez Euro RSCG C&O. MesurĂ© quinze jours aprĂšs la diffusion du clip, le chiffre avait doublĂ©. »En moyenne, calcule-t-on Ă  Matignon, les Français auront donc vu au moins sept fois » cette campagne que Thierry Saussez ne souhaitait pas plan-plan » mais hyperdynamique ». D'oĂč le montage d'Euro RSCG C&O qui a conçu un clip s'appuyant d'abord sur l'Histoire. A l'arrivĂ©e, une grande campagne institutionnelle, de bonne facture, mĂȘme si elle n'Ă©vite pas toujours la tentation de l'image d'Epinal. Au fil des quarante-cinq secondes dĂ©volues Ă  la campagne, on retrouve ainsi toutes les grandes figures ayant marquĂ© la construction europĂ©enne Robert Schuman, bien sĂ»r, mais aussi Simone Veil, premiĂšre prĂ©sidente du Parlement europĂ©en, s'exprimant avec fiĂšvre Ă  la tribune, François Mitterrand et Helmut Kohl unis dans un geste de rĂ©conciliation, Jacques Delors, ValĂ©ry Giscard d'Estaing et Ariane Espace, Jacques Chirac, et enfin, Nicolas Sarkozy, lors de sa prĂ©sidence de l'Union europĂ©enne. Un catalogue Malet et Isaac ? Peut-ĂȘtre. Mais, Ă  rebours, Ă©tait-il possible d'emprunter une autre voie ? L'exercice risquait d'ĂȘtre acrobatique. Nous devons Ă©viter de faire une campagne partisane », indique Thierry Saussez. En Ă©cho, Jean-Marc Huleux ajoute Le "brief" Ă©tait complexe d'abord, pas de parti pris, d'engagement politique, mais une parole neutre. En second lieu, il est trĂšs difficile de communiquer sur l'Europe, car il s'agit d'un sujet traitĂ© presque exclusivement pendant les Ă©lections europĂ©ennes et qui n'apparaĂźt jamais comme un "fil rouge". » D'oĂč le choix stratĂ©gique final du SIG et d'Euro RSCG C&O DĂ©montrer l'importance de l'Europe en tant qu'acteur et concevoir, une campagne de preuves et non de bilan », insiste Jean-Marc Huleux. Carence d'informations Pour autant, les prĂ©cautions, voire les sinuositĂ©s que la campagne gouvernementale a empruntĂ©es, n'ont pas suffi Ă  dĂ©samorcer les hostilitĂ©s. Le clip du gouvernement se conclut en effet sur les images de Nicolas Sarkozy et les incrustations 2008, prĂ©sidence française de l'Union europĂ©enne » et sommet du G20 ». Soit deux des arguments de campagne de l'UMP... mais soit Ă©galement deux incarnations bien rĂ©elles de l'action europĂ©enne du chef de l'Etat. D'oĂč la montĂ©e au crĂ©neau, le 16 mai, du PS, Ă©voquant un clip de l'UMP » et demandant au Conseil supĂ©rieur de l'audiovisuel CSA la suspension du clip. Demande rejetĂ©e le 20 mai par le CSA, au motif que le message diffusĂ© n'est pas une incitation Ă  voter en faveur de certains candidats et qu'il ne constitue pas une Ă©mission publicitaire Ă  caractĂšre politique ».Fermez le ban ? Pas tout Ă  fait. Car de l'avis de tous les communicants, y compris hors de l'Hexagone, un grand absent manque cruellement aux campagnes orchestrĂ©es autour du scrutin les enjeux europĂ©ens qui sous-tendent l'Ă©lection. L'Ă©tude TNS Sofres-Logica effectuĂ©e pour Le Monde », France 2, France 3 et France Inter insiste sur le nombre mĂ©diocre de Français s'intĂ©ressant au scrutin 44 %. Quant aux EuropĂ©ens, s'ils dĂ©montrent un intĂ©rĂȘt beaucoup plus net pour le scrutin 53 %, ils se plaignent ouvertement d'une information distribuĂ©e au compte-gouttes. 57 % se dĂ©clarent assez ou trĂšs mal informĂ©s », martĂšle l'Ă©tude TNS Opinion. La faute Ă  qui ? En France, Nicolas Bordas, prĂ©sident du groupe TBWA-France, part alors en guerre contre l'absurde » loi du 15 janvier 1990 interdisant de communiquer en pĂ©riode Ă©lectorale Les Ă©lecteurs politisĂ©s disposent dĂ©jĂ  de suffisamment d'informations pour prendre leur dĂ©cision. Alors que, Ă  l'inverse, c'est la publicitĂ© tĂ©lĂ©visĂ©e qui apporte des Ă©lĂ©ments d'information et d'intĂ©rĂȘt Ă  la frange de la population la moins politisĂ©e. » D'oĂč un dĂ©sintĂ©rĂȘt que n'ont pas suffi Ă  contrebalancer les campagnes du PS, de l'UMP ou du Modem. Mais les partis estiment que les Français ne regardent pas ces spots et s'y investissent peu », estime un observateur. Ceci explique-t-il cela ? Nicolas Bordas parie sur une participation Ă©lectorale n'excĂ©dant pas 40 %. Tandis que le sondage TNS Sofres-Logica table, pour son compte, sur un taux d'abstention [qui] pourrait varier de 52 % Ă  plus de 60 % », selon son directeur gĂ©nĂ©ral, Brice Teinturier.
En1993, peu aprĂšs la ratification du traitĂ© de Maastricht, la France compte obtenir en Ă©change de ses nombreuses concessions Ă  l’Allemagne quant Ă  la conception de la monnaie unique - une satisfaction de prestige : hĂ©berger le siĂšge de la future Banque centrale europĂ©enne (BCE). Les Français soutiennent la candidature de la ville de Lyon. De leur cĂŽtĂ©, les Allemands avancent le
PubliĂ© le 10 dĂ©c. 2021 Ă  1640Mis Ă  jour le 2 fĂ©vr. 2022 Ă  1129Le 1er janvier 2022, la France a pris la prĂ©sidence du Conseil de l'Union europĂ©enne UE, assurĂ©e chaque semestre Ă  tour de rĂŽle par les 27 Etats membres. Pour la 13e fois dans l'histoire de la construction europĂ©enne - et pour la premiĂšre fois depuis 2008 -, Paris organise et prĂ©side les rĂ©unions des ministres des Vingt-Sept, et reprĂ©sente le Conseil auprĂšs des deux autres institutions europĂ©ennes, avec pour objectif de faire avancer des dossiers Macron a dĂ©taillĂ© ses prioritĂ©s lors d'une confĂ©rence Ă  l'ElysĂ©e le 9 dĂ©cembre. Son fil rouge la souverainetĂ© europĂ©enne. Le prĂ©sident souhaite notamment initier une rĂ©forme de l'espace Schengen avec un pilotage politique et un mĂ©canisme de soutien d'urgence en cas de crise Ă  la frontiĂšre d'un Etat membre. PrioritĂ© sera aussi donnĂ©e Ă  la directive sur le salaire minimum europĂ©en. Le chef de l'Etat a aussi plaidĂ© pour un "nouveau modĂšle de croissance et d'investissements" avec un cadre budgĂ©taire "repensĂ©" pour bĂątir des filiĂšres industrielles fortes et "concilier dĂ©veloppement Ă©conomique et ambition climatique".Le calendrier de cette prĂ©sidence de l'UE est inĂ©dit puisque l’élection prĂ©sidentielle se dĂ©roulera Ă  mi-parcours. L'essentiel des rĂ©unions organisĂ©es en France et Ă  Bruxelles devrait donc se dĂ©rouler entre janvier et mars, avant le dĂ©but de la campagne Ă©lectorale. Les milieux europĂ©ens attendent traditionnellement beaucoup d'une prĂ©sidence de la France, Etat fondateur de l'UE et moteur dans le dĂ©bat d'idĂ©es. Emmanuel Macron espĂšre, lui, faire de cette expĂ©rience une formidable tribune nos principaux articles sur la prĂ©sidence française de l'UE ci-dessous PiĂšcede 2 euros de 2008 PrĂ©sidence Française Union EuropĂ©enne R.F avec faute de frappe d’une valeur inestimable Posted on 25 juin 2019 / / par PubliĂ©: 25 juin 2019 (il y a 3 ans ) Categorie C - Monnaie Euros PiĂ©ce trĂšs rare. Pour vrai collectionneur. Voir les infos du contact
ConfĂ©rence / Colloque / SĂ©minaire Informations pratiques Organisateur MinistĂšre de l'Économie, des Finances et de la Relance Date Du 21 au 22 juin 2022 L’assemblĂ©e numĂ©rique est un Ă©vĂšnement du calendrier numĂ©rique europĂ©en, co-organisĂ© par le pays ayant la prĂ©sidence de l’Union europĂ©enne et la Commission europĂ©enne au premier semestre de chaque annĂ©e. Elle est l’occasion de dĂ©bats et de partages d’expĂ©riences entre les parties prenantes de l’univers numĂ©rique europĂ©en sur les avancĂ©es du marchĂ© unique numĂ©rique et sur les politiques numĂ©riques. En savoir plus Ces Ă©vĂ©nements peuvent aussi vous intĂ©resser DerniĂšre rĂ©vision le 21 juin 2022
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