Aurore Vigouroux, native de Cherbourg Manche, souhaite remettre la main sur des photos de son grand-père cuisinier sur un chalutier dans les années 60. Pour effacer ses regrets. Par Thibaud Delafosse Publié le 29 Mai 21 à 1839 mis à jour le 29 Mai 21 à 1840 Comme le Jacques-Louise, La Belle Poule a été édifiée par les chantiers navals Bellot. ©La Presse de la MancheAurore Vigouroux nourrit des regrets. Elle qui n’a pas écouté plus attentivement son grand-père maternel, Robert Leguen, lorsqu’il racontait la dizaine d’années passées à bord d’un chalutier. Décédé il y a quatre ans, l’homme fut cuisinier sur La Belle Poule jusqu’en 1968, un bateau construit à Cherbourg Manche en 1956 par les chantiers navals Bellot. Les mêmes qui en juillet 1959, quelques années avant d’être liquidés judiciairement en octobre 1997, mettaient à l’eau le Jacques-Louise. Un chalutier classé monument historique, qui a récemment été acheté par la ville de Cherbourg-en-Cotentin dans le but de le restaurer et de l’ouvrir aux visiteurs. Des petites couchettes étroites »Revenons-en à La Belle Poule, le premier chalutier édifié par les chantiers navals Bellot. Un bâtiment pas très confortable, où Robert Leguen et les 5/6 membres de l’équipage dormaient dans des petites couchettes très étroites ». Avec, qui plus est, le bruit infernal continuel du moteur ». L’un des pêcheurs en a même eu le mal de mer toute sa vie ». Ces bribes de souvenirs sont les seuls d’Aurore Vigouroux et de sa mère. La femme de 35 ans, native de Cherbourg, souhaite désormais effacer ses regrets. Je n’ai aucune image de lui pendant cette partie de sa vie, aucune de lui sur le bateau. Je le regrette car il en parlait souvent mais je ne m’y suis jamais vraiment intéressée. Je n’ai pas énormément échangé avec lui sur le sujet. »Enrichir l’histoire familiale A défaut de l’aborder du vivant de son grand-père, Aurore tient à retrouver de vieilles photos du chalutier. Pour ce faire, elle a notamment publié des annonces sur plusieurs groupes Facebook. Cette envie lui est venue il y a environ un mois. L’association Cherbourgetoi dont je fais partie va bientôt organiser un évènement sur le thème de la mer, ce qui m’a motivée pour me replonger dans la vie de mon grand-père. Nous en parlions aussi lors des repas de famille. »En connaissant mieux l’histoire de son grand-père, qui fut par ailleurs dans la marine marchande et à le milieu de la chaufferie à Cherbourg, l’objectif de la trentenaire est aussi d’enrichir son histoire familiale ». Il est important de connaître la vie de nos aînés ! Je me rends compte maintenant que c’est notre héritage à tous. Il y a deux semaines, par exemple, j’ai passé quelques jours chez ma grand-mère bretonne de 93 ans qui m’a raconté plein de choses sur sa vie… » Histoire de ne plus jamais avoir de regrets. Cet article vous a été utile ? Sachez que vous pouvez suivre La Presse de la Manche dans l’espace Mon Actu . En un clic, après inscription, vous y retrouverez toute l’actualité de vos villes et marques favorites.
Nous accueillons aujourd’hui sur le blog Entre nous et nos Ancêtres André PERRET. Il nous a fait le récit de la vie d’un de ses ancêtres, qui nous a particulièrement touchés. Cette histoire est effet celle de bien des hommes et femmes du XXe siècle, marquée, comme rythmée par les deux Guerres mondiales. Elle est surtout un exemple de ces légendes, rumeurs et on-dit si fréquents dans nos familles, mais ici particulièrement tragiques. Et cette histoire, nous souhaitons la partager avec vous. Mais laissons d’abord André se présenter. Entre nous et nos Ancêtres pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous, et ce qui vous a amené à vous intéresser à l’histoire de votre famille et à la généalogie ? André J’ai 61 ans cette année, je dirige une société de formation au management sur Paris. J’ai 4 enfants, et je supportais assez mal d’avoir des trous » dans l’histoire de la famille, d’autant qu’ils étaient assez récents. C’est en cherchant à combler ces lacunes que je me suis pris au jeu et que je suis remonté en parfait amateur au XVIIe siècle… Cela devient vite une addiction ! Entre nous et nos Ancêtres quel personnage familial souhaitez-vous évoquer aujourd’hui, et qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à lui ? André Il s’agit de Jean-Baptiste Louis PERRET, mon grand-père paternel, que je n’ai pas connu. Très tôt, ce personnage m’a interpellé, malgré le peu d’informations dont je disposais sur lui – ou peut-être justement à cause de ce silence qui l’entourait dans la famille. Et certainement aussi par provocation. Ce grand-père, dont on disait qu’il était volage, me faisait rêver… Laissons maintenant André nous conter l’histoire de Jean-Baptiste Louis PERRET. Longtemps, je n’ai possédé qu’une photo de ce grand-père dont personne ne voulait parler dans la famille. Par ma mère, je savais qu’il était séduisant, et que les petites Caminelle » en étaient amoureuses ». Et par ses fils, Pierre l’aîné, mon père, et Jean le cadet, j’ai appris qu’il avait abandonné sa famille pendant la guerre, alors même qu’eux deux étaient prisonniers. Deux fils qui ne lui ont jamais pardonné. Pourtant, je ne peux nier mon attachement à ce grand-père fantasque, qu’on a volontiers dit volage. Voici en quelques mots son portrait. Jean-Baptiste Louis PERRET, réussite sociale et déchéance familiale Jean-Baptiste Louis PERRET, dit Louis, naît le 11 juillet 1887 à Besson dans l’Allier ; il est issu d’un milieu agricole modeste. Sa naissance déjà suscite des rumeurs familiales » on dit qu’il serait peut-être le fils du curé du village… Il obtient en 1908 à Montpellier le diplôme d’Ingénieur agronome, tremplin d’une réelle ascendance sociale. Il entame ensuite une carrière d’enseignant dans des établissements agricoles, en Bourgogne puis dans le Nivernais. Il épouse en 1911 à Cusset Allier ma grand-mère Yvonne VIGNOT. De cette union naîtront Pierre 1912, Jeanne 1914 et Jean 1915. Mais déjà , les canons grondent, et Jean-Baptiste Louis est mobilisé dès 1914. En 1918, il disparaît. Une première fois. Je perds ensuite sa trace, jusqu’au milieu des années 1930, période à laquelle il s’installe avec sa famille à Namur en Belgique. Il prend alors la direction de la société Hydrocar, un fabricant de revêtement routier société qui existe toujours. S’en suivra une brève collaboration avec ses deux fils, qu’il fait venir à Namur. Mais Pierre et Jean peinent à s’entendre avec leur père, et repartent en France. En 1914, Jean-Baptiste Louis est mobilisé comme caporal-fourrier au 295ème Régiment d’Infanterie. Porté disparu à Cuvilly Oise après l’offensive allemande du 9 juin 1918, il est retrouvé prisonnier en Allemagne où il est passé par les camps de Kassel, Crossen-sur-Oder et Cottbus. Il est rapatrié après l’Armistice le 20 décembre 1918. Jean-Baptiste Louis est quant à lui la coqueluche des filles de la famille, qu’il charme par son train de vie, sa voiture, les cadeaux qu’il leur offre… Cette parenthèse belge sera importante pour la postérité familiale, puisque c’est à Namur que Pierre, mon père, rencontre celle qui allait devenir sa femme. Suzanne est la fille d’Édouard CAMINELLE, banquier de Jean- Baptiste Louis et de la société Hydrocar. En 1940, alors que les Allemands entrent en Belgique, Jean-Baptiste Louis décide de rapatrier tout sa famille en Zone Libre, à Cusset près de Vichy. Sa motivation – dit-on – était alors de mettre la trésorerie de l’entreprise à l’abri des Allemands. Je ne dispose pas d’informations sur sa vie pendant la guerre, mais à cette époque on le dit assez volage. À la fin de la guerre en 1945, Jean-Baptiste Louis ne rejoint pas la maison familiale, laissant sa femme seule, alors que ses deux fils sont prisonniers en Allemagne. La rumeur familiale dit qu’il vivrait avec une jeune pharmacienne namuroise, et qu’il voudrait partir à l’étranger… Deuxième disparition. Quelques années plus tard, lors de l’entrée en maison de retraite d’Yvonne ma grand-mère, il a fallu vendre la maison familiale de Cusset. Là , j’ai découvert qu’ils n’avaient jamais divorcé ! Nous avons donc été dans l’obligation de faire une requête en séparation suite à abandon du domicile conjugal. L’officialisation de la déchéance familiale de Jean-Baptiste Louis PERRET. Mais un échange avec un ami dont l’épouse est généalogiste va faire taire toutes les anciennes rumeurs familiales. Je lui parle de ce grand-père disparu et dont je ne trouve pas trace, et il me propose de lui communiquer à tout hasard les informations dont je dispose, ses date et lieu de naissance. Le soir même il m’appelle et me dit que je vais avoir des surprises, en écoutant le récit de sa femme… Jean-Baptiste Louis PERRET, déporté dans le convoi des tatoués » Les baraques du camp de Royallieu Jean-Baptiste Louis est arrêté par les Allemands au mois de janvier 1944. Sans doute faisait-il partie du Mouvement de Libération Nationale MLN. En avril, il est à Compiègne, au camp de Royallieu, sous le matricule 29603. Le 27 avril 1944, il est déporté vers Auschwitz dans un convoi à 100 par wagon à bestiaux. Le train mettra quatre jours et trois nuits à atteindre sa destination. Ce convoi a suscité les interrogations des historiens notamment concernant sa destination, parce qu’il s’agit du troisième convoi de déportés non-juifs envoyés directement vers ce camp de la mort. Il restera tristement célèbre, sous le nom de Convoi des Tatoués ». Jean-Baptiste Louis fait donc parti des 1655 détenus qui seront immatriculés à leur arrivée à Auschwitz-Birkenau, des numéros 184936 à 186590. Lui portait le numéro 186203. C’est ce tatouage, sur le bras gauche, qui vaudra au convoi son appellation. Jean-Baptiste Louis ne séjournera que deux semaines à Auschwitz, dans le camp Canada », avec sans doute, après l’humiliation du tatouage, de la fouille, de la tonte et de la désinfection…, de terribles conditions de vie – l’administration allemande effacera » d’ailleurs ce transit, comme s’il n’avait existé. Le 12 mai, avec 1560 autres déportés et à 60 par wagon, il repart dans un nouveau convoi vers le KL Buchenwald cette fois, à une dizaine de kilomètres de Weimar. Il y reçoit un nouveau matricule, le 53345. Vue d'ensemble du petit camp de Buchenwald - collection Foucher-Creteau Insignes des prisonniers du KL de Buchenwald - matricule de Pierre MALLEZ Contrairement à d’autres déportés renvoyés ensuite dans d’autres camps, après son passage au camp de quarantaine il monte au grand camp. Il reste au camp central sans doute en raison de son âge, 57 ans alors. Il semble en effet que la plupart des déportés âgés ou diminués physiquement n’aient pas été envoyés dans les Kommandos de travail. Je ne sais pourquoi ni comment il a survécu jusqu’à ce début d’année 1945. Je ne peux qu’imaginer son quotidien difficile. Les renseignements fournis par l’association pour la mémoire de Buchenwald laissent entendre qu’il aurait été fusillé. Du Convoi des Tatoués, à peine un homme sur deux rentrera de déportation. Mon grand-père ne fait pas partie de ceux-là . Selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Jean-Baptiste Louis PERRET décède le 24 février 1945 à Buchenwald. Son décès n’est transcrit ni à l’État-Civil de Besson son village natal où je l’ai cherché en vain, ni au Journal Officiel de la République française. Mais son nom apparaît depuis 2010 sur une plaque commémorative posée en mémoire des déportés de la commune de Besson Allier. D’après le récit d’André PERRET, fils de Pierre, et petit-fils de Jean-Baptiste Louis. Entre nous et nos Ancêtres Quelle a été votre réaction à cette découverte, qui met fin aux rumeurs familiales autour de l’abandon de sa famille par un époux et père ? André Un regret que ni son épouse, ni aucun de ses enfants – dont mon père – n’aient su la vérité avant de mourir. Un regret doublé d’incompréhension… Pourquoi sa famille n’a-t-elle jamais été informée ni de son arrestation ni de son décès, et notamment après la libération du camp ? Pourquoi sa femme, qui travaillait pour le gouvernement de Vichy mais dont on a su après sa mort qu’elle transmettait des documents à Londres, n’a-t-elle jamais été informée ? Entre nous et nos Ancêtres Cette découverte met-elle fin à vos recherches ? André Non. La vie peu banale de ce grand-père quitte la petite histoire pour la grande ; je voudrais donc maintenant en découvrir plus sur son parcours atypique. Et je me pose de nombreuses questions. Il me manque des informations sur son parcours professionnel, et donc la motivation de son expatriation en Belgique. Puis, pendant la guerre, quel a été son engagement dans la résistance ? Pourquoi le statut de déporté ne lui est pas attribué par les autorités françaises ? Sur une photo, on semble apercevoir l’Ordre du Mérite à son revers, à quelle occasion cette distinction lui aurait-elle été attribuée ? Je vais donc continuer à arpenter les ministères et fouiller les archives sur les traces de Jean-Baptiste Louis PERRET. Si vous souhaitez réagir à cette histoire, ou contacter André, n’hésitez pas à laisser un commentaire ou nous contacter à admin[à ] Nous lui transmettrons votre message. Biographie et arbre généalogique de Jean-Baptiste Louis PERRET 1887-1945 Enfance auvergnate, études dans le sud et ascension sociale 11/07/1887 Naissance dans la maison familiale aux Rouyaux, dans la commune de Besson, Allier 03. Ses parents sont Jean, et Louise née SÈQUE, cultivateurs. 12/05/1908 Études supérieures, à l’École Nationale d’Agriculture de Montpellier. Obtient le diplôme d’Ingénieur agronome en 1908. 1911 Professeur de français en Bourgogne à l’école d’agriculture La Barotte », Châtillon-sur-Seine 21. [source Recensement 1911] Un mariage et deux enfants 12/09/1911 Épouse Yvonne Gilberte VIGNOT à Cusset 03. 16/06/1912 Naissance d’un premier fils, Pierre, à Cusset 03. 1913-1915 Professeur dans le Nivernais, à l’École d’agriculture de Corbigny 58. 1914 Vend des assurances pour la Société Française de Capitalisation. 07/01/1914 Naissance de sa fille Jeanne, dite Jeannette, à Cusset 03. Dans la Grande Guerre, première disparition et deuxième fils 1914 Mobilisé comme Caporal-fourrier au 295ème Régiment d’Infanterie. 04/03/1915 Naissance, en son absence, d’un second fils, Jean, à Cusset 03. 09/06/1918 Porté disparu à Cuvilly 60 après l’offensive allemande. Il est retrouvé prisonnier en Allemagne où il est passé par les camps de Kassel, Crossen-sur-Oder et Cottbus. 20/12/1918 Il est rapatrié, après l’Armistice. L’expatriation en Belgique 1936 Part en Belgique, près de Namur, où il prend la direction de la société Hydrocar. Marie son fils ainé Pierre à Suzanne CAMINELLE, fille du banquier de l’entreprise, et sa fille Jeannette à Édouard, fils du même banquier. 1938 Touche la retraite du combattant. Encore une guerre, deuxième disparition en fait la déportation 1940 Rapatrie toute la famille à Cusset près de Vichy 03, en Zone Libre. 1940-1944 Appartient peut-être au Mouvement de Libération Nationale MLN. 01/1944 Est arrêté, puis interné à Compiègne au camp de Royallieu, sous le matricule 29603. [source BAVCC] 27/04/1944 Déportation vers Auschwitz, dans un convoi qui sera plus tard nommé le train des tatoués », arrivée le 30/04/1944. Il est tatoué sur l’avant-bras gauche du numéro 186203. 14/05/1944 Départ le 12/05 dans un convoi avec 1561 déportés, en direction de Buchenwald, où il arrive le 14 au matin. Désinfection puis tatouage. Jean-Baptiste Louis portera le numéro 53345. 24/02/1945 Mort à l’âge de 57 ans de Jean-Baptiste Louis à Buchenwald [source Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation], sans doute fusillé [source Association pour la Mémoire de Buchenwald]. Arbre généalogique partiel de Jean-Baptiste Louis PERRET 1887-1945 Cliquez sur l’arbre pour l’agrandir. Quelques liens Fondation pour la Mémoire de la Déportation Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l’Allier Amicale des Déportés Tatoués du 27 avril 1944 Mémorial de l’internement et de la déportation – Camp de Royallieu La citation Celui qui est affectionné pour quelqu’un vénère aussi les choses que cette personne a laissées d’elle-même après sa mort » Saint-Thomas d’Aquin Vous serez peut-être aussi intéressée par les articles suivants
Lagrimace de Soral et la mémoire de mon père Temps de lecture : 9 min. David Isaac Haziza — 19 juin 2015 à 17h15. Alain Soral a été condamné pour provocation à la haine après des proposVous êtes ici m. wilson, mémoire de mon grand-père... Compagnie La Bobêche En famille Accès malentendants Théâtre M. Wilson, mémoire de mon grand-père en 81 objets Une libre adaptation de l’album de Thomas Scotto. L’Histoire... Une rue, un jour de brocante, chacun vide son grenier. La maison du vieux M. Wilson, au numéro 6, déborde... Depuis la mort de sa femme, il n’a rien touché Chagrin et propreté ne font pas bon ménage ! ». Mais M. Wilson a aussi et surtout la mémoire pleine. Trop pleine. Ce jour-là , il décide donc de vendre ses souvenirs... La mémoire est fragile, précieuse. Dans une société où les vieux sont cachés et n’ont plus la parole, à une époque où l’oubli se généralise, ce spectacle parle de cette transmission intergénérationnelle qui nous construit. Connaitre notre histoire familiale nous permet de grandir fort de notre passé... ou au contraire, de couper nos racines pour aller semer ailleurs et grandir 22 février Stage intergénérationnel bilingue français/LSF au Musée Vesunna> Plus d'infos !> Bulletin de réservation > Dossier pédagogique Bord de scène bilingue français/LSF, à l’issue de la représentation.> Pour les enfants de 3 à 7 ans, nous organisons une garderie-créative. > Séances scolaires Jeudi 20 février à 10h et 14h30 et vendredi 21 février à 10h. Retour à la page spectacles 2023
La Distillerie des Moisans se fait de plus en plus remarquée sur la place de Cognac. Elle célèbre le week-end du 18 juin ses 60 ans. C’est une belle occasion de donner la parole à sa présidente, Véronique Legaret. Quels sont les grands moments de ces 60 ans d’existence ? Le fondateur Roland Bru, mon père. Originaire de Charente, c’était un entrepreneur, un homme d’affaires réputé, ce que l’on appelle un bâtisseur. Exploitant forestier en Afrique, il vivait la moitié de l’année entre terre et brousse. Il rêvait de rentrer pour avoir un pied dans sa Charente natale. En 1962, il achète un domaine à Sireuil, créé la Distillerie des Moisans et achète ses premières vignes. En 1970, le vignoble s’agrandit peu à peu jusqu’à 30 hectares dans le cru Fins Bois. Des années plus tard, 2004 est la date de l’achat de la marque Deau. En 2011, je reprends les rênes de l’entreprise et lance la collection Deau Cognac. Six ans plus tard, Olivier Petit rejoint l’équipe en devenant le directeur-général. 2019 acte l’inauguration de notre grande maison de maître pour une ouverture au public. En 2020, le vignoble s’étend encore d’une trentaine d’hectares dans les crus Petite Champagne et Fins Bois. Et 2022… La Distillerie des Moisans est une marque ombrelle qui recouvre plusieurs métiers et marques, qu’en est-il ? Oui, en créant la distillerie et en achetant des vignes, Roland Bru remettait ainsi ses pas dans ceux de son beau-père, Georges Guimard, issu d’une grande famille aristocratique d’Angoulême. Lui-même avait couru le monde après la guerre de 14, digne représentant de grandes maisons de cognac. Mon père développe la distillerie, le vignoble, les chais et des marques. La maison mère est la Distillerie des Moisans et nous avons trois marques. La différence de nos cognacs Deau Cognac, Cognac Roland Bru et Cognac Moisans réside dans l’identité de chacun. Je résumerais Deau par l’élégance et le raffinement, c’est la marque premium de notre Maison, une collection unique. Elle honore la mémoire de Louis Deau, né en 1665 dans la région de Cognac. Chez Maison Deau, nous croyons à la créativité et à la modernité de l’artisanat, et nous défendons la préservation de notre savoir-faire de vigneron distillateur assembleur en un lieu unique, sans aucune automatisation. Ceci nous permet d’élaborer des cognacs de haute couture, fruits de la patience, du soin extrême et de la beauté du geste qui prévalent de la vigne à la bouteille. Logés dans une carafe au design résolument contemporain, création exclusive, nos cognacs sont élaborés à partir d’eaux-de-vie provenant des crus les plus prestigieux. Ces grands cognacs soulignent l’excellence, le savoir-faire et la créativité ainsi que les modes de consommation qu’elles suggèrent. Pour Cognac Roland Bru, je parlerais de subtilement puissants et généreux. La création des cognacs qui portent le nom du fondateur est à l’instar de la saga d’une vie intense, d’un homme d’exception épris de valeurs éternelles. Les cognacs sont à son image, fougueux, généreux, puissants et forts d’une subtilité que seule la sagesse d’un homme de goût pouvait leur donner. Cognac Moisans enfin, c’est l’amour du terroir et l’excellence du savoir-faire. Notre maître de chais, Christophe Gauville, joue sur la méthode de distillation, les modes d’élevage, l’assemblage de plusieurs eaux-de-vie dont une grande partie est issue du domaine. Il parvient à une composition harmonieuse qui deviendra l’identité, la signature et le fleuron de notre marque, un produit de tradition et de qualité. Vous avez également d’autre spiritueux… Parallèlement nous avons créé, afin de répondre aux besoins du marché, une gamme de spiritueux The Mixologist », les gins Ginetic, les Rhums Canoubier, l’absinthe La Pipette Verte, et Urb’n de Luxe Cognac. Nous possédons également une gamme d’armagnacs millésimés, plusieurs marques de whisky et un sparkling de vin de Loire. L’élaboration du cognac, distillation et vieillissement, est basé sur le domaine et nos alambics charentais ne distillent que du cognac. Nos autres spiritueux tels que le Gin et l’absinthe sont distillés en alambic à colonne » sur des sites autres, notre volonté est de mettre notre savoir-faire de distillateur et d’assembleur au profit d’une sélection de divers spiritueux et nous travaillons ces différents alcools avec le même niveau d’exigence que pour nos cognacs. Les rhums sont vieillis dans les pays d’origine Guadeloupe, Trinidad et Tobago, les Caraïbes…. Et pour les rhums bruns ils terminent par un finish en fûts roux de cognac dans les chais sur le domaine afin de gagner une note aromatique unique. Quelles sont les nouveautés pour cet anniversaire ? Le but est de cette soirée est d’honorer la mémoire mon père Roland Bru et d’offrir à nos partenaires et amis une soirée conviviale et amicale. Ce sera l’occasion de découvrir toutes les évolutions du patrimoine de notre maison et notamment la transformation d’un de nos grands chais en salle de réception.
Abonné la RUS Binche, Tristan Wiard 27 ans a décidé de vivre sa passion pour le football avec un autre équipement celui d'arbitre. Après avoir réussi les examens théoriques de l'ACFF, notre arbitre-stagiaire aura 5 matchs sous l'oeil d'un visionneur pour convaincre. Une vocation tardive qui pourrait donner des envies à d'autres de franchir le pas et de mettre le sifflet en bouche plutôt que de critiquer l'homme en noir. Tristan, comment en arrive-t-on, à 27 ans, à décider de démarrer un nouveau parcours dans l’arbitrage…. Par l’amour du jeu tout d’abord, celle qui donne envie d’en savoir plus, de comprendre le jeu et ses lois. Je n’ai pas un grand parcours de joueur derrière moi. J’ai évolué jusqu’en scolaires à Marbesars avant d’arrêter la pratique du foot pendant dix ans. Le temps des études, de bâtir une vie de couple et un parcours professionnel. J’ai, depuis, perdu mon grand-père et je voulais regoûter au football en mémoire de cette passion qu’il m’a transmise. J’imagine bien qu’il aurait eu quelques inquiétudes à me voir endosser la tenue d’arbitre. Car, à proprement parler, il faut une vraie carapace pour prendre le sifflet et oser arbitrer un match… Et étant moi-même un supporter qui râle parfois sur l’arbitrage, je ne peux que confirmer que la clé de ce métier, c’est la capacité à faire abstraction des insultes, des remarques désobligeantes qui fusent en dehors ou autour du terrain. Je pense, par contre, que mon parcours dans l’enseignement me permet d’aborder cette mission avec le recul qu’il faut NDLR Il est instituteur primaire. Des parents aux propos virulents, il y en a autour d’un terrain, il y en a aussi à la sortie d’une cour d’école. Le tout est de savoir garder son calme et rester, autant que possible, dans la pédagogie pour que la communication reste engagée et équilibrée. Vu le contexte sanitaire du printemps 2021, l’organisation de la formation aura été particulière… Oui, comme dans d’autres domaines, le recours aux nouvelles technologies aura été la norme. Personnellement, je me suis inscrit durant les vacances de Pâques et notre formation théorique a été bâtie sur une série de webinaires et de tutoriels vidéos axés sur les lois du jeu. A la fin de chaque module, nous devons valider notre connaissance du sujet par une évaluation qui nous permettait, en cas de réussite, à passer au module suivant. Nous avons, ensuite, suivi un webinaire avec Alexandre Boucaut, notamment sur la façon de se déplacer sur un terrain. Ce premier cycle s’est terminé par l’examen théorique qui me permet désormais d’être arbitre-stagiaire… …Et donc de diriger vos premiers matchs chez les jeunes dès la reprise…. Oui, j’évoluerai sous le contrôle d’un visionneur durant 4 ou 5 matchs puis, si tous se passe bien, je poursuivrai la saison. Vous nourrissez quelques ambitions dans ce nouveau plan de carrière ? Essayer d’arriver en seniors, c’est le but même si, de l’avis de monsieur Rochart, 27 ans, ça commence à faire tard pour commencer l’arbitrage. Je me doute bien qu’arriver dans les séries professionnelles sera compliqué mais on essaiera d’aller le plus haut possible avec psychologie et pédagogie. © Laurent Vanduille – – 20/07/2021
Paul Rétif, auteur de Louisfert Loire-Atlantique, présente un nouvel ouvrage à la mémoire de son grand-père. Il y dépeint la campagne castelbriantaise du siècle dernier. Par Léo Gautret Publié le 6 Juin 22 à 1058 L'Éclaireur de Châteaubriant Paul Rétif, auteur de Louisfert Loire-Atlantique, présente un nouvel ouvrage à la mémoire de son grand-père ©L’Éclaireur de ChâteaubriantPassionné d’histoire et de patrimoine, Paul Rétif vient d’éditer son deuxième ouvrage, Mémoires d’un fils et petit-fils de paysan Haut Breton. L’auteur local y déroule le fil de la vie de son grand-père paternel et de sa famille, à Louisfert Loire-Atlantique, des années 1950 à la fin du siècle dernier. J’ai écrit ces lignes, à la mémoire de mon grand-père Henri Rétif, que j’ai mieux connu que mon père. Fils et petit-fils de paysan, j’ai grandi dans une famille de paysans. Les années de mon enfance à la ferme ont imprimé en moi des images fortes et vivaces que j’aie eu envie de faire connaître, pour que les nouvelles générations transmettent ce que nous, gamins des années 1950 avons vécu. Il a suffi seulement d’un demi-siècle pour enregistrer de profonds bouleversements. » Les gamins des années 1950 »Le Locfériens de 70 ans s’est replongé dans les notes griffonnées tout au long de sa vie pour reconstituer ce récit familial, en gardant tout du long son grand-père comme fil rouge. C’est un peu ce qu’on a vécu nous, les gamins des années 1950 dans les petites fermes, sans voiture, sans téléphone ni d’eau courante. Aîné de cette famille de six enfants, Paul Rétif y évoque son existence, dans la fermette de la Noë, où il dut épauler sa mère dès l’âge de 14 ans à cause de la maladie puis du décès de son père. Le garçon venait tout juste d’obtenir son certificat d’études. Il vivait alors sous le même toit que son grand-père paternel, Henri Rétif, rescapé de la Grande Guerre. J’ai retrouvé tout son parcours de guerre Verdun, le Chemin des Dames… il était lui aussi paysan. » Il apparaît d’ailleurs sur la couverture en tenue y dépeint une autre époque, où le pouls de la campagne était rythmé par le rythme du soleil et des saisons. Sauvegarder ce qu’on a vécu »Le parcours de son oncle devenu moine capucin en 1957, missionnaire en Éthiopie jusqu’en 1981, fait aussi l’objet de nombreuses pages, tout comme sa scolarité à l’école d’Issé. J’y raconte la vie de ma famille, de mes ancêtres et des habitants de l’époque. C’est sauvegarder ce qu’on a vécu. C’était un besoin de raconter, même mes sœurs ne sont pas au courant de tout. Une démarche que Paul Rétif avait déjà entamée en publiant Louisfert dans l’histoire de la Bretagne en en ce moment sur ActuCe livre de plus de 400 pages est disponible dans des commerces de Louisfert, Erbray, Issé, Saint-Vincent-des-Landes, Saint-Aubin-des-Châteaux et à Châteaubriant à la librairie La liste de mes envies au prix de 22 €.Contact Paul Rétif La Noë 44110 Louisfert. 02 40 81 01 51 ou [email protected] Cet article vous a été utile ? Sachez que vous pouvez suivre L'Éclaireur de Châteaubriant dans l’espace Mon Actu . En un clic, après inscription, vous y retrouverez toute l’actualité de vos villes et marques favorites.Le8 Mai, jour de la commémoration de la fin de la guerre 39-45, la commune a aussi honoré ses héros. Pour cette occasion et pour mettre à l’honneur son arrière-grand-père Georges Martina